Blue [En réécriture]

Prologue

Blue n'a que des flashbacks de son enfance. Des images, des sons. Peu de souvenirs. Il ne se rappelle presque plus de ses parents. Son père était violent avec sa mère et lui, c'est tout ce dont il se rappelle. Il n'a pratiquement pas pu les connaitre, on l'a arraché à eux  lorsqu'il était tout jeune. Des monstres lui ont ensuite dit qu'ils étaient décédés dans un violent accident de voiture. Mais, il a des doutes, il n'y a aucun article, aucun avis de décès les concernant. Pourquoi il les décrit comme étant des monstres ? Ils l'ont attachés à une chaise, lui ont fait passer toutes sortes de tests. Comme si ce n'était pas assez, ils lui ont injecté plusieurs produits dans le corps. Ça lui faisait atrocement mal. Il hurlait, se débattait, mais que pouvait faire son petit corps d'enfant, ligoté à une chaise ? Ils l'ont laissé attacher à cette chaise pendant plusieurs jours. Ensuite, trou noir. Blackout. Il s'est réveillé dans un orphelinat, entouré d'inconnus.  Quand il essaie de se rappeler son passé, un énorme mal de tête s'empare de son crâne. Avec le temps, il a préféré oublier plutôt que de se faire souffrir en essayant de se rappeler. À 15 ans, il ne lui reste que 3 ans à tenir dans cet enfer. À 18 ans, il va avoir le droit de sortir, de vivre par lui-même. Une boule d'angoisse tord son ventre lorsqu'il y pense. Il sait que ce qu'il l'attend à l'extérieur sera probablement pire que ce qu'il vit présentement. À l'orphelinat, ils ne leur apprennent pas à devenir autonomes, seulement qu'ils sont des moins que rien, qu'ils n'ont pas d'avenir, et que même leurs parents, pour la plupart, n'ont pas voulu d'eux.

Blue est plutôt grand, environ 1m75. Il n'est ni gros ni maigre, juste normal. Il a les cheveux bruns et, sans surprise, les yeux bleus. Les intervenants lui ont déjà dit qu'ils devenaient gris lorsqu'il est en colère. Ça ne l'étonne pas, il ne faut pas grand-chose pour l'énerver. C'est son pire défaut. Il est presque toujours habillé de la même façon, T-shirt et jeans. Il  n'a pas d'amis là-bas. Il est plutôt silencieux, pour ne pas dire invisible. Il ne sort de sa chambre que pour manger et pour les cours, sinon, il y est presque toujours enfermé. Pas parce qu'il y est obligé, seulement parce qu'il préfère la tranquillité aux hurlements. Les enfants hurlent dans la cafétéria, les plus vieux parlent forts. C'est tellement bruyant que dès qu'il y rentre, il a un mal de tête. Alors, il entre, prend son plateau, puis disparait aussitôt dans sa  chambre. Elle est plutôt vide, rien sur les murs d'une affreuse couleur jaune et un lit vide attendant un occupant. Bref, la solitude règne.  Personne ne peut voir ses flammes ni les dégâts qu'elles ont causés. Le drap du lit inutilisé est carbonisé au bout, il y a des traces de brûlé sur les murs. Une chance que personne n'entre dans sa chambre. Les intervenants ont laissé tomber l'idée de le faire participer aux activités de groupe ou de le faire parler.  Il est muet comme une carpe. Certains disent qu'il est étrange, d'autres qu'il est carrément l'orphelin le plus débile qu'ils connaissent. Il s'en moque, il les trouve débiles aussi.