Chapitre 42

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Je me démaquille tout en songeant à l'incident d'il y a deux jours : la rumeur qui dit qu'Aaron me trompe, et que je suis la fille la plus naïve du campus.
Depuis les révélations de Lola, je n'ai jamais eu confirmation de cette histoire. Et, à vrai dire, à part mes amies, je n'en ai parlé à personne d'autres. Même pas à Aaron. J'ai fais le choix d'écouter mon coeur qui me dit de ne pas me laisser avoir par tous ces jaloux et de faire confiance à l'homme que j'aime.

Depuis ce fameux samedi soir, il n'a pas eu d'autres comportements réellement suspects. Parfois il part je ne sais où, mais je commence à me dire qu'il a le droit de faire des choses sans me prévenir, que je ne dois pas être constamment sur son dos.

Alors je n'ai pas écouté les conseils d'Abby qui me disait de fouiller dans son téléphone. En toute honnêteté je meurs d'envie de le faire, juste pour me rassurer, mais sans passer pour une idiote jalouse devant lui. Pour autant, la parano qui sommeille en moi est persuadée qu'il s'en rendra compte. Alors je me suis abstenue.

Je me démêle les cheveux et les coiffe en un chignon haut avant de sortir de la salle de bain. Au même moment Aaron entre dans la chambre, en t-shirt et jogging, un sac de sport à la main.

- Oh. Tu es allé à la salle ? Lui demandé-je.
- Non, on a fait un basket avec les gars, dit-il avant de se pencher vers moi pour m'embrasser tendrement.

Je plonge ma main dans ses cheveux noirs pour approfondir notre baiser, puis me recule pour l'admirer. Même en sueur, il est à tomber.
Il m'adresse son sourire enjôleur et place ses doigts sous mon menton pour me faire relever la tête, et m'embrasse à nouveau.

Il passe les mains dans son dos pour retirer son t-shirt, ce qui me laisse le loisir d'observer son torse nu.
Il s'affale ensuite sur mon lit et me fait signe d'approcher.

Je m'assieds à ses côtés et entrelace mes doigts aux siens.

Si l'on m'avait dis il y a quelques mois que ça finirait comme ça entre nous, je n'y aurai pas cru. Même si, au fond, j'ai toujours souhaité que notre relation évolue dans ce sens, je ne pensais pas que c'était possible.

- C'est tendu entre Cal et June en ce moment. Tu sais ce qu'il se passe ? Demande-t-il.
- Une histoire de fête de Noël. Disons qu'elle en attendait plus de lui.
- Ah. Ils se prennent la tête pour pas grand chose alors !

Je ne réponds rien. Ils se prennent la tête pour pas grand chose ? Mais ce n'est pas rien ! Nous sommes dans la même situation concernant les fêtes de fin d'année. Et j'ai le sentiment que c'est d'autant plus compliqué pour nous puisqu'il sait très bien que je n'ai pas ma famille avec moi ici.

- Je vais prendre une douche et après on se pose tous les deux ?

J'acquiesce de la tête et Aaron se dirige vers la salle de bain et referme la porte derrière lui.

Je commence à ranger le bazar qu'il y a sur mon bureau et classe mes feuilles de cours lorsque j'entends un téléphone vibrer. Je prends l'IPhone dont l'écran s'allume sur le lit et regarde automatiquement le message reçu.

Sauf que ce n'est pas mon portable.

Non. C'est le sien.

J'observe l'écran pendant quelques secondes et relis ce qui me paraît être un milliard de fois les quelques lignes inscrites.

20h au Continental ça te va ?

Mon cerveau cesse complètement d'être irrigué lorsque je lis le nom de l'auteur de ce message : une certaine Ariana.

Je tiens faiblement le téléphone entre mes doigts à cause de mes mains tremblantes.

J'ai tout à coup une grosse bouffée de chaleur, et pose délicatement le téléphone là où Aaron l'avait laissé.

Lola avait donc raison. Putain, même Abby avait raison !
J'aurais mieux fait de fouiller son téléphone le soir où Lola m'a balancé tout ça à la figure. J'aurais été fixée directement.

Alors pourquoi est-ce que je ne débloque pas son IPhone pour lire le reste de la conversation ?

Je crois que je préfère l'attraper la main dans le sac. Je veux qu'il se sente le mec le plus bête de la planète et qu'il s'en veuille à en crever.

Je savais que c'était un connard. Je le savais merde ! Pourquoi est-ce que j'ai cru à toutes ces conneries qu'il me disait ? Et il ose me parler de confiance ?

Les larmes me montent aux yeux plus vite que prévu et j'inspire longuement pour essayer de me maîtriser.
Si je me mets à pleurer il va se douter de quelque chose et il niera tout en bloc . Encore une fois il trouvera les mots et me retournera le cerveau.

Mon beau salaud.

Je sursaute lorsqu'il ouvre la porte et me rejoint dans la chambre.

Alors que je regarde ses yeux, son corps  à moitié nu se mouvoir en sachant ce que je sais, je sens littéralement mon coeur se briser en un milliers de morceaux. Je sens chaque fissure se former et briser ce qu'il me restait d'amour à donner.

Je ne peux décemment pas rester là, debout comme une idiote comme si j'étais coupable de quelque chose.

Je repousse la couette de mon lit et me glisse entre les draps.

Il me raconte je ne sais quoi sur je ne sais qui mais je ne l'écoute pas. Je n'y arrive pas.

Je hoche de la tête de temps à autre et murmure des « oh » et des « ah » pour réagir à ses dires, mais je n'arrive pas à me concentrer sur autre chose que sa trahison.

Il me rejoint dans le lit et mon corps se tend lorsque ses bras enveloppent mon corps. Je mords fermement ma lèvre inférieure pour m'empêcher de fondre en larmes.

Sa bouche se pose sur ma nuque et il trace un chemin de baisers jusqu'à mon épaule.
Malgré tout ça, je ne peux pas contrôler la chair de poule qui m'envahit.
Ses mains caressent mes cuisses et se dirigent de plus en plus vers mon intimité alors que ses lèvres se collent aux miennes.

Je sais ce dont il a envie, mais je prétexte une migraine pour qu'il s'arrête. Je suis d'autant plus frustrée car, même après ce qu'il m'a fait, mon corps réagit au sien.

Mais croyez-moi, j'ai toute ma tête. Et je suis bien décidée à le piéger.

*

Assise sur le banc face à moi, June presse sa main gauche sur sa bouche tant elle est choquée par ce que je viens de lui dire.
Abby, elle, fait les cents pas autour de moi en pestant contre Aaron.

Et moi ? Moi je sanglote comme une pauvre petite fille que l'on vient d'abandonner.

- Tu es sûre que tu ne veux pas que j'en parle à Calvin ? Me demande June pour la énième fois.
- Non surtout pas réponds-je en m'asseyant à mon tour.

Les coudes sur les genoux, je tiens ma tête entre mes mains.

- Je... je dois réfléchir continué-je.
- Il n'y a pas à réfléchir intervient la rousse. Tu vas le coincer ! Tu te pointes à son rencard, là il ne pourra pas nier !
- Ce n'est pas une bonne idée rétorque June.
- Si. Abby a raison. Je vais y aller pour en avoir le cœur net. Ensuite j'aviserai.
- Sienna...
- Je ne vais pas faire de scandale. Je veux juste y assister et en avoir la preuve. Histoire d'anéantir le peu de confiance en lui qui me restait murmuré-je.

June se lève et me prend dans ses bras tandis qu'Abby passe une main dans mon dos.

- On est là tu sais, murmure cette dernière. On ne veut pas que tu souffres.

Oui. Je sais que je ne suis pas seule, mais c'est à croire que j'aime me faire du mal.

🌹
Voilà le nouveau chapitre avec un jour de retard !
Je n'ai pas eu le temps de corriger les fautes, j'espère que ce n'est pas la catastrophe 😅
Je vous embrasse 😘

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