Only Once

Chapitre 9

Aaron, le visage trempé à cause du verre que je lui ai lancé, me regarde avec des éclairs dans les yeux.

— Mais pour qui tu te prends à me juger comme ça ? Crié-je.

Un des garçons à côté de nous se met à rire aux éclats, se moquant de moi, mais surtout d'Aaron et du fait que je lui ai lancé mon verre à la figure.

Et alors tout s'est passé très vite. Aaron se tourne vers ce garçon, l'attrape par le col de son polo et le pousse violemment. Le pauvre s'écrase contre une table qui se brise sous son poids. Le beau brun se met alors à califourchon sur lui et l'assène de coups au visage. Les coups de poing pleuvent tandis que la figure de l'autre garçon saigne ardemment.

Aaron est comme en transe. Il fixe la personne sur qui il s'acharne tandis que tout le monde se met à hurler en lui demandant d'arrêter. Alors que je restais stoïque, je me rends compte de la gravité de la situation. Je me jette sur lui et essaie de tenir ses bras pour l'empêcher de continuer à frapper, mais rien n'y fait, il est bien trop fort.

Calvin débarque alors de nulle part et se rue sur Aaron pour l'arrêter. Il finit enfin par lâcher sa victime et part en trombe à l'étage.

— Le spectacle est fini ! Hurle Calvin.

Les curieux se dispersent et continuent leur soirée comme si de rien n'était.
L'autre garçon dont le visage est en sang se lève péniblement. Il rassure ses amis en disant que ça ira, et quitte la fête.
Comment peuvent-ils ignorer ce qui s'est passé ? J'en suis traumatisée. Je m'assois sur le canapé, le regard dans le vide.

Je reste sur ce canapé pendant ce qui me semble être des heures. Je n'ai pas retrouvé Dan ni June ou Abby. Je remarque que tout est plus calme. La plupart des étudiants sont rentrés chez eux. Seuls quelques uns sont restés dormir sur les canapés. Ou dans les chambres.
Je pars alors à la recherche d'un lit libre. Je parcours l'étage, mais toutes les portes sont fermées. Des personnes dorment à même le sol.

Je suis incapable de retourner à ma chambre, le trajet est long et je ne me souviens absolument pas du chemin à prendre. Mais mes yeux se ferment, je suis trop fatiguée pour rester éveillée.
Je m'allonge donc sur la moquette devant une des portes, où il reste de la place.

Si on m'avait dit un jour que je me retrouverai dans cette situation, je ne l'aurai pas cru ...

Je dois dormir comme ça pendant quelques minutes lorsque je sens quelqu'un me toucher l'épaule. J'ouvre les yeux péniblement, Aaron se tient devant moi.

— Qu'est-ce que tu fais là ? Dit-il.

Je me relève lentement pour me maintenir assise, j'ai mal partout à force d'avoir été dans cette position inconfortable.

— Je n'ai pas trouvé d'endroits où dormir. Je ne sais pas où sont passés les autres...

Il me soulève alors, me met debout, et soupire.

— Viens, tu vas te coucher dans ma chambre.

Il me fait entrer. Je vois son lit qui est défait, il devait être en train de dormir. Le deuxième lit est vide.
Il désigne ce lit du doigt pour m'inciter à y aller. Tandis que je m'assois, il fouille dans son armoire et en sort un t-shirt blanc. Il me le tend.

— Tiens, tu peux dormir avec ça si tu veux.

Je me retourne pour me déshabiller sans croiser son regard. J'enlève mon haut et le fait tomber au sol. Je sens qu'Aaron m'observe, je suis sûre qu'il est en train de m'épier. J'ai tout à coup très chaud, et les mains moites.
J'enlève mon soutien-gorge, toujours dos à lui. Je déboutonne mon pantalon et le fait glisser sur mes jambes. Je ne suis plus qu'en sous-vêtements. Mais qu'est-ce qui me prend? Je ne peux pas me mettre en petite tenue devant un autre que Dan ! J'enfile alors en vitesse son t-shirt. Il sent lui, je ne saurais dire quel est ce parfum, tout ce que je sais, c'est qu'il est addictif.

Je me retourne, pour lui faire face. Il est assis sur son lit, ses yeux rivés sur moi. Le rouge me monte aux joues, je me sens intimidée par le regard qu'il me porte. Je m'allonge dans le lit et me recouvre des draps, totalement gênée du petit spectacle que je lui ai donné.

Aaron éteint la lumière et se couche à son tour.

Sa proximité me trouble tellement, je n'arrive pas à trouver le sommeil. Je ne peux même plus réfléchir, je ne pense qu'à lui et au fait qu'il se trouve dans le lit à côté de moi, seulement vêtu d'un boxer.
Une question me taraude, je me mords l'intérieur de la joue en ruminant. Je finis par céder à l'envie de la lui poser.

— Aaron ? Tu dors ?
— Non ...

Mon cœur bat la chamade lorsque j'entends sa voix.

— Pourquoi tu me fais dormir dans ta chambre si tu ne m'aimes pas ?
— Qui a dit que je ne t'aimais pas ?
— Bah ce que tu m'as dis tout à l'heure... tu n'as pas une très bonne opinion de moi.
— Je me suis emporté tout à l'heure. Ça n'a rien à voir.
— J'ai vu ça oui ...
— J'ai du mal à contrôler ma colère. Tu n'aurais pas dû me provoquer. Regarde ce que ça a donné.

— Je n'ai pas peur de toi.

Un rire léger sort de sa bouche.

— Peut-être que tu devrais.

Je ne réponds pas.
Les minutes passent et je n'arrive toujours pas à dormir. J'ai envie de l'avoir plus près de moi et ça me perturbe. Je sais que je ne devrais pas me dire ça, il n'y a absolument rien entre nous.

Et puis si je plaisais à Aaron, il me l'aurait déjà montré. Il a eu assez d'occasions comme ça je crois. Il n'en a juste rien à faire, il m'a invité dans sa chambre par politesse.

J'entends à sa respiration qu'il ne dort pas. Je me raisonne et me dis que je devrais quitter la chambre avant que je ne fasse une bêtise. Je n'arrive pas à croire que je ne me fasse pas confiance comme ça. Je me lève du lit.

— Où vas-tu ? Me demande Aaron.
— Je vais rentrer chez moi. Je n'arrive plus à dormir.
— Je vais t'emmener en voiture. Je ne préfère pas que tu te promènes seule à cette heure-ci.

— Non ça va aller.

— Arrête. Je te ramène j'ai dit.

Il se lève sans me laisser le temps de répliquer. Enfile un sweat à capuche et sors de la chambre, m'incitant à le suivre d'un geste de la main tandis que je remets mon pantalon.

Dans la voiture il ne dit rien et le temps du trajet est bien trop court pour que je trouve quoi que ce soit à lui dire sans m'en angoisser. Il se gare finalement devant ma résidence et je détache ma ceinture lorsque je me rends compte de ce que je porte comme vêtement.

— Oh attend ! J'ai encore ton t-shirt !

— Ah. C'est rien, tu n'as qu'à le garder.

— Bon... Euh, merci alors.

— Pas de quoi.

Je sors de la voiture et le salue une dernière fois avant de claquer la porte et rentrer chez moi.

🌹

Sienna et Aaron ont de plus en plus de moments tous les deux ... ça n'est pas pour déplaire à la demoiselle!

Aaron reste distant n'est ce pas?
Que pensez-vous qu'il va se passer avec Dan ?