Lettre

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Bonjour Angy,

Merci de m'avoir écrit juste avant le week-end, ça m'a fait plaisir. Je me doute bien que ça ne doit pas toujours être évident avec tes parents, mais je te rassure, il n'y a pas que les tiens qui peuvent être lourds, les miens ne font pas exception, surtout mon père...

Eh oui, je peux t'écrire à quatre heures du matin, je ne suis pas fou pour autant, je te rassure. J'avais juste envie de te répondre pour que tu ais ma lettre au plus vite. Mais je suis quand même ravi que ça t'ais fait plaisir et moi aussi, si je pouvais t'écrire tous les jours, je le ferais. Je suis déjà devenu accro à tes lettres.

La petite anecdote avec ma mère, je te rassure, moi j'étais mort de rire ! Encore maintenant quand j'y pense. Je t'en raconterais d'autres si tu veux, s'il faut ça pour qu'un sourire orne tes belles lèvres, je le ferais souvent ! Mais là tout de suite, je n'en ai pas en tête, ma cervelle est prise par trop d'autres choses...

Pour ta mère, je comprends, même si je trouve ça dommage. Te faire questionner sans arrêt doit vraiment être lourd et pesant, je comprends donc que tu préfères rester dans ta chambre. Je ne sais pas quoi dire de plus par rapport à ça, c'est triste et désolant. Tout ce que je peux te dire, c'est de ne pas te laisser abattre, n'oublie pas, si tu veux parler de quelque chose que tu ne peux pas avec ta famille, moi je suis là ! Je te l'ai déjà dis, je prends tout !

Je me disais aussi que ce lien qui nous lie, tu pouvais le ressentir et je pense que c'est parce que justement, on écrit avec notre cœur, on ne se cache rien, on s'ouvre l'un à l'autre. Ça me donne même l'impression d'être proche de toi, comme si, d'une caresse, je pouvais supprimer toutes peines qui siège dans ton cœur. Faire glisser mon stylo sur cette feuille me donne l'impression d'être à ton côté, de gommer toutes choses qui pourraient t'attrister ou te faire du mal. Moi aussi, avec toi, je suis comme sur un petit nuage.

Ah oui, lorsque je fais du basket, je me déconnecte complètement de la réalité, ma tête se vide, je ne pense à rien d'autre et ça me fait un bien fou !

Effectivement, ça ne me choque pas que tu me dises que tu adores écrire, je trouve même que ça te va parfaitement bien, je ne suis donc pas surpris. Je comprends ce que tu veux dire lorsque tu me dis que dans tes histoires tu peux tout contrôler et le pire, c'est que tu as raison. Dans ta propre histoire, tu peux faire ce que tu veux de tes personnages, leur donner l'avenir que tu veux, personne n'est là pour dire : fais ceci, fait cela. C'est bien que tu ais commencé à écrire un livre, je t'encourage à continuer ! Me laisseras-tu le lire un jour ?

J'aime ta façon de sauter du coq à l'âne (rire), mais ne t'inquiète pas, ça ne me dérange pas, au moins ainsi, je peux parfaitement voir à quel point tu es naturelle quand tu t'adresses à moi. Je n'avais pas de doute là-dessus, mais tu viens de me le confirmer.

Alors, Quentin... Autant j'aime sa compagnie, autant ça me fait du bien lorsqu'il n'est pas là. Ma vie ne tourne pas autour de lui, on n'est pas toujours collé l'un à l'autre. Ce n'est pas parce que c'est mon meilleur ami qu'on est soit ensemble, soit pendus au téléphone. On a nos moments, nos confidences, notre amitié. Mais aussi ceux l'un sans l'autre.

C'est vrai que hormis rester chez toi, avec tes parents sur le dos, tu ne peux pas faire grand-chose. Je pense qu'ils vivent dans la peur qu'il t'arrive quelque chose, c'est pour ça que je me répète, tu devrais leur parler, faire les examens nécessaires pour savoir ce que tu peux faire et vivre comme tout le monde. Tu dois faire attention à ta santé, j'en suis conscient, mais vivre enfermée dans une bulle ne vas pas t'aider à aller de l'avant. Je sais que je te l'ai déjà dis, je ne veux pas te sermonner, je te donne juste mon point de vue et rester tout le temps dans ta chambre ne dois pas être gaie non plus. Je reste sur ma position, un jour, je t'emmènerais faire une sortie, rien que pour que tu voies ce que c'est la vie au dehors, sans parents, sans cours, sans angoisses et craintes.

Parle-moi d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant