Blue [En réécriture]

Chapitre 11

Athéo ouvre la porte et fait signe de passer à son fils, son éternel sourire carnassier aux lèvres. Blue s'avance, méfiant. Il n'aime pas sentir son père dans son dos, il se sent sans-défense. Des hommes et des femmes vêtus de blouse regardent l'adolescent quelques secondes avant de fuir comme des lapins. Il éteint ses flammes bleues, assombrissant la pièce, puis se tourne vers l'homme qui prétend être son paternel.

- Où est-elle ? grogne Blue en plantant son regard gris dans celui d'Athéo.

- Patience, patience ! , répond ce dernier en ricanant.

Il se dirige vers un rideau bleu pale au fond de la pièce, puis fait une révérence.

- À toi l'honneur..., dit l'homme dans un sourire, ses yeux bleus brillant d'une étrange lueur.

Blue pousse les rideaux d'une main et ses yeux s'agrandissent de peur. son sang se fige, elle est attachée à une table, des fils sortant de son corps la joignant à des machines. La voir dans cet horrible état lui brise le cœur. Les gens en blouses ont attaché ses poignets et ses chevilles avec des bandes de métal. Ce dernier est encore rouge. Elle a utilisé ses flammes, comme moi., pense-t-il. Le regard du jeune homme tombe sur ses propres poignets, de larges bandes rouges les entourent, le métal lui a brûlé la peau et c'est ce qui doit arriver à Sarka à ce moment. La poitrine de l'adolescente monte et redescend très lentement et difficilement, elle respire à peine. Les larmes montent aux yeux de Blue, qui s'empresse de les refouler. Il doit à tout prix cacher cette faiblesse à son père, un homme assez cruel pour le torturer en se servant de son amour pour elle.

- Qu'est...Qu'est-ce qu'il lui ait arrivé ? lui demande Blue, l'émotion faisant trembler sa voix.

- C'est une féroce, cette gamine. Regarde ce qu'elle a fait à ma pauvre joue, me dit-il en me montrant des griffures sur sa joue. Elle se débattait tellement...Elle hurlait ton nom. Elle se débattait avec tant de fureur qu'elle a brûlé une salle complète, tuant quatre de mes employés sur le coup. Tu aurais dû voir ça. Son corps tout entier était en flammes. On a dû lui administrer un calmant. Mais...oups. J'ai un peu forcé la dose, on dirait., dit-il en haussant les épaules.

Athéo pose son regard sur son fils, puis éclate d'un rire tonitruant en voyant son visage tordu de colère. Pour Blue, c'est la goutte de trop, il explose, dans tous les sens du terme. Son corps entier est couvert de flammes, la chaleur de celles-ci faisant bouger ses cheveux dans tous les sens. L'adolescent hurle de rage, puis projette son feu vers son père. Les vêtements de celui-ci brûlent, il hurle de douleur, essaie d'éteindre les flammes bleues avec sa main mais elles se propagent à une telle vitesse que tout son corps prend feu en quelques secondes à peine. Il recule sur un mur, le faisant prendre en feu comme tout le reste de cette pièce.

Blue profite de ce moment de diversion pour s'emparer de Sarka. Il débranche tous les fils qui la retiennent et détache les bandes de métal. Tout brûle autour de d'eux, les murs, le plafond, même son père. Ses hurlements d'agonie emplissent les oreilles de Blue, marquant son esprit comme du fer rouge. Il sort de la pièce en courant, Sarka dans ses bras. Il la sert le plus possible contre lui en essayant de faire en sorte qu'elle bouge le moins possible. Il tourne à gauche, puis à droite, puis encore à gauche. Il a l'impression de se trouver dans un labyrinthe. Il court pendant de longues minutes quand soudain, une porte de secours se dresse devant lui. Il accélère le pas ,puis se fige.  Au moment où Blue arrive devant la sortie, une foule de scientifiques se dresse devant la porte. Ils courent dans tous les sens. Certains essaient de retrouver son père, d'autres essaient de s'enfuir. Une fumée opaque flotte au-dessus leur tête, signe que le feu a pris de l'ampleur. Il regarde derrière lui, puis il panique. Les flammes azurs sont en train de les rattraper. Si ils ne sortent pas bientôt, ils vont tous mourir. Blue se faufile entre tous ces gens avec difficulté.  Il essaie d'ouvrir la porte avec son pied, mais elle est bloquée. Il pousse de toutes ses forces avec sa jambe, la porte s'ouvre finalement. La lumière du jour l'aveugle et le vent s'engouffre dans le bâtiment.