Now Or Never - Mitch Rapp [American Assassin]

▪ Prologue ▪

Bring Me The Horizon - Deathbeds 🎵

Boston, 13 juin 2014

La musique bourdonnant dans les oreilles m'incita à accélérer la cadence de ma course. Je jetai un bref coup d'oeil à ma montre, vérifiant l'heure une énième fois. Je devais rentrer, c'était une obligation. Quelques minutes plus tard, j'étais devant mon immeuble, transpirante et essoufflée. Je composai le code et entrai avant de soupirer. Trois étages d'escaliers me séparaient encore de mon appartement, alors, soupirant, je commençai à les monter.

Arrivée en haut, je sortis ma clef et entrai dans mon appartement, fermant la porte d'un coup de pied, puis me déchaussai en vitesse. Je déposai mes affaires sur la console à l'entrée et fis une brève caresse à mon chien en lui lançant un regard. Sans perdre une minutes de plus, je me dépêchai de regagner ma salle de bain, prenant une bonne douche bien méritée. Je passai mes mains dans mes cheveux, appréciant l'eau chaude détendant mes muscles engourdis, les yeux fermés. Cette douche après mon footing était devenue une habitude sauf que ce soir, je n'allais pas rester dans mon canapé entrain de manger des plats surgelés en regardant la télé jusqu'à tard. Non, ce soir une mission m'attendait.

Après m'être séchée et habillée, je rejoignis mon fidèle compagnon dans le salon. J'avais opté pour un legging noir simple et un débardeur gris. Rien de plus banal diriez-vous mais j'allais devenir dans les heures à venir une cible à traquer -autant  déjà se fondredans la masse. Je tendis le bras et récupérai mon portable, l'ayant entendu sonner plus tôt. En effet, j'avais reçu deux sms. Un peu important que je décidai de supprimer avant même d'avoir vu son contenu puis constatai que le second venait de ma mère.

• De Maman à moi :

Comment tu vas ? Je n'ai plus beaucoup de tes nouvelles ces derniers temps...

Je lâchai un soupir et, m'asseyant sur le canapé, décidai de l'appeler. J'avais besoin d'au moins entendre sa voix avant l'événement qui allait tous nous changer la vie.

- Mila ? Me répondit ma mère, au bout du fil.

- Allô maman ? C'est moi, est-ce que tu vas bien ?

- Oui et toi ma puce ? Tu ne m'as pas donné beaucoup de tes nouvelles.

- Désolé, je suis crevée avec les entraînements, avouai-je.

Et c'était la réalité. Ayant intégré une école réputée pour ses résultats au test annuel à la fin de l'année, j'avais toute mes chances d'entrer dans l'armée l'année suivante. Mais comme toutes les études, cela coûtait cher, beaucoup trop cher et mes parents s'étaient endettés avec un prêt qu'ils n'étaient pas prêt de rembourser à cause des soins que nécessitait mon père. Ils avaient prétexté que ce n'était rien, qu'ils y arriveraient et que ce qu'il comptait était ma réussite. Ce jour-là, j'avais vu la fierté brillait au fond de leurs yeux et je n'avais pas eu la force de leur résister. Je voulais moi-même réussir après tout mais plus tard, j'avais compris que ma réussite les avait plongés dans un malheur où l'on connaissait tous la fin : la mort.

- Tu n'es pas trop abîmée ?

Je riai un peu, amusée que ma génitrice pense encore à mon apparence malgré le fait que j'ai intégré les rangs d'une école militaire. N'avait-elle pas encore compris que ma vie future n'allait pas être le luxe ?

- Quelques bleus mais ça va à part ça, souriai-je.

Je l'imaginais très bien sourire, le téléphone collée à l'oreille. Un petit silence s'installa, pas parce qu'on ne savait plus quoi se dire, mais parce que l'on savait toutes les deux sur quoi porterait la question suivante.