Now Or Never - Mitch Rapp [American Assassin]

▪ Chapitre XXIII ▪

Tove Lo - Don't Talk About It 🎵

Moscou, 14 mars 2017

Mes doigts traçaient des ronds imaginaires sur son torse, ma tête elle-même posée dessus. Sa main enroulée autour de mes hanches nues caressait ma peau. Tous mes muscles étaient détendus, j'étais totalement décontractée, en proie à un sentiment de plénitude. Il faisait encore nuit, les rideaux de la chambre n'était pas fermés, ainsi, la lumière blanche de la lune éclairait la pièce. Notre euphorie était retombée, nous laissant fatigués mais heureux.

- Tu m'as manquée, avouai-je dans un murmure.

Je sentis sa tête se baisser et relevai donc les yeux pour le regarder. Sa main vint se poser sur ma joue, la caressant du bout des doigts. Il ne dit rien, me regardant simplement. Je devinai qu'il repensait à cette journée. Je le laissai dans ses pensées, profitant juste de sa présence.

  ■  

12 heures avant

Mitch Rapp courait vers l'hôtel où il logeait déjà depuis quelques jours. Il ouvrit la porte d'entrée à la volée, du sang encore visible sur son visage et ses vêtements, mais à ce moment-là, il se fichait bien que sa couverture soit découverte, à l'inverse de son chef, Stan Hurley qui se dirigeait déjà vers lui à grands pas.

- Mitch !

Il attrapa son bras, l'entraînant dans un coin à l'abris des regards.

- Ça va pas ?! Tu veux qu'on se fasse repérer ?! 

Le plus vieux était énervé contre le comportement tout sauf professionnel du brun quant à ce dernier, il ignora royalement la remarque de son supérieur, plantant ses yeux dans les siens.

- Où se trouve Mila ?

Stan soupira, le lâchant, et massa ses tempes, aux bords de la crise de nerf.

- Elle s'est fait attrapée. Elle est à terre, elle n'existe plus. C'est un fantôme maintenant. 

- Elle est où putain ?! Répéta Mitch en empoignant la chemise d'Hurley, le faisant cogner un mur. 

Le brun était divisée entre tant d'émotions qu'il n'arrivait pas à les reconnaître, la seule chose qu'il savait, c'est qu'il fallait qu'il retrouve sa coéquipière. Une veine au niveau de son front ressortit, témoignant de son énervement. Stan fut surpris un instant, ne s'attendant absolument pas à cette excès de colère. Il essaya de prendre la voix la plus calme possible, sachant pertinemment que l'engueuler empirait la situation et lui ferait faire une chose stupide et irréfléchie. Alors, contrôlant son agacement à cause du comportement peu professionnel de son élève, Hurley opta pour une explication posée.

- Mitch... Tu ne peux pas la sauver...

Cette déclaration ne le fit pas lâcher, au contraire, il le serra un peu plus.

- Elle n'est pas Katrina, déclara gravement Hurley.

Le brun le lâcha, recula, chancelant, et finit par secouer la tête. Non, elle n'était pas Katrina, elle n'était pas cette jeune fille blonde qui avait perdue la vie en Thaïlande, à peine fiancée. Elle n'était pas son premier amour, pas celle qui l'avait soutenu, l'incitant à poursuivre ses études. Elle ne sera certainement jamais la mère de ses enfants, pas non plus celle avec qui il se mariera et encore moins celle avec qui il achètera une maison et un chien. Mais n'avait-il pas abandonné toutes ces perspectives lors de la mort de Katrina ? Il avait tourné la page même si son souvenir le hantait. Il n'était plus le même homme et jamais il ne redeviendrait celui qu'il était mais Mila le comprenait tel qu'il était maintenant. Elle acceptait cet assassin parce qu'elle en était elle-même une. 

- Ça ne veut pas dire qu'elle n'est pas aussi importante qu'elle.

Hurley avait ensuite soupiré, le laissant. Mitch l'avait suivi et avait découvert qu'Irene les avait rejoint. En raisonnant, ils avaient eu le malheur de dévoiler l'hôtel où ces mercenaires se cachaient. Il n'avait pas attendu plus et avait quitté la pièce en emmenant avec lui un gun. Il était déterminé à aller chercher. Il n'avait pas pu sauver Katrina, il espérait au moins pouvoir maintenir en vie la femme dont il avait finie par tomber amoureux. 

  ■  

Le lendemain, je me réveillai à cause du soleil. La chambre, étonnamment froide, me fit frissonner ce qui me fit glisser sous les couvertures. Je finis pas constater que Mitch avait quitté le lit et j'entendais du bruit provenir de la salle de bain. Il finit par en sortir, vêtu d'un simple pantalon. Son expression était neutre mais ses yeux brillaient. Il s'approcha, se pencha et déposa un doux baiser sur mes lèvres d'une tendresse inconnue. Sa main s'attarda sur ma joue puis finit par retomber.

- On doit aller voir Hurley, m'annonça t-il.

Plus tard, on se retrouva dans la chambre de mon mentor avec en plus Irene qui m'adressa un sourire, sincèrement soulagée que je sois toujours en envie, même Hurley m'adressa un bref hochement de tête tout en restant professionnel.

- Le blond que tu as croisé se nomme Denis Valm, c'est un russe fou des armes. Il est cavale, les autorités espagnoles, mexicaines et françaises veulent l'attraper, déclara Stan.

- Il a perdu ses parents et était destiné à devenir un brillant avocat, enchaîna Irene. Il a trente et un ans et n'a plus aucune famille selon nos informations. C'est lui, depuis le début. Il s'est caché sous plusieurs identités pour se couvrir mais attaquer la voiture de la CIA où se trouve un groupe de personnes travaillant pour un programme secret était la pire chose à faire. Nous avons tracé cette voiture et, évidemment, elle était enregistrée à un autre nom mais grâce à la reconnaissance faciale, nous avons trouvé sa vraie identité.

- Un coup de fil et nous savions tout sur lui et ainsi son escapade soudaine pour la Russie alors qu'il loge aux Etats-Unis. De là, on nous a informés d'un hôtel à son nom dans la capitale, ajouta mon mentor.

J'acquiesçai, comprenant enfin l'histoire. 

- Où se trouve t-il maintenant ? Les interrogeai-je. 

- Il a disparu des radars depuis hier soir, admit Kennedy dans un soupir. Mais il ne peut pas quitter le pays, on le traque.

Je pinçai mes lèvres, réfléchissant.

- Alors on fait quoi ? On attend qu'il pointe son nez et nous bute tous ?

- Mila, tes insultes d'adolescente en crise tu peux les garder pour toi, gronda Stan en m'adressant un regard agacé.

- C'est vrai, elle a raison. On ne va pas rester là à attendre que cet enfoiré trouve un autre moyen de s'approprier une arme capable de tuer des centaines de personnes, renchérit mon coéquipier.

Après un court silence, Irene se tourna vers nous, une idée visiblement derrière la tête. 

- Personne ne sait où il se trouve maintenant mais nous savons où il se rendra. S'il voulait se procurer l'euthanasie si vite c'est pour une raison précise.

- Un marché sur la place Rouge, lâcha mon mentor en lançant un regard à son amie qui y répondit par un hochement de tête. Il y a toujours foule, surtout quand ce marché est organisé trois fois par an.

Ses yeux se posèrent sur nous, gravement.

- L'attentat, ce sera là-bas. 

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