Parle-moi d'amour

Maxime

Ma lecture terminée, comme à chaque fois, je plie les feuilles pour ensuite les glisser dans l'enveloppe. J'ai lu la lettre d'Angeline dans ma salle de cours. La pause du midi est presque finie et pour pouvoir prendre connaissance du contenu, j'ai délaissé mes amis après avoir découvert l'enveloppe calée dans la fente de mon casier.

Angeline m'a rapidement répondu, mais je n'en suis pas étonné. Elle est comme moi, elle attend mes lettres avec impatience pour pouvoir me répondre le plus vite possible. J'ai vraiment l'impression de flotter sur un petit nuage avec elle, bien qu'on peut également échanger des sujets sérieux.

Demain, elle passe ses examens pour sa santé. Je vais angoisser, je ne pourrais m'en empêcher.

Une tape sur mon épaule me fait sursauter et je tourne la tête sur le côté, serrant légèrement l'enveloppe que je tiens encore entre mes doigts. Quentin affiche un sourire à la con. Je soupire. Il n'y a vraiment que lui pour me surprendre ainsi. C'est même grâce à sa venue que je constate que certains élèves ont pénétré la salle de cours. Perdu dans ma lecture et mes pensées, je n'y ai pas fait attention.

— Quentin, murmuré-je.

— Tu sais, moi je ne vais pas te poser un milliard de questions, ta vie privée ne regarde que toi.

— Justement...

— Mais, me coupe-t-il. Les gars ne vont pas en faire autant, ils ont tous constaté que tu étais ailleurs et qu'une fille était derrière tout ça.

— Merci pour l'info, mais j'avais déjà constaté.

— Que vas-tu faire ?

— Par rapport à quoi ?

— Ben, pour cette fille.

— Qui te dis qu'il y a une fille derrière tout ça ? fis-je, un petit sourire sur les lèvres.

— Oh ! C'est à moi que tu causes là, ne m'la fait pas.

— Tu viens de dire que tu ne me poserais aucune question, fis-je remarquer en redevenant sérieux.

— Je sais, mais les autres veulent savoir.

— Il n'y a rien à savoir.

— Tu me le diras le jour où ce sera sérieux ?

— C'est sérieux.

— Eh bien, le jour où, comment dire ? Où ce sera vachement, vachement sérieux ?

— Idiot, pouffé-je. Ouais, j'te le dirais.

On se sourit, et dans un même mouvement, on tape notre poing l'un contre l'autre.

Mon meilleur ami sera toujours là pour moi et il sait que je lui parlerais le moment venu. D'ici là, il ne me posera aucune question, ne cherchera pas à savoir. On s'est toujours respecté. Je ne lui confie rien pour l'instant, mais il le sait, effectivement, que derrière mes secrets se cache effectivement une fille...