Thiam & Sthéo OS

Sthéo 2

Point de vue de Stiles Stilinski

Assis sur les marches de l'escalier de la maison de Scott, j'attends sans grande conviction en regardant l'heure sur ma montre toutes les deux minutes. La porte devant moi es grande ouverte, laissant le soin au courant d'air de porter l'odeur de mon angoisse hors de la bâtisse. Je n'avais plus qu'à attendre que Théo se pointe. Je ne lui avais envoyé aucun message, aucun appel, mais je savais qu'il viendrait. Notre dernière rencontre ne pouvait pas rester sans suite, même j'aurai préféré, je savais qu'il ne lâcherait pas l'affaire. Il voudrait discuter de Scott, de mon père et de ce qu'il s'était passé sur le toit. Je me racle la gorge, jouant nerveusement avec mes doigts. Ma jambe tressaute contre le plancher sur un rythme régulier qui emplit la pièce de ces claquements. La tête baissée, le regard braqué sur mes doigts, j'essaie de penser à tout sauf à ce qu'il s'était passé sur le toit.

Malgré moi, les souvenirs de cette nuit défile pour une énième fois devant mes yeux, faisant disparaitre le monde réel. La douleur des griffes sur mes bras à présent recouverts de bandages... le baiser de Théo...  la mort de mon agresseur... le baiser de Théo... le sang qui dégouline de sa gorge... le baiser de Théo...  Je me frotte les yeux d'un geste rageur comme si cela allait suffire à chasser ces souvenirs de ma mémoire. Pourquoi est-ce qu'il avait fait ça, c'était... complètement idiot et déplacé. Je devrais peut-être arrêter d'y penser, de faire une fixette là-dessus. Peut-être que son but n'avait été que de me déstabiliser et qu'il n'était pas... Qu'il n'était pas quoi d'ailleurs ? Intéressé ? Amoureux ? Impossible, plus jamais Théo Raeken ne pourrait avoir de sentiments tout simplement parce qu'il n'avait plus de cœur, celui de sa sœur ne comptait pas comme le sien.

Je soupire longuement avant de prendre une grande inspiration pour calmer les battements rapidement de mon cœur. Ma jambe claque plus rapidement encore contre le sol, faisant tressauter l'intégralité de mon corps et les marches de l'escalier par la même occasion. Cela ne sembla pas plaire à Scott dont le murmure s'élève dans mon dos.

- « Stiles, détend toi ce n'est que Théo. Je suis là pour te protéger s'il tente de faire quoi que ce soit. »

Je bifurque pour regarder et mon regard tombe sur sa petite tête dépassant du mur en haut de l'escalier. Il avait survécu de justesse au combat contre Liam et aux griffes de Théo qui le croyait mort. Quand je lui avais que je devais parler à Théo de mon père, mon meilleur ami s'était empressé de se porter volontaire pour me protéger, mais surtout pour écouter et espionner. Au départ j'avais refusé en prétextant que c'était un avantage que Théo ne sache pas que Scott était encore en vie et qu'il ne fallait pas gaspiller cet avantage, mais l'alpha avait trouvé une alternative en restant caché, me filant un t-shirt pour justifier son odeur.

J'attrape justement ledit t-shirt qui était posé sur mes cuisses et commencent à enrouler les manches autour de mes poignets pour faire passer le temps. Je n'avais pas confié à Scott ce qu'il s'était passé sur le toit, je ne lui avais pas dit que Théo m'avait embrassé et que je l'avais laissé en plan, préférant fuir que de poser des questions. J'avais l'intention de discuter de ce sujet après avoir parlé de mon père à la chimère mais vu que Scott était là avec lui, c'était hors de question.

- « Oui je sais Scott, » soufflais-je nerveusement en me passant une main dans les cheveux. « Reste caché. »

- « Il arrive ! » Me chuchote Scott en se cachant derrière son mur.

Je cache le haut de mon meilleur ami derrière mon dos et garde la tête baissée, regardant mes pieds alors que j'entends les pas de Théo se rapprocher. Je ne relève la tête que lorsque je vois son ombre sur le sol et lui qui s'arrête sur le paillasson à l'entrée. Nous nous fixons un moment, jusqu'à ce qu'il baisse le regard sur la barrière de sorbier que j'ai installé par précaution. Il arque un sourcil, relevant un regard amusé vers moi. Je me contente de le fixer d'un air neutre, la jambe tressautant toujours. Son sourire s'élargit et aussi facilement que n'importe quel être humain, Théo enjambe la protection pour pénétrer dans la maison.