Now Or Never - Mitch Rapp [American Assassin]

▪ Chapitre XXVII ▪

K.Flay - Run For Your Life 🎵

Moscou, 14 mars 2017

- Mila ?

Une voix lointaine me sortit de ma torpeur bien que je pensais rêver. Je la reconnaissais, elle appartenant à ma supérieure : c'était la voix d'Irene. Je ne compris pas pourquoi je rêvais d'elle mais lorsque que je sentis une main se poser sur mon genoux, mes yeux s'ouvrirent d'eux-mêmes -mauvaise idée. Dès lors, je les refermai rapidement, aveuglée.

- Mila, réveillez-vous, répéta Kennedy.

Je lâchai un grognement, irritée par cet empressement. Ma tête me tournait encore et ma vision se troublait parfois. Pourtant, j'obéis et la dévisageai. Je ne comprenais pas pourquoi elle était là, la dernière chose dont je me souvenais était d'être embarquée dans un van qui semblait appartenir à l'ennemi. Devant mon air sûrement surpris, Kennedy m'expliqua rapidement la situation. Les terroristes nous avait échappés, de même que pour Denis, et l'équipe qui avait débarquée était celle du FBI. Hurley était arrivé sur les lieux juste après qu'ils nous aient emmenés et avait expliquer la situation. Un quiproquos donc, dans lequel le FBI avait cru attrapés des mercenaires.

- Maintenant, on se dirige vers l'aéroport. Vous allez devoir intervenir rapidement.

- Vous avez localisé lequel c'était ?

- Oui grâce à un partenariat arrangé avec le FBI, me répondit-elle.

J'acquiescai et, après ce qui me sembla une éternité, nous arrivâmes à destination. Je sortis et, malgré ma mission, la première chose que je cherchai des yeux fut mon coéquipier. Un autre van s'était arrêtée juste devant le notre et je vis Mitch en sortir. Me permettant un instant de souffler, je me laissai envahir de soulagement qu'un bref instant. Il me rejoignit et posa une main sur mon bras.

- Ça va, lui assurai-je sous son regard inquiet.

- Vous passez par la salle d'embarquement B5, nous indiqua notre mentor qui nous avait entre-temps rejoint avec Irene. Ensuite, vous vous dirigez les hangars au sud des pistes d'atterrissages. La cible prendra un avion privé, tâchez de l'éliminer avant qu'il ne décolle.

J'avais enregistré toutes les informations et accordai à mes supérieurs un hochement de tête.

- Le reste de la cellule sera réparti dans plusieurs avions, le FBI s'en charge, ils ont déjà intercepté tous les vols.

Notre concentration est portée sur Denis alors, pas d'autres inquiétudes à avoir en tête.

- Dépêchez-vous et neutralisez-le une bonne fois pour toute, conclut notre mentor.

La seconde plus tard nous étions entrés dans l'aéroport, une arme cachée dans notre dos. Je slalomais la foule suivie de Mitch, traversant rapidement l'accueil. Un coup d'œil me suffit à comprendre qu'accéder aux pistes allaient s'avérer compliqué. Des agents de sécurité étaient postés à chaque entrée et malgré le fait que Hurley nous ait conseillé de sortir par la salle d'embarquement B5, je doute que ces hommes laissent deux personnes armées passer tranquillement. De plus, le programme était un secret, j'étais prête à parier qu'ils n'étaient même pas au courant de ce qu'il se tramait.

Mitch croisa mon regard et me désigna d'un coup de tête un blond entouré de plusieurs colosses, plus loin. Mes sourcils se froncèrent lorsque je reconnus la cible. Mon sang ne fit qu'un tour et je me lançai à sa poursuite, bousculant quelques personnes au passage, Mitch sur mes talons. Si nous avions une chance de le chopper juste avant qu'il ne monte dans l'avion, il fallait la saisir. Remarquant sûrement la soudaine agitation, la sécurité de Denis se tourna vers nous et comprit directement. J'eus le même réflexe que Mitch : sortir mon arme et la pointer vers les nouvelles cibles. Ils firent de même et je m'accroupis, esquivant une balle qui allait se loger en plein milieu de mon front. Des coups de feu furent tirer à tout va vient et, les gens commencèrent à crier d'effroi. En moins d'une seconde, tout avait basculé. Des gens abandonnèrent leur valise, courant et prenant la fuite, main dans la main avec leur enfant.

Un bref regard échangé avec mon coéquipier pour m'assurer qu'il n'était pas blessé, qu'on se releva et, l'inverse de la foule, nous rapprochions des assaillants. Je chargeai mon arme alors qu'ils faisaient sortir la cible par une porte. Un des colosses resta devant l'entré pour nous la bloquer mais, à peine fut-il retourné, qu'il se reçut une balle dans le crâne. Je vis du coin de l'œil le bras de Mitch se baissait par le coup et l'on entra dans la nouvelle salle par la porte qu'ils avaient utilisée. Nous tracions, ne portant aucune attention dans la pièce dans laquelle on venait de pénétrer. Une autre porte nous attendait à l'autre bout et je ne perdis pas de temps à l'ouvrir doucement, préférant la défoncer d'un coup de pied.

Je braquai mon arme dès que mon pied se posa à l'extérieur. Je dus me servir de ma main libre pour ne pas me faire éblouir par le soleil qui tapait assez pour un mois de mars. La main en visière, je regardai autour de moi pour repérer où ils étaient passer pendant que Mitch commençait déjà à courir vers des hangars. Dans un souffle, je le suivis.

Mon cœur loupa un battement quand j'entendis le moteur d'un avion se mettre en marche. Je chargeai mon arme et accéléra mes pas, atteignant le niveau de Mitch. La grande porte coulissante du hangar était ouverte et dévoilait un petit avion comparé à ceux que je venais de voir décoller sur la piste. Un avion privé; évidemment il n'allait pas se mélanger à la population.

Je fis de gros yeux en voyant la petite entrée de l'avion se refermait. Nous n'eûmes pas besoin de se concerter, Mitch se dirigea vers l'entrée de l'avion dans l'espoir d'arriver à la rouvrir pendant que je visai le pilote de mon gun. Il fallait que je le stoppe et qu'il n'ait pas le temps de quitter le hangar. Mon premier tir fit une marque sur la vitre du cockpit sans pour autant atteindre le pilote. L'avion démarra et commença à s'approcher de moi, roulant pour l'instant lentement. Mes pies reculèrent d'eux-mêmes tandis que je tentai un nouveau coup. Ma balle vint se loger dans le verre mais ne le traversa pas. Je dus accélérer la cadence de mes pas quand l'appareil prit peu à peu de la vitesse. Mitch me rejoignit et tira avec moi -il n'avait pas pu accéder à la poignet qui permettait d'ouvrir la porte de l'extérieur. Nous ne visions même plus, tirant juste en espérant qu'une de nos balles arriverait jusqu'au crâne du pilote.

Soudain, je me rendis compte que nous avions quitté le hangar et que l'avion fonçait sur nous, sur la piste de décollage. Sans lâcher mon arme, mon bras entoura la taille du brun et je nous fis tomber sur le côté de la piste alors que l'appareil filait. Encore une seconde sur la piste et l'on se serait fait écraser.

Allongés au sol, dans l'herbe, ma tête et celle de Mitch se tournèrent dans un mouvement similaire. Aucun de nous deux n'avaient la force de se lever et de courir après un avion lancé à pleine vitesse. Nous avions échoué, Denis aurait quitté le pays d'ici une heure et on devrait tout recommencer depuis le début. L'échec, ce sentiment qui m'avait envahie toute entière n'était pas similaire à celle que j'avais ressenti il y a trois ans, lors du braquage. Je m'étais sentie brisée, divisée mais maintenant, j'étais plus vidée de toute énergie qu'autre chose. Usée de mettre battre pour laisser filer la cible principale.

La main de Mitch exerça une pression sur ma hanche qui me ramena à la réalité et je levai les yeux pour découvrir que l'avion ralentissait. Finalement, tout n'était pas perdu.