Now Or Never - Mitch Rapp [American Assassin]

▪ Chapitre X ▪

The Weeknd - False Alarm 🎵

Mexico, 3 mars 2017

Le dîner s'était déroulé dans une ambiance électrique. Mitch n'avait pas pris la peine de nous rejoindre, me laissant donc seule avec le regard glaciale d'Hurley. Pas besoin de mots pour comprendre ce qu'il pensait, il nous en voulait toujours et trouvait notre comportement immature. Certes, il était peut-être un peu, mais n'avions-nous pas assuré nos arrières ?

Regagnant ma chambre, je constatai qu'un brun se trouvait dans ma chambre. Il avait enfin décidé de revenir après avoir fait la tête tout seul. Je m'allongeai sur le lit sans grâce, me laissant tomber dessus. Sans un mot il me rejoignit, s'asseyant sur le sien.

- Hurley a parlé avec Irene, déclara t-il soudain.

J'ouvris les yeux et me redressai pour le regarder.

- Par rapport à ce qu'on a fait ?

Il aquiesca et je me laissai à nouveau tomber en soupirant. Génial, je risquais d'être virer du programme à cause de cette demi-erreur.

- Elle va nous rejoindre, ajouta t-il.

Je fronçai les sourcils en le regardant une nouvelle fois.

- Parce qu'ils ont jugé bon de nous passer deux fois le savon ?

Pendant un instant je crus voir un semblant de sourire sur ses lèvres, si fugace que je pensais l'avoir imaginé.

- Sûrement, répondit- il, les yeux dans le vide.

- Encore mieux, soupirai-je.

Même les yeux rivés au plafond j'arrivai à sentir son regard sur moi, essayant de me discerner. Je tournai la tête vers lui et haussai un sourcil interrogateur.

- Pourquoi t'as intégré le programme ? Me questionna t-il.

Je le regardai longuement en pesant le pour et le contre. Avais-je bien entendu ? Pendant ces quelques jours passés à ses côtés, j'avais appris que c'était quelqu'un d'indépendant mais surtout désintéressé par les gens autour de lui. Il ne cherchait pas à les connaître à part peut-être pour Hurley mais en même temps, ils se connaissaient depuis assez longtemps pour avoir tissé un semblant de lien. Alors que ce soit juste pour faire la conversation ou parce qu'il montrait un minimum d'intérêt, je répondis :

- Je suis presque sûre que tu le sais déjà. T'as dû lire mon dossier.

- Mais je veux ta version de l'histoire.

- J'ai fait des mauvais choix dans ma vie et la raison pour laquelle je suis ici est juste un moyen d'apaiser ma culpabilité, avouai-je en me relevant après un long silence.

Je m'adossai au mur derrière moi et remarquai qu'il en fit de même, des ses yeux rivés aux miens, prêt à écouter. Je lâchai un soupir et me replongeai alors dans mes souvenirs.

■

Boston, 13 juin 2014

Un vent chaud fit voler mes cheveux devant mes yeux, me gênant. Je lâchai un discret soupir et me les attachai. Nous étions réunis sur un parking vide de monde, une seule camionnette garée au centre. Nous avions enfilé des combinaisons noires et nous nous apprêtions à mettre nos cagoules. Les portes du véhicule étaient ouvertes et je réussis à distinguer les armes à l'intérieur. Des guns des plus simples dépassés des sacs. Nous allions en avoir un juste pour être crédible, nous n'allions pas nous en servir, Amanda, une jeune rousse, chef du braquage, me l'avait garanti mais à la vue de la mitraillette, se trouvant dans le même sac, je me mis à douter.