11. Raconte moi

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Eliana

Est ce qu'il m'a entendue? C'est la question qui le trotte dans la tête, allongée sur mon lit. Les amies sont parties en rigolant mais moi, je rigole moin. Je me sens mal. Je dirais pas que je l'aime, c'est juste de l'attirance. De toute façon c'est vrai, il n'y aura jamais rien entre nous! Ce mec est un prince, je suis une servante!

Je me lève, je n'arrive pas a dormir. J'attache grossièrement mes cheveux en chignon, enfile un sweat baisse un peu mon short gris pour me réchauffer et je sors de ma chambre. Je n'oublie pas mon téléphone et je sors dans la nuit fraiche de novembre. Je vagabonde dans le parc, je tourne, droite, gauche re droite, re gauche...

j'arrive devant une porte en verre. J'y entre et j'arrive dans une serre. Elle est rectangulaire, température moyenne et possède une porte de chaque côté; celle par laquelle je suis entrée et une autre menant directement au château.

Des fleurs décorent le contour de cette «serre» qui est en réalité un simple jardin couvert, et un arbre se dresse au centre de ce petit paradis. Je m'approche de l'arbre et découvre une balançoire a deux places pendue a une des branches.

Je dépose mon téléphone dessus, j'enlève mes converses et lance la douce musique qui empli aussitôt l'atmosphère. Je me lève, shote dans mes chaussures et ferme les yeux. Je me laisse emporter dans cet art qu'est la danse: grand jeté pointé cinquième pas de basque pirouette,... je me laisse emporter dans mon échappatoire. J'ai toujours pris des cours, mais je n'ai pas pu commencer les pointes pour des raisons d'argent. Je chasse ces pensées de ma tête et continue de danser. Un tourbillon de sentiments s'élève en moi, je tourne, enchaine les pirouettes, les sauts en arabesque, mais, alors que je m'apprête a tourbilloner a nouveau, la musique s'arrête. Je me retourne, furieuse pour voir le visage du briseur de mes rêves.

- Je te dérange pas, ça va tranquillou?

Je m'interromp en voyant que je déclame ma tirade au prince.

- Tu danse bien

- Merci, je vais repartir je veux pas vous déranger...

Il me retient par le bras.

- Reste...

- A quoi bon?

- Raconte moi ton histoire, Eliana...

J'ai un mouvement de recul mais je m'avance et me pose à ses côtés sur la balançoire. Je pose ma tête contre l'épaisse corde et je ferme les yeux. Pourquoi je lui raconte mon histoire? Ça n'a pas d'importance.

- Bon... je ne me souviens pas de tout mais... imagine toi une petite fille...

- Ne pleure pas Eliana, maman va revenir... C'est promis. Tu reste avec Alison oui? Chuuut calme toi ma puce, j'y vais, je vais avec papa.

Une petite fille paumée, voilà ce que j'étais après cette soirée ou mon père s'est barré avec ma mère, après un dernier Je T'aime. Alison, ma soeur, le demandais chaque fois comment j'allais et, si je répondais négativement, je me prenais une claque. Pleurer c'est pour les faible, voilà la devise de ce qu'il restait de ma famille.

Une gamine dissipée, voilà ce que j'étais à 7 ans. Alison en avait marre de moi, elle m'a casée dans une école de danse avant de disparaître. J'adorais cette école, la danse, les étincelles dans ma main quand je touchais la barre...mais un jour, a la fin de mon cours, Alison n'est pas venue me chercher. J'ai été placée dans un orphelinat, l'orphelinat Hockstean. Miss Temploy m'aimait beaucoup, ses parents aussi ont disparu. J'ai grandi là bas, entre Lou, Val, Becky (mes amies) et Martha qui était un peu notre maman a toutes.

- La suite, vous la connaissez Monsieur.

Il se lève et s'approche de moi. Il passe son pousse sur le bleu de ma joue et me questionne

- C'est Alison qui t'a fait ça?

- Monsieur, ma soeur est partie quand j'avais 7 ans... je suis simplement tombée!

- Tu peux m'appeler Josh et me tutoyer, Eliana

- Dans ce cas tu peux m'appeler Eli.

Il se recule et je remarque qu'il chipote avec un papier depuis le début.

- Que tiens tu?

Il regarde son papier et je regarde au dessus de son épaule.

- Qui est donc Gabrielle?

- Je te raconterai demain... si on se recroise...

Il se lève, fourre son papier dans sa porte, rentre dans le château et claque la porte derrière lui. Je rattrape mon téléphone, attrape mes chaussures au vol, saute a cloche pieds en les mettant et entre finalement a mon tour. Je monte l'escalier de service, me glisse sous ma couette et tombe aussitôt dans les bras de Morphée.

Love Time [•• TERMINÉ••]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant