Epilogue

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Deux ans plus tard.

Mes pieds foulent les graviers et j'observe le ciel nuageux au-dessus de moi. Je respire profondément et apprécie le calme autour de moi, le bruit du vent dans les feuilles et le chant des oiseaux.

Une main se pose sur mon épaule et je me retourne pour rencontrer le regard vitreux de mon père.

- T'es prête ? Me chuchote-t-il en portant fièrement un bouquet de fleurs dans les mains qu'il me tend.

Je hoche de la tête et avance à ses côtés. Nous marchons quelques mètres dans l'allée jusqu'à ce que l'on s'arrête et que mon père prenne la parole.

- Bonjour mon amour ! J'espère que ça va bien là-haut. Tu vois, je suis venu avec Sienna aujourd'hui !

Pas très à l'aise avec le fait de parler à une pierre tombale, je me contente de déposer le bouquet dessus pour ensuite embrasser le bout de mes doigts et caresser le prénom de ma mère gravé sur une plaque.

Même si je suis contente d'être venue avec mon père cette fois-ci, je préfère parler à ma mère en tête à tête, dans mon esprit. Disons que c'est plus intime.
Mon père continue de lui raconter sa vie qui continue après le décès de sa femme, mais je l'écoute à peine.

Parce qu'aujourd'hui c'est spécial. Ça fait un an que ma maman nous a quitté, alors on s'est dit qu'il fallait faire les choses dans les règles de l'art, même si je sais qu'elle est constamment avec moi et mon père, le grand amour de sa vie.
A mon retour en France, elle était dans un état lamentable mais a réussi à rester en vie encore quatre mois. J'ai pu profiter d'elle un peu plus longtemps que je ne l'aurais espéré au vu de sa situation.

Ça a été une épreuve absolument horrible pour moi, mais encore plus pour mon père qui ne trouvait plus rien à quoi se raccrocher. Et comme si ce n'était pas assez, ma grand mère est partie deux mois après elle, n'ayant pas supporté la perte de sa fille.

Après avoir dit au revoir à ma mère, mon père m'entraîne vers une autre tombe, celle de ma grand-mère.

Nous les avons toutes les deux enterrées dans le village où ma mère avait grandi, à deux heures de Bordeaux. C'était une de ses dernières volontés.

Le bras de mon père enlaçant ma taille, nous retournons à la voiture pour continuer notre route jusqu'à la capitale.

Arrivée sur le parking, je me jette dans les bras de mon homme, et hume son parfum qui m'apaise toujours autant.

- Ça a été ?
- Oui très bien, ils ont bien entretenu les tombes.

Il hoche de la tête et dépose un baiser sur mon front avant de déposer une tape amicale sur l'épaule de mon père.

- Ça va aller Philippe ?
- Oui, je te remercie Aaron.

Je souris en les regardant. J'ai vraiment beaucoup de chance qu'ils s'entendent aussi bien.
Aaron m'avait accompagné à mon retour en France, et depuis nous sommes toujours ensemble, encore plus amoureux que jamais.

Il s'assied sur le siège passager avant, il a été désigné comme le co-pilote de mon père.

Je monte donc à l'arrière et donne un coup de hanche à la personne installée à mes côtés. Pour toute réponse, June m'enlace et pose sa tête sur mon épaule. Elle sait que, même si je ne le parais pas, je suis très émue d'être allée sur la tombe de ma mère.

Calvin, à côté d'elle, me sourit mais ne dit rien.
Ces deux-là se sont rabibochés juste après mon départ de Philadelphie. Mon amie se sentait perdue sans moi, alors il lui a remonté le moral, et de fil en aiguille, ils ont repris leur histoire.
J'en suis très contente pour eux, ils méritent d'être heureux tous les deux.

Nous reprenons donc la route, direction l'aéroport. Un mois après le décès de ma mère, je suis rentrée aux États-Unis, là où je me sentais réellement chez moi. Trois mois plus tard, mon père me rejoignait et trouvait un travail dans un bureau d'architecte de la ville.

Sans moi, il n'avait plus rien en France, et il n'arrivait pas à faire un pas sans regretter sa vie d'avant, quand sa femme était encore là. Alors il a prit une décision très courageuse, celle de tout quitter pour une nouvelle vie. J'avais été tellement heureuse lorsqu'il m'avait apprit qu'il venait vivre là bas pour de bon... Toutes les personnes que j'aimais étaient réunies. Je ne pouvais pas rêver mieux depuis la perte de ma mère.

Nous étions venus tous les cinq en France pour passer deux semaines en vacances. Nous avions fais le tour du pays, et mon père avait été très fier de partager sa culture. Et c'était important pour moi qu'Aaron et June sachent d'où je viens. Nous avons passé des moments extraordinaires tous ensemble, mais maintenant il est temps de quitter la jolie terre de France.

- Allez, on rentre à la maison ! S'exclame mon père.

Oui, on rentre à la maison.

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