Now Or Never - Mitch Rapp [American Assassin]

▪ Chapitre XI ▪

Sam Tinnesz - Even If It Hurts 🎵

Mexico, 4 mars 2017

Après avoir terminé mon récit, Mitch s'était contenté d'acquiescer, me dévisageant. Avec l'obscurité, je n'avais pas réussi à remarquer une émotion sur son visage que cette expression impassible dont il avait l'habitude de revêtir. Je m'étais alors allongée, vidée. Raconter cette partie de ma vie m'avait coûtée, et malgré trois années depuis, cet événement m'affectait toujours autant.

J'avais dormi d'un sommeil léger cette nuit-là, accablée par les souvenirs de cette nuit. Je m'étais réveillée ce matin fatiguée, une première fois depuis assez longtemps d'ailleurs. J'étais allée directement à la douche, notant que Mitch n'était pas là. Puis je mettais habillée et avais consulté les dossiers des nouvelles cibles. J'avais ensuite mangé seule avec ces mêmes dossiers et avais fini par une petite sieste. J'avais croisé Hurley dans le couloir et il m'avait juste fait part de la présence d'Irene à partir de ce soir.

Et maintenant j'étais à attendre désespérément de l'action, assise sur le lit de ma chambre. Mitch n'était pas là, je ne pouvais donc pas avoir de discussion très intéressantes, notez l'ironie, sur mon passé, et Stan ne m'adressait pas la parole, assez compliqué pour se prendre la tête... Alors je décidai de sortir et traversai les rues de Mexico à la recherche de souvenirs que je pourrais rapporter à ma mère.

J'étais entrain de parcourir les tissus divers et magnifiques d'un étalage lorsque des mouvements à ma droite me fit tourner la tête. Une femme hurlait mais personne n'y faisait attention. Je fronçai les sourcils et quittai alors la boutique pour m'approcher. Des hommes la tenaient, essayant de la faire respirer le tissu qu'ils avaient plaqué sur sa bouche et son nez. Je posai automatiquement une main sur mon gun dans mon dos en marchant discrètement vers eux.

Quand j'arrivai à l'entrée de la ruelle où une camionnette noire attendait, un homme marcha vers moi en levant les mains au ciel, faisant l'innocent, alors que ses complices emmenaient la femme derrière la camionnette. Si tu crois que tu vas t'en sortir comme ça... Je continuais d'avancer vers lui alors qu'il me parlait en espagnol, me sortant sûrement des excuses sur le fait qu'ils emmenaient une femme dans une ruelle sans son consentement. Dommage pour lui, je ne parle pas espagnol.

Un autre homme apparut, beaucoup moins sympathique vu sa démarche déterminée. Il avançait vers moi à grand pas et je franchis l'espace entre moi et l'autre homme qui parlait toujours en espagnol. Je passai un bras autour de sa gorge en sortant mon arme de ma main libre. Je pointai le viseur sur sa tempe, l'empêchant de faire tout mouvement à moins de vouloir finir avec une balle dans la tête.

- La femme ! Ordonnai-je froidement.

Je n'avais aucune idée de s'il parlait anglais mais je doute sur le fait qu'il ne comprenne pas ma requête. Je gardai le viseur pointé sur la tempe de l'autre gars qui paniquait, je le sentais. L'homme en face de moi ne fit rien, lançant un regard vers le conducteur de la camionnette. Au moment où je pensais qu'il allait abandonner et libérer la femme, il courut jusqu'au véhicule et monta à l'intérieur en vitesse. La camionnette démarra en trombe et je lâchai un juron. Je laissai tomber l'homme au sol et visai les roues pour les crever. Je manquai ma cible, les passants m'en empêchant. Je soupirai et me mis à courir en cherchant un véhicule des yeux pour les rattraper.

Sans perdre mon objectif des yeux, je marchai à grands pas et traversai une rue sans faire attention à la circulation. Une voiture klaxonna et je tournai la tête dans sa direction pour l'insulter. Mais ça c'était avant que je vis qui était le conducteur. La porte de devant, côté passager, s'ouvrit comme une invitation. Je me précipitai à l'intérieur, me préparant à raconter tout ce qu'il venait de se passer quand Mitch me coupa.