Chapitre 21

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Les jours passèrent et Groen montra à Sarka comment maîtriser ses flammes. Elle eût un peu plus de misère que moi mais elle y arriva. Le quotidien se résumait à manger, chasser, s'exercer, manger, dormir.

Un jour, de petits flocons tombèrent sur le sol. Je commence à m'inquiéter. Comment Sarka et moi allons passer l'hiver sans manteaux ni rien? Groen lui est habitué, il a déjà un manteau et tout.

-« Euh Groen? », je lui demande.
-« Ouais? »
-« Comment allons-nous faire moi et Sarka pour passer l'hiver? »
-« Il y a un boutique en ville pas trop loin. Le seul problème...C'est qu'on a pas d'argent. »

Sans argent, pas de manteau. Et pas de manteau se résume à passer un hiver d'enfer. Sarka toussote pour attirer l'attention.

-« Je peux arranger ça. Vous oubliez que j'ai vécu dans la rue pendant presque 10 ans, et des hivers j'en ai vu. »
-« Okay, nous allons en ville.», dit Groen.

La température a commencé à chuter. Groen a une veste, moi aussi, mais Sarka non. J'accélère pour arriver à sa hauteur et je lui mets ma veste sur ses épaules. Elle me remercie et l'enfile. Sa main effleure la mienne. Je l'aime, elle est si belle...

-« Nous sommes bientôt arrivé. Faites comme moi, ils ne doivent pas nous voir, pas encore», dit Groen.

Il passe devant et il accélère le pas. Il s'accroupit puis il se tourne vers nous.

-« Puisqu'on est dans une ville paumée, voici le seul magasin ou presque. Alors, c'est quoi le plan?», dit-il en se tournant vers Sarka.
-« Bon, vous deux, arrangez-vous pour distraire les employés. Faites n'importe quoi, ils ne doivent pas me voir. Je prendrai deux manteaux et je sortirai aussi vite que possible. Ne me suivez pas tout de suite, ça éveillerait les soupçons. On se rejoint à la maison. »

Sur ces mots, elle sort des bois et se dirige vers le magasin. Une fois arrivée devant la porte, elle nous fait signe. Nous sortons des bois le plus normalement possible et nous entrons dans le magasin. L'employée me regarde drôlement.

-« Qu'est-ce qui a? », je lui demande.
-« Ton bras. Il saigne. »

Mon regard descend sur mon bras et effectivement, une coulisse de sang couvre mon bras. Une ancienne cicatrice s'est ouverte par je-ne-sais-quel-moyen.

-« Euh ouais, vous pouvez vous en occuper s'il vous plaît? » , je demande, hésitant.
-« Ouais, viens avec moi à l'arrière. Tu peux me tutoyer. Et toi, tu surveilles le magasin.» , dit-elle en pointant Groen.

Elle m'amène à l'arrière et elle me fait asseoir sur une chaise en plastique. Elle sort une trousse de premier soin qu'elle installe sur ses genoux.

-« C'est arrivé comment? »
-« Aucune idée. Je ne m'en suis même pas rendu compte. »
-« Donc ça ne doit pas te faire mal. »
-« Exactement. »

Pendant qu'elle s'affaire à bander mon bras, je l'observe. Cheveux grisonnants, yeux bleus, elle pourrait être ma mère sans problème. Alors qu'elle a presque fini, j'entends Groen siffloter une comptine, c'est le signal que nous avons choisi. Sarka a réussit à sortir.

-« Si jamais tu te blesses encore, reviens me voir, dit-elle avec un clin d'oeil, c'est quoi ton prénom?»
-« Blue. Merci de t'être occupé de mon bras. »
-« De rien, et au fait moi c'est Anna. »
-« Enchanté. »

Groen et moi sortons de la boutique. Mon bras me démange à cause de la crème qu'Anna a étendue sur ma blessure. Je gratte le bandage, perdu dans mes pensées. Groen est en avant de moi et d'un coup, je lui fonce dedans.

-« Eh, mets tes lumières quand tu freines! », je dis en riant.
-« Blue... », dit-il en pointant les arbres.

Les arbres sont brûlés. On dirait qu'un dragon enragé est passé par là. Quelques uns fument encore. Il...il s'est passé quoi là...? Je me tourne vers Groen, il est pâle comme un mort.

-« Tu crois que...que c'est Sarka..? », me demande-t-il, la voix tremblante.

Mon cœur se sert. Plus loin, deux manteaux gisent sur le sol. Je m'effondre. Sous le choc, je reste un moment dans la neige. Groen part à la course. Je le suis des yeux pendant un instant, puis je me lève. Je le suis de loin, chancelant. J'entends des râles, j'accélère le pas. J'arrive et une colère sourde monte en moi. Un des sbires de mon père gît sur le sol, à moitié brûlé. Je m'approche de lui et je bouscule Groen au passage. J'agrippe son colet et je le plaque contre l'arbre derrière lui.

-« OÙ EST-ELLE!? » , je hurle.
-« Ah...ah...Ahaha...Elle est loin. Si loin... » , ricane-t-il.

C'est plus fort que moi, je le frappe. Si fort que mes jointures s'ouvrent.

-« Où. Est. Elle? », je lui demande.
-« Blue...calme toi. », me dit Groen en posant une main sur mon épaule.

Des flammes bleues courent sur mon bras. Mon corps tout entier est couvert de flammes tellement ma colère est grande.

-« Elle...elle a été enlevé par...par ton père...», dit le brûlé avant de mourir.
-« Non...NOOOOOOON!!!!!»

Blue [En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant