▪ Chapitre XXVIII ▪

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Rihanna - Needed Me 🎵

14 mars 2017, Moscou

Je pouvais sentir l'adrénaline couler dans mes veines, alimentant mes muscles du peu d'énergie qu'il me restait. Je sprintais vers l'avion maintenant à l'arrêt, Mitch était juste devant moi, courant lui aussi à toute vitesse. Une de nos balles avaient enfin fini par tuer le pilote et, à part que notre cible ou ses trois gardes du corps -ou peut-être plus- avaient appris à piloter un avion, je doute qu'ils puissent bouger. Nous allions l'attraper. 

Mon coéquipier tira la poignet de secours et l'entrée de l'appareil s'ouvrit. Je braquai mon gun vers l'intérieur et, après un regard échangé, Mitch fut le premier à entrer à l'intérieur. Je le suivis, le couvrant. Tout était étrangement calme jusqu'à ce que la porte amenant au cockpit s'ouvrit à la volée. Un homme en sortit, une arme à la main. Il attrapa directement le poignet de Mitch, le retournant pour le maîtriser et me donna un coup de pied pour me faire lâcher mon arme. Je grognai et mon gun partit plus loin. Mon coéquipier en profita pour se baisser, faisant passer sur son dos l'homme avant qu'il n'atterrisse au sol. Entre-temps, je pus récupérer mon arme et tirai sur notre attaquant maîtrisé au sol par Mitch. Ce dernier se releva et me regarda un instant puis chargea son gun. 

Nos regards se posèrent sur la porte d'où avait apparu l'homme. Elle était fermée -il y avait de fortes chances pour qu'un des autres hommes l'ait bloquée une fois que l'assaillant que je venais d'abattre l'ait franchie. Un simple coup de pied suffirait à entrer dans le cockpit et c'était ce que s'apprêtait à faire Mitch quand un coup de feu fut tiré. Heureusement pour moi, la balle effleura mes cotes, allant se loger dans le mur. Dans un mouvement brusque, je me retournai pour dévisager un autre homme qui venait visiblement d'entrer par la porte à l'autre bout de l'avion. La rage au ventre et mes nerfs piqués au vif, j'allais lui en faire découdre. J'étais épuisée de courir partout depuis le début de la journée et je ne savais même pas comment mon corps pouvait survivre à tout ce qui s'était passé sans s'écrouler de fatigue.

Il avait raté sa chance, moi je ne raterai pas mon coup. 

Je sortis mon gun pour lui tirer dessus et découvris avec surprise que je venais de terminer ma dernière balle sur son collègue. Je me repris rapidement et jetai mon pistolet sur le côté. Nous allions faire cela aux mains. Je balançai violemment mon pied vers son poignet. Il fit tomber son arme dans un gémissement plaintif. Je venais de lui casser le poignet si je me fiai au craquement que j'avais entendu. Il n'eut pas le temps de souffler que je lui donnai un nouveau coup de poing cette fois-ci en plein milieu du visage. Quelques secondes plus tard, il dut baisser sa garde car il se tenait le nez d'une main pour éviter que le flot de sang qui y sortait l'aveugle. J'attrapai ses épaules et envoyai mon genoux dans son ventre ce qui lui coupa la respiration pendant assez longtemps pour que mes jambes s'enroulent autour de son cou. Il tomba durement au sol et se débattit pendant quelques instants avant de se laisser aller. Je me dégageai de son corps, désormais mort par étouffement, et me tournai vers Mitch qui s'occupait d'un autre homme, l'achevant. 

Je le rejoignis dans la nouvelle petite pièce dont disposait l'avion. Il avait défoncer la porte quand j'étais entrain de me battre et l'on constata que la pièce dans laquelle nous avions atterri n'était pas le cockpit. La prochaine serait la bonne. Malheureusement, avant que nous puissions faire quoi que ce soit, nous fûmes projeter à l'arrière, atterrissant au sol à cause de la brusque vitesse que venait de prendre l'avion. J'écarquillai les yeux quand je compris qu'ils avaient réussi à démarrer ce foutu avion. Mitch fut le premier à réagir, se relevant. Il me tendit une main que je pris volontiers pour me hisser sur pieds mais, une fois debout, mon visage se tordit en une grimace. Je portai une main à mon haut, le relevant pour examiner rapidement la blessure qu'avait fait la balle. Ma grimace s'accentua en voyant l'étendue de la blessure. Je n'étais pas en danger de mort certes, mais le coup tiré m'avait arrachée un bout de peau et je ne pouvais définitivement pas dire que la blessure était superficielle vu le sang qui s'en échappait. 

La main de Mitch se posa sur ma hanche, juste en dessous de la blessure tandis qu'il me dévisageait avec un regard inquiet.

- Je passe en premier et tu ne prends aucun risque.

Je n'avais même pas la force de répliquer, sa voix était sans appel, et avec l'adrénaline qui s'estompait peu à peu, je commençai sérieusement à ressentir la douleur. Il s'assura que je tenais debout avec de me lâcher, puis avança vers la dernière porte prudemment. Il donna un coup de pied dans cette dernière et entra, braquant son arme. Un homme qui semblait attendre derrière n'eut pas le temps de réagir qu'une balle tirée par Mitch atterrit dans son front.

Je vis notre cible principale penchée sur le tableau de bord, touchant tous les boutons derrière deux colosses qui nous faisaient face. Mitch se penchait déjà et rentra dans un des hommes, le faisant reculer. Il rua ensuite son ventre de coups de poings. Quant à moi, j'arrêtai d'appuyer sur ma blessure mais, trop lente, me reçut un coup de poings dans la joue. Je perdis l'équilibre et reculai. Rassemblant mes dernières forces, j'esquivai une nouvelle attaque qui le déstabilisa. Je pris alors l'avantage et le stoppa avec un coup donné à son entrejambe. Son visage vira au rouge et je me redressai, prenant sa tête entre mes mains. Vu qu'il était plié en deux, mon genoux atterrit en plein milieu de son visage. Je le laissai ensuite pour mort. 

Je croisai le regard de Mitch et l'on échangea un bref hochement de tête avant de s'approcher de notre cible qui était seule maintenant. L'adrénaline était revenue mais ne dissipait pas entièrement ma douleur, peu importe, le fait de savoir Denis bientôt mort pourrait la soulager. Rien n'était plus satisfaisant que de savoir la mission allait enfin se terminer. Malencontreusement, le destin semblait ne pas être de cet avis car à peine eus-je effleuré le siège où était installé notre cible, l'avion décolla. Il prit de l'altitude, orienté en un angle si incliné qu nous ne pouvions pas rester en place. Ma main voulut se raccrochait à ce satané siège et quand elle se refermera, elle n'attrapa que de l'air. J'en-trouvai mes lèvres en me sentant partir. Je tombai et je n'avais rien à quoi me raccrocher. 

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Now Or Never - Mitch Rapp [American Assassin]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant