Thiam 9.1

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Point de vue de Liam Dunbar


Je grogne, énervé, et marche rapidement vers les vestiaires du lycée où j'ai l'habitude me changer pour aller jouer à Lacross. Mes mains serrent les lanières de mon sac à dos au point que mes jointures blanchissent. Je n'ai pas du tout envie de me rendre au vestiaire mais je n'ai pas le choix, même si ce que je dois faire me dégoute autant qu'elle bouffe ma fierté, c'est nécessaire. Je me prépare d'avance à encaisser les remontrances du coach suite à une absence de deux bonnes semaines.

J'arrive enfin devant la porte du vestiaire et m'arrête devant celle-ci, les mains tremblantes. Cela fait deux semaines maintenant que je passe devant cette porte le plus rapidement possible, ne m'en approchant qu'en cas d'extrême nécessité. J'appuie mon front dessus, la main sur la poignée, incapable de trouver la force pour la pousser et entrer dans le vestiaire. Ma respiration est saccadée, mais je ne saurais dire si c'est la peur ou la colère qui en est la cause. En tout cas, c'est bien les seuls sentiments que je peux ressentir en cet instant. Tout le reste me parait si... dérisoire. Après avoir fermé les yeux et prit une grande inspiration, j'ouvre la porte.

Tout comme le lycée à cette heure tardive de la journée, le vestiaire est désert. Cela doit faire une bonne heure à présent que les élèves ont quitté l'enceinte du lycée, rentrant tranquillement chez eux ou allant au parc avec leurs amis alors que moi, je m'apprête à m'enfoncer encore un peu plus dans ma connerie. Je parcours les bancs vides du regard puis me dirige vers les douches. Je jette un coup d'œil hésitant dans celle-ci mais par chance, elles sont vides. Tout est vide. Je pivote sur moi-même, la boule de peur logée au creux de mon ventre grandissant toujours plus alors que mon regard se pose sur la porte du coach. Il va m'engueuler, il va m'engueuler parce que ça fais deux semaines que je ne suis pas venue, il va me virer du poste de co-capitaine.

Cette dernière pensée me redonne confiance en fois et je prends un air déterminé. Je ne peux pas laisser Nolan tout seul en capitaine et ne redevenir qu'un simple joueur. Je dois moi aussi avoir une main et un pouvoir sur l'équipe en cas de besoin. Il y a des mois, Nolan et moi nous étions arrangé pour être tous deux capitaines après avoir mis nos différents de côté. Cependant, de nouveaux conflits n'ont pas tardé à faire leur apparition et si je lui laisse le commandement, il n'hésitera pas à en abuser. Je dois donc tout faire pour garder cette place. Et ça, le coach l'a bien compris...

Je toque trois fois à la porte de son bureau. Il sait que c'est moi, il n'y a que moi pour aller toquer à sa porte alors que tous les autres élèves sont déjà partit, heureux d'enfin se débarrasser de cette ambiance pensante qu'inspire le Beacon Hills High Scool. Je n'attends pas qu'il me dise d'entrer pour pousser la porte. Toute ma peur s'est volatilisée, il ne reste plus en moi qu'une profonde détermination.

Je fais ça pour le bien de l'équipe, je fais ça pour le bien de l'équipe, je me répète mentalement en espérant que cela retirera la mauvaise conscience qui me pèse à chaque fois que je sors d'ici. Je referme la porte derrière moi et observe le coach qui a toujours le nez dans ses papiers, un stylo à la main. Il ne m'a pas adressé un seul regard, pas une seule parole, rien du tout. Je déglutis, comprenant dans son silence que mon absence ne lui a vraiment pas plu.

- Liam... finit-il par dire se redressant dans son fauteuil, me regardant avec un dédain évident. J'avais presque oublié les traits de ta sale gueule tellement ça fait longtemps que je ne t'ai pas vu.

- Je suis désolé coach, dis-je simplement sans baisser la tête, gardant mon regard rivé dans le sien.

Un sourire se dessine sur ses lèvres et il m'invite à m'approcher. Mon corps se paralyse soudain alors qu'une vague de lucidité vient figer mes membres. Mon dieu mais qu'est-ce que je m'apprête à faire ? Je m'avance avec le plus d'assurance possible et à ma grande surprise, il m'indique de m'asseoir sur le siège devant lui. Curieux, je le regarde, les sourcils froncés mais finit par obtempérer en m'asseyant sur le fauteuil.

Thiam & Sthéo OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant