Maxime

785 77 18
                                    


Ma lecture finie, je plie les feuilles pour les mettre dans la poche intérieure de ma veste. J'ai pu trouver un moment en ce mercredi après-midi pour la lire pendant que je suis de sortie avec Quentin. Il est parti aux toilettes, lorsqu'il revient, il se rassoit en face de moi.

Dehors, il neige. Je me félicite d'avoir mis mon sweat sous ma veste pour ne pas mes les cailler. L'hiver cette année est rude et le vent glacial est assez désagréable. Néanmoins, une après-midi avec mon meilleur ami n'est pas à négliger. Ce n'est pas souvent qu'on se retrouve rien que tous les deux. J'ai dû d'ailleurs insister pour que Quentin se décolle de sa belle et m'octroie ce moment.

J'ai trouvé l'enveloppe d'Angeline le matin même dans la fente de mon casier et je n'ai pu m'empêcher de sourire. La veille, j'ai été un peu déçu de ne rien y trouver, ainsi que le jour d'avant.

A diverses occasions, j'ai observé Angeline qui se comportait comme à son habitude, souvent accompagné d'Ambre.

Et enfin, ce matin, j'ai reçu ce que j'attendais depuis deux jours. Après cette lecture, je suis quand même quelque peu chamboulé. Encore une fois, j'ai pu ressentir sa tristesse à travers certaines lignes.

Elle est malade, un problème de santé. Je comprends mieux. Ça ne doit pas être facile tous les jours pour elle. Savoir qu'elle a de tels soucis me peine beaucoup.

Le coup de foudre, je connais.

Je ne sais presque rien d'elle, juste ce que j'ai pu observer.

Je me tourne vers mon ami, m'arrachant au décor de l'extérieur. L'endroit où on se trouve est calme, bien qu'il soit bondé.

— Dis Quentin...

— Hum ?

— Le matin, tu me salues comment ?

— Hein ?

— Le matin, comment tu me dis bonjour ?

— Ben... Salut Max' ?

— C'est bien ce que je pensais.

— Pourquoi cette question ?

— Comme ça.

— T'es bizarre...

Je lui offre un sourire en coin. Il est vrai que ma question peut paraître bizarre, mais comme je n'y ait fait jamais attention, il fallait que je sache.

— C'est toujours ok pour ce soir ? me demande-t-il.

— Ce soir ?

— Ben oui, l'entraînement dans la cour de chez toi ?

— Ah, ouais.

— Bientôt le match.

— Hum.

— Quelle stratégie me conseilles-tu ?

— C'est toi le capitaine Quentin, pas moi.

— Oui, mais tu arrives toujours à me donner de bonnes idées pour qu'on gagne.

— On gagnera, te fais pas de bile pour ça.

— Il paraît qu'ils sont forts.

— On l'est aussi, ne te sous-estime pas et ni ton équipe, c'est l'échec assuré sinon.

— Je sais, tu me l'as déjà dit, mais je me dis parfois qu'on devrait changer notre stratégie.

— Pourquoi ?

— Ben, beaucoup savent comment on joue.

— Rapidité et dextérité, c'est le plus important Quentin.

— Je sais.

On boit une gorgée de notre boisson. Quentin me fixe à nouveau ensuite, j'arque un sourcil. Je le connais comme ma poche, je sais qu'il a autre chose à me dire.

—Bon, accouche, lancé-je.

— Ben, tu vas demander à ta copine de venir au match ?

— Je n'ai pas de copine et tu le sais.

— Fais venir Estelle !

— T'es barge ou quoi ?

— Ben quoi ?

— Tu es très bien placé pour savoir que si je lui propose de venir, elle va se faire des films.

— Ça ne te déplaisait pas avant.

— Je suis passé à autre chose.

— Ouais, les gars disent qu'une autre fille fait battre ton cœur.

— Qu'ils disent ce qu'ils veulent, je m'en balance.

— Alors, c'est vrai ?

— Et si c'était le cas ?

— Ben, j'aimerais que tu me l'as présente.

— Je le ferais le jour où ce sera le cas.

— T'es toujours célibataire, alors ?

— Hum...

— Tu as pourtant tellement de filles à tes pieds.

— Tout comme toi.

— Oh tu parles d'Ambre ? Elle a jeté son dévolu sur Ricky maintenant.

— Eh bien, elle est vite passée à autre chose.

— Que veux-tu, c'est comme ça qu'est ce genre de fille.

— Estelle et elle pourraient bien se donner la main.

— C'est sûr, mais tu disais qu'Estelle était bonne au pieu.

— Il n'y a pas que le sexe qui compte dans la vie.

— Non, mais ça y contribue.

Mes lèvres s'étirent en coin. Il a toujours réponse à tout, mais il a raison, le sexe contribue fortement dans un couple. Seulement, avec Estelle, je ne veux plus rien tester. Pas que je la déteste. Elle est un peu extravagante et envahissante, mignonne, mais entre elle et moi ça n'a été qu'un plan cul et c'est ce qu'elle avait voulu également. Ainsi que donner une bonne leçon à son mec qui la rendait souvent cocue et elle a voulu s'afficher avec moi. Elle est un bon coup, reprenant les termes de mon meilleur ami, mais il n'y avait pas de sentiments entre nous, c'était la base de notre relation et elle est terminée. Estelle a eu ce qu'elle voulait et je ne vois pas l'intérêt de la rappeler. Surtout que mon esprit est tourné vers une toute autre personne à présent.

On discute encore un peu de tout et de rien, ensuite, après avoir payé nos consommations, on sort pour faire quelques achats.

Pour l'instant, je ne veux pas parler à Quentin d'Angeline, je préfère garder cela secret. Surtout qu'une ébauche de discussion entre elle et moi vient à peine de commencer. Et je veux vraiment garder sa confiance. Pas que je divulguerais tout ce qu'elle me raconte, mais si je la montre à Quentin, il ne pourrait pas s'empêcher de la regarder et là, soit elle se ferait des suppositions, ou elle trouverait ça louche. Surtout que je lui ai clairement affirmé qu'on était ami, Quentin et moi.

Je préfère tout bonnement penser à autre chose, sa lettre m'a assez déboussolé et n'y faire qu'y penser, ainsi qu'à sa maladie, pourrait me rendre morose. Et je ne veux en aucun cas que Quentin se doute de quoi que ce soit.

Tout en marchant dans les rues, on parle une fois de plus du match à venir. Pour moi, c'est du tout cuit. On est assez bons dans notre sport favori et tant qu'on travaille en équipe, tout ira pour le mieux. On doit rester confiant sans pour autant sous-estimer nos adversaires.

Je vénère le basket, j'adore ce sport qui me permet de m'évader et de suer à grosse goutte pour faire disparaître n'importe quelle frustration. Dans ces moments-là, je ne pense à rien d'autre, me focalisant uniquement sur mon équipe, le ballon et le match. C'est une façon de faire pour se vider l'esprit.

Parle-moi d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant