Chapitre 35: Gamble

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35- Coup de poker

- JOSH !!! Mon dieu, Josh qu'est ce que tu fais !!!!!

- Tu m'as demandé de te prouver quelque chose non ?

- Oui mais...

- Mais rien, putain.

Sur ses mots il me lache dans le vide et je me sens tomber dans une chute interminable...l'aire me glace les os et la vitesse me paralyse entièrement, je ne peux plus crier, ouvrir les yeux, je ne peux plus penser et je sens mon cœur lâcher complètement...putain c'est ma dernière heure...je vais mourir.

48 heures plus tôt

Cela fait plus de deux heures que nous roulons. Les fenêtres de la voiture sont grandes ouvertes et nous roulons si vite qu'une tornade de vent pénètre l'automobile faisant un bruit assourdissant. Bruit assourdissant qui est tout de même couvert par "Gangsta's paradise" qui résonne si fort que ma jambe se met à trembler lorsqu'elle touche malencontreusement la sortie haut-parleur incrusté dans la portière. Josh est concentré depuis le début de cette virée improvisée, il n'a pas détourné le regard depuis pratiquement deux heures de route, il n'a pas ouvert la bouche, ne m'a donné aucune indication; bien qu'il ne m'en donne jamais, j'ai pensé qu'après la nuit que nous avions passé et maintenant que nous partions tous les deux son comportement allait peut-être changer. Mais non. Il n'en est rien. Rien ne change jamais, son nom est Joshua Dixon et rien au monde ne le changera.
Je ne sais toujours pas où nous allons, j'ai d'abord pensé que nous allions dans un nouvel endroit aux alentours de Brooklyn ou personne ne pourra nous trouver mais nous avons dépassé Brooklyn depuis maintenant longtemps. Alors j'ai ensuite espéré que nous partions pour Los Angeles pour vivre une nouvelle vie et par-dessus tout j'ai espéré qu'il me fasse entrer définitivement dans sa vie. Mon imagination est allé bien trop loin et je l'ai compris lorsque nous sommes passés devant le fameux aéroport de New York. À partir de ce moment-là, j'ai été complètement perdu. Je me suis imaginé toutes les destinations possibles : entrepôts, garage, maison abandonnée, ou peut-être même la plage. Qui sait ? Ce garçon est imprévisible et la phrase qu'il m'a dit quelques heures auparavant me résonne en tête depuis que nous avons quitté la rue de mon lycée : « Maintenant, on se barre là où personne ne pourra nous emmerder.»
Je n'ose pas lui demander la destination de notre voyage, le connaissant un chaleureux "t'occupe" me sera sûrement cracher à la figure. Pourtant au bout de deux heures de route, après avoir dépassé le centre-ville de New York, la banlieue, le quartier résidentiel, l'aéroport, toutes les entrées de métro et enfin le côté industrielle de la ville, et je n'arrive plus à me contenir et je me tourne vers lui pour lui poser la fameuse question qui me brûle la langue.

–Est-ce que tu peux me dire où est-ce qu'on va ?

–Dans mon ancien garage.

Je me retourne et poses la tête contre mon siège, merde, pour une fois il suffisait juste de lui demander. Ce mec est incroyable, lorsqu'on demande on se fait envoyé chier et le jour où on décide de fermer sa gueule pour éviter qu'on nous rabaisse notre caquet, il décide de répondre sans qu'on le supplie et sans faire d'histoire.
Je décide de fermer les yeux quelques minutes n'ayant pratiquement pas dormi de la nuit mais Josh décide de stopper la voiture à cet instant. Je rouvre les yeux et m'aperçois que nous sommes en plein milieu de la route, sur le bas-côté. Je me tourne vers lui un compréhensive.
Je rouvre les yeux et m'aperçois que nous sommes en plein milieu de la route, sur le bas-côté. Je me tourne vers lui et compréhensive.

– Euh, qu'est-ce qu'on fait ?

- Il faut que j'pisse. Dit-il nonchalamment avant d'ouvrir la portière et de sortir.

Il descend sur la parcelle de pelouse couverte de toutes sortes de déchets et se met dos à le voiture. Géné, je n'attends pas ni une ni deux pour détourner la tête, la plus grosse gêne dans tout ça ne serait pas de le voir en train de faire son besoin mais plus qu'il me surprenne en train de le regarder. Quelques secondes plus tard il est remonté dans la voiture et le contact est mis en route pour continuer notre chemin.
Je regarde avec une ennuie le côté de la route, nous longeons des forêts qui s'étendent à perte de vue, certains arbres sont déracinés d'autres sont tombés certainement à cause d'un orage trop puissant et encore d'autres sont nus.
Puis après plusieurs longues minutes, des minutes beaucoup trop longues à mon goût, nous croisons un grand panneau affichant fièrement en lettres quelque peu abîmées mais tout de même blanches : « Welcome to Kingston, New York. »

Love Makes Blind (you thought love is pure)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant