Love Makes Blind (you thought love is pure)

Chapitre 5: Saved

5- Sauvée

- Bon...très bien. Finit-il par dire. Alors juste tu m'accompagnes pour que je lui explique deux trois choses et je te ramène.

Une lueur d'espoir s'allume alors dans mon regard, il a peut être un cœur finalement contrairement à ce que Matt dit à longueur de temps, il a eu pitié de moi ce qui prouve qu'il n'est pas réellement celui qu'il prétend être par ses agissement. Il sort de la voiture ajustant son t-shirt et me fait signe de venir.
J'essuie mes larmes et le regarde, j'ai du mal à le croire mais bon, après tout je n'ai pas le choix, je dois le suivre ou le grand chauve tatoué se chargera m'emmener avec lui. J'ouvre la portière hésitante et le suis proche de lui de peur que quelque chose m'arrive.
Nous entrons dans l'entrepôt, il fait tout noir mais les lumières extérieures des lampadaires éclairent légèrement l'intérieur de la salle immense. Une odeur de renfermé et d'humidité plane dans l'usine, je met ma main devant mon nez et respire par la bouche, cette odeur est infecte, j'ai peur de recraché tout ce que j'ai dans le ventre, les fortes odeurs ont un effet bien plus important que de lâcher un simple "berk" sur moi, je suis pire qu'une femme enceinte.

Nous nous arrêtons devant une grande porte noir, l'homme tatoué ouvre la porte avec beaucoup moins d'élégance qu'un portier d'hôtel cinq étoile mais le fait qu'il yen est un montre tout de même la richesse et l'importance de cet homme horripilant dans son milieu.
Le contraste est flagrant. Une forte lumière vient nous aveugler, la pièce qui se présente à nous est immense, une cheminée faisant toute la largeur du mur se trouve dans le fond de la salle, des canapés un peu partout, un écran plasma faisant au moins cinq fois la taille de celui qui est chez Matt. La devanture de l'entrepôt laissé imaginer toutes les sortes existants mais pas une pièce immense qui laisse paraître une richesse incroyable. Pourtant voilà ou je me trouve, dans une pièce un peu rétro, sobre par ses couleurs uniquement ornées de marrons, de beige et d'un peu de noir et le plus impressionnant c'est le côté chaleureux qu'elle dégage.

Un homme se présente à nous en souriant, je le reconnais directement, c'est celui qui était entré dans la voiture l'autre soir. Je ne m'attendais pas à ce que nous le voyons ce soir, je pensais juste à une négociation avec l'un de ses employés qui rapporterai le message de Josh à ce Luíz.

- Ah ! Josh ! Quel plaisir de te voir ! Dit-il en lui donnant une poignée de main qui ne m'a pas l'air tendre du tout. Mademoiselle, continu t-il en m'embrassant la main que je retire tout aussi tendrement que l'autre soir.
Je vais vomir s'il recommence.

Josh me dit de patienter à l'entrée de la pièce et prend  Luíz à part, je les vois parler un long moment puis le frère de Matt me lance un regard furtif avant de se concentrer à nouveau sur ce que lui dit son client. Je suis plutôt gênée, je me tiens dans un coin de la pièce ne sachant pas où me mettre, l'homme de l'entrée me regarde en souriant avec sa dent faussement recouverte d'or.
J'évite son regard et son sourire répugnant puis me concentre à nouveau sur Josh concentré dans sa discussion.
Il acquiesce de la tête plusieurs fois et finit par se lever du canapé. Il s'avance  vers moi et me fait signe qu'on repart.
Je suis soulagée de voir qu'il ne m'a pas tendu de piège que tout se déroule comme prévu, je m'imagine déjà chez moi dans mon lit. Dans quelques longues minutes mais des minutes tout de même je serai sous ma couverture bien au chaud.
Je fais demi tour mais des qu'il franchit la porte il se retourne vers et me fait un clin d'œil, je m'arrête net, la surprise me stoppe, je ne peux même plus bouger. Pourtant je devrai courir pour sortir de la pièce avant que les portes ne se referment mais je suis comme collée au sol, mes jambes ne répondent plus. Je lui lance un regard qui se veut noir mais qui a sûrement du transmettre de la tristesse et de la détresse.
Je viens de me faire piéger, il ne voulait pas parler à son client, il n'avait rien à lui dire, il a juste simulé une discussion pour me piéger avec cet homme. Je me jette finalement  sur la porte qui vient de se fermer sous mon regard perdu, je tape de toutes mes forces sur la porte en hurlant son prénom. Je ne me suis pas trompée finalement, oui il a peut être un cœur mais ce cœur ne bat pas, c'est un de la pierre qui ne fait que durcir avec le temps. Le rire du seul homme qui se trouve dans la pièce retentit, j'entends ses pas se rapprocher peu à peu puis sa main se poser sur mon épaule. Je me retourne et le pousse sauvagement. Ma réaction lui déplaît fortement et il me le fait savoir par la violence avec laquelle il m'attrape par le bras et me jette sur un de ses fauteuils. Une douleur se déclenche à l'endroit où il m'a attrapé. Mes larmes se remettent à couler. Je déteste être faible à ce point, je me déteste d'avoir été aussi naïve mais en y repensant, j'ai été protégée durant toute ma vie, du moins durant ces années d'existences, je ne me suis jamais retrouvée dans de telles situations, impuissante et sans issue possible. Au fond, comment imaginer que cela puisse arriver un jour, comment passer d'une maison chaleureuse avec des parents attentionnés et protecteurs à ça, c'est inexplicable, il faut avoir une sacrée malchance pour se retrouver dans ce genre de situation du jour au lendemain.