Lettre

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Bonjour Angy,

Oui, j'ai écris ma lettre d'avant à quatre heures du matin, je ne voulais pas attendre pour te donner une réponse. Je sais très bien que ça pouvait attendre et ne t'inquiète pas, je n'étais pas trop fatigué, juste un peu mais j'ai vite récupéré.

Mes séances film avec ma mère, elles se font très rarement, mais j'aime ces moments-là. On a une certaine complicité et elle peut être parfois tellement infantile quand elle le veut ! Mais je l'adore et j'aime me retrouver parfois rien qu'avec elle, on se retrouve un peu ainsi, on papote de tout et de rien et elle me raconte d'autres anecdotes de sa vie de lycéenne. Autant dire que je ne peux pas te dire de quoi parle le film tellement qu'on cause, ou plutôt, que je l'écoute. Par moment, j'en rigole à m'en faire mal le ventre sur ce qu'elle me conte de sa vie passée. Il y a des passages hilarants ! J'en ai une tiens ! Elle m'a raconté qu'une fois, à la sortie du lycée il pleuvait, sa mère devait venir la chercher et elle a vite aperçu la voiture. Elle y est montée, à l'arrière, contente de ne pas trop se mouiller mais une fois qu'elle a vu la personne au volant, elle est devenu aussi rouge qu'une tomate. C'était bien une femme, mais pas sa mère. Elle est ressortie aussi vite, honteuse comme jamais elle ne l'avait été en bégayant des excuses. Évidemment, la façon dont elle me le raconté est bien plus marrante que la façon dont moi je te le dis. Je n'ai pas pu m'empêcher de rire, visualisant très bien la scène.

Je comprends que tu ne vives pas ça avec la tienne, surtout si c'est pour te questionner sur tout et n'importe quoi. J'imagine à quel point ça doit être pesant par moment pour toi. C'est vrai que je ressens énormément d'amour et de douceur pour ma mère, encore une fois, tu arrives à très bien décrypter mes sentiments sur les mots que j'écris. C'est vraiment ahurissant comme on se comprend. Tu le perçois ce lien que moi je ressens pour toi ? Cette force psychique ? C'est comme si on pouvait se lire dans notre cœur, comme si j'arrivais à lire dans le tien et toi dans le mien. C'est ce que je ressens à ton égard en tout cas, je ne sais pas ce qu'il en est pour toi.

Même en dehors de nos entraînements, je fais du basket, j'adore ça. Quand j'en fais, j'ai l'impression de m'envoler, de lâcher prise et de ne penser à rien d'autre que moi, le ballon et mes compagnons. C'est comme si je me vidais la tête, comme s'il n'y avait rien autour de moi et ça me fait du bien. Que fais-tu toi pour décoller de la réalité ?

Bien sûr qu'il est normal à Quentin de voir Marion le dimanche, d'ailleurs, si je n'insistais pas certains samedis ou certains mercredis après-midi pour qu'on se voie, c'est avec elle qu'il serait. Ils s'aiment, c'est normal. Ça ne t'ennuie pas qu'on parle de lui ? C'est toi qui as lancé le sujet, je ne fais que te répondre...

Je me trompe ou tu restes souvent chez toi ? Tu ne t'ennuies pas trop ?

C'est cool que tu apprécies la copine de ton frère, pas de belle-sœur que tu détestes ainsi ! Si elle est gentille avec toi, c'est encore mieux ! Au moins, tu as pu passer un moment sans tes parents, ça a dû te permettre de souffler un peu, sans qu'ils soient sur ton dos pour savoir si tu allais bien ou pour te poser un milliard de questions.

Je varie mes week-ends, je deviendrais fou si je devais faire à chaque fois la même chose, mais j'ai beaucoup pensé à toi, tu sais. Je n'arrive pas à te sortir de ma tête, souvent, je me demande ce que tu fais, si tu es triste ou non, ou si tu penses à moi par exemple. Je suis un peu guimauve là, ça va nuire à ma réputation si je continue comme ça (rire). Sinon, dimanche c'était assez calme, un repas en famille et je suis sorti l'après-midi avec l'un de mes potes. Il m'a parlé d'Ambre tiens, il est intéressé par ta copine, mais d'après ce que j'ai pu comprendre, elle fait celle qui est libre mais inaccessible tout à la fois. J'ai assez de mal à la cerner.

Parle-moi d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant