Maxime

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Adossé contre le mur de la cour, la tête légèrement relevée, je fixe ce ciel si blanc. C'est la pause midi. Il fait froid, mon blouson ne me protège pas énormément, mais je voulais m'isoler pour lire la lettre d'Angeline.

De la fumée sort de mes lèvres, mes joues sont rosies et picotent un peu, mais doigts glacés, mais je le supporte.

C'est tout ce que j'ai trouvé en traversant le couloir avec mes amis ; sortir à l'extérieur pour lire la lettre d'Angeline. Je me suis seulement éloigné d'eux en leur disant que j'allais aux toilettes et que je les rejoindrais après. Quentin soupçonne quelque chose, je l'ai aperçu dans ses pupilles, mais il ne pose pas de questions. Cela fait partie de sa personnalité, il sait que je viendrais vers lui si j'en ressens le besoin.

J'ai le pouls qui s'affole lorsque je trouve son enveloppe dans la fente de mon casier. Tout comme quand je pose les yeux ou qu'elle croise mon regard. Cela fait un bon moment que je l'ai remarqué et que j'ai flashé sur elle. Et maintenant que je discute avec elle, ce que je ressens pour elle se renforce, jour après jour. Est-ce que je suis amoureux ? Non, je ne le pense pas. Elle m'intéresse, me fascine, m'obnubile, m'attendrit. Pour aimer quelqu'un, il faut un tant soit peu connaître la personne. Ce n'est pas parce qu'on apprécie un physique qu'on est forcément amoureux, et bien que je trouve Angeline jolie, ce sont plutôt ses yeux qui m'ont ébranlé dès le premier regard, cette tristesse qu'elle traîne au fond d'elle.

Je range les feuilles à l'intérieur de la poche de mon blouson. Il faut que j'y retourne. L'entraînement va commencer et je ne suis pas du style à être en retard.

Je souffle sur mes mains tout en retournant à l'intérieur du bâtiment. Je marche vers la salle de gymnastique. Des regards se tournent sur mon passage, mais je n'y fais pas attention. Cela me blase plus qu'autre chose. Je devrais être habitué, mon équipe et moi-même on est idolâtrés. Mais je me passerais bien de tous ces regards et de ces filles qui me font les yeux doux et espère attirer mon attention.

Au bout du couloir, je tourne vers la droite pour emprunter un second et parmi tous les élèves qui se rendent à leur salle de cours, je tombe nez à nez avec Angeline et Ambre. On s'arrête. Angeline détourne le regard. Je me retiens de sourire en la voyant si attendrissante. Je ne dois pas me trahir.

— Tiens, Maxime ! lance Ambre.

— Tu es toujours si familière avec tout le monde ?

— Oh, ne fait pas le bougon ainsi ! Ce n'est pas comme si on ne se connaissait pas non plus, toi qui es un grand basketteur.

— Nous ne sommes pas amis pour autant.

— Si tu le dis... Pourquoi ne pas l'être ? Hein, Angeline ?

— Je..., murmure-t-elle sans relever la tête.

Je ne peux m'empêcher de la couver d'un regard doux et ne regarder qu'elle.

— Bon ben, on va te laisser, tu dois certainement aller à ton entraînement, lance Ambre

— Effectivement, répondis-je.

Ambre prend le bras d'Angeline pour l'emmener avec elle. En passant à côté de moi, Angeline me jette un regard timide. Cette connexion visuelle dura à peine quelques secondes, mais qui fut suffisant pour faire cogner mon cœur dans ma poitrine.

Je me retourne et les observe continuer leur chemin, enfin, je la regarde elle, celle qui arrive à faire accélérer mon rythme cardiaque.

Une fois de plus, j'ai pu voir sa timidité qui est assez prononcée. J'ignore pourquoi, mais je trouve cela attendrissant chez elle, bien que j'ai envie qu'elle se plonge vraiment dans mes iris et qu'elle lise mon cœur. Elle est la seule qui peut le faire, et je le lui accorderais sans aucune hésitation.

Je reprends mon chemin, j'ai assez traîné comme ça. Il est temps que j'aille rejoindre mon équipe qui doit déjà être en tenue.

Ce que je constate effectivement lorsque je pénètre la salle de gymnastique quelques minutes plus tard. Le ballon est déjà dans les mains de Ricky. Quentin rigole avec ce dernier.

—Il était temps que tu arrives, Maxime. On attendait plus que toi.

— Désolé coach, il y avait du monde dans les couloirs.

— Va te préparer, nous allons commencer l'entraînement.

Je hoche la tête et part vers les vestiaires.

Daniel Edge est notre coach depuis nos débuts. C'est lui qui a lancé l'équipe et a vu notre potentiel. On a gagné des matchs, perdus certains, mais on ne s'est pas arrêté en chemin

Parle-moi d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant