Only Once

Chapitre 16

Je le fixe durement et croise les bras sur la poitrine pour lui montrer qu'il ne m'aura pas cette fois.

— Je veux que tu me dises pourquoi tu as fait ça.

Il soupire et me tourne le dos pour s'asseoir sur son lit. Il sort son téléphone et agit comme s'il n'en avait rien à faire.

— Aaron, que tu lui dises ce qui s'est passé entre nous est une chose, même si ça me dépasse. Mais que tu lui racontes des conneries, alors là ça me met carrément hors de moi. Je monte le ton voyant qu'il ne réagit pas. Tu as menti ! Mais qu'est-ce que tu cherches à la fin ?!

Il s'allonge sur son lit sans la moindre réaction à ce que je viens de lui dire. Il passe la main sur sa barbe, j'ai remarqué qu'il la laissait pousser depuis quelque temps. Je crois que ça me plaît... Mais je m'égare.

Il sourit face à un message qu'il vient vraisemblablement de recevoir. Il fait comme si je n'étais pas dans la même pièce que lui, ce qui ne fait que m'énerver encore plus.

Je me dirige vers lui à grandes enjambées, et me poste devant son lit.

— Putain Aaron je te parle ! Je veux que tu me regardes dans les yeux et que tu me dises pourquoi !

Voyant qu'il ne réagit toujours pas et se comporte comme un gamin, je lui arrache son portable des mains, et le jette à l'autre bout de son lit. Oups.

Il lève les yeux vers moi, je crois que je n'aurais pas dû faire ça. Sa mâchoire se contracte et son regard est glacial, s'il pouvait me tuer avec, il le ferait sur le champ.
Il se lève lentement, je me liquéfie devant lui, appréhendant sa réaction.

— Tu. Te. Casses.

Je reste stoïque, ne sachant quoi faire.

— Maintenant.

Je me reprends, je ne dois pas l'autoriser à me démonter, et me laisser faire.

— Non, murmuré-je d'une voix tremblante. Je veux que tu assumes ce que tu as fait et dit.

Son visage prend une teinte rouge, m'apprenant que je commence à le pousser à bout.

— Dis-toi bien une chose Sienna, je n'en ai absolument rien à foutre tu m'entends? Je ne te dois rien, ni à toi, ni à Dan, ni à personne sur ce putain de campus. Tu n'auras pas ta réponse, tu ne la mérites même pas.

S'il m'avait mis un coup de poignard à ce moment là, maintenant, ça aurait eu exactement le même effet que ses paroles.
Les larmes me montent aux yeux. Comment est-ce qu'il peut me descendre comme ça ?
Il fait un pas de plus dans ma direction, son corps est presque collé au mien. Il se penche vers mon visage et met fin à la discussion.

— Tu peux partir. Sors de cette maison et ne reviens plus jamais me sortir tout ça à la gueule. Tu peux t'en prendre qu'à toi-même.

Je tourne vivement les talons et claque la porte de sa chambre. Je ne peux empêcher mes larmes de couler, je pleure sans pouvoir m'arrêter, je me sens minable. Il a clairement réussi à retourner la situation, et le plus malheureux, c'est que j'en ai bien conscience.

Je sors de la maison et me dirige dans le jardin. Je m'assieds sur le muret, à l'abri des regards et me laisse aller. Je pleure et ne m'arrête plus. Je regretterais presque d'être venue pour l'affronter. Au moins maintenant je sais à quoi m'en tenir.
Je ne mérite pas qu'il se justifie d'après lui. Ce sont des termes assez forts tout de même, il m'a humilié.

Je sursaute lorsque je sens une main posée sur mon épaule. Je me retourne, me retrouvant face à Calvin les lèvres pincées.

— Salut... Je vous ai entendu vous disputer. Est-ce que ça va ?