Love Makes Blind (you thought love is pure)

Chapitre 38: Take me

Chapitre 38 : Prends moi

- Qu'est ce qu'on fait maintenant ?
- Qu'est ce tu veux qu'on fasse. Maintenant on attend.
- On attend quoi ?
- On attend samedi
- Pourquoi ? Il se passe quoi samedi ?
- On joue notre vie samedi.

Assis depuis une heure sur le bord du toit, le même paquet de bonbon au milieu de nous, je n'arrive pas à m'enlever les mots que Josh m'a dit quelques minutes plus tôt. « On jour notre vie samedi ». Je n'ai pourtant rien demandé, je devais juste aller voir mon meilleur ami et je me sui retrouvée là, amoureuse d'un garçon dont je ne sais pratiquement rien, à faire des choses sans savoir pourquoi je les fais et a devoir jouer ma vie samedi pour aucune raison apparente à part peut être parce que je l'ai suivie sans me révolter ni le repousser.
Je choppe de justesse le dernier bonbon du paquet et l'engouffre dans ma bouche me demandant combien de temps l'atmosphère va rester aussi paisible. Je n'ai pas l'habitude qu'il réponde à mes questions, qu'il soit aussi calme et qu'il reste aussi longtemps sans saut d'humeur. Je profite alors du silence et du calme, ne me prononce pas trop et essaye de me reposer la tête sans laisser le stress de savoir que samedi arrive à grand pas et que je ne sais pas ce qu'il se passera.

- Bon...souffle Josh de sa voix grave.

Les vacances sont finies...

- Mmh ?
- J'ai un truc pour toi.

J'essaye de ne pas laisser la joie m'envahir le connaissant que trop bien. Un « truc » n'est jamais très positif, tout comme une « surprise » ou un « cadeau » ou tout ce qui pourrait paraître être une bonne chose mais qui avec lui ne l'est pas.
Il me regarde l'air perplexe attendant sans doute une réaction mais rien ne sort de ma bouche, je préfère rester dans le silence et attendre ce fameux « truc ».

- T'as perdu ta langue princesse ?

Je le regarde l'air rieur et le questionne du regard et il me fixe à son tour l'air amusé et ne bouge pas d'un millimètre. Nos regards ne se lâchent pas et l'attente de voir ce qu'il ma préparé s'estompe peu à peu quand je me concentre un peu plus sur ses yeux, ces beaux yeux bleus presque transparents. Parfois, à force de les regarder je me rend compte que malgré la clarté de ces derniers, quand on essaye de lire dedans, ils deviennent bien plus sombres. Le bleu s'estompe peu à peu et on n'entrevoit plus que du noir, c'est son coeur et le fond de son âme qui en ressortent. Noirs, vides comme si la vie lui avait tout pris, comme si plus rien ne comptait, même pas lui.
Je le sens de plus en plus proche de moi alors qu'il na pas même bougé d'un millimètre. J'aimerai me réfugier dans ses bras, l'embrasser, passer ma main dans ses cheveux, entrelacer nos doigts et me perdre, j'aimerai rejoindre ses pensées les plus sombres, son cœur si sec et froid et partager sa douleur. Loin de moi est le temps où je voulais le sauver de cette froideur et de ce néant qui l'habitent. Aujourd'hui tout ce que je veux c'est me perdre dans ce grand trou noir avec lui, pour le comprendre et partager tout ce qu'il ressent ou ne ressens plus, pour que meme dans ce vide il ne soit pas seul. Je ne veux pas l'aimer pour le sauver et lui redonner goût à la vie, non. Je veux l'aimer pour sa noirceur et pour tout ce qu'il ne possède pas; parce que c'est son âme morte qui me rend vivante. C'est ne pas savoir ce qui arrivera aujourd'hui, c'est le fait qu'il puisse me faire ressentir de la joie et de la tristesse dans la même minute, qu'il me mette hors de moi puis me donne envie d'arracher mes habits pour me donner entièrement à lui. C'est toutes ces sensations qui envahissent mon corps qui me font l'aimer à ce point. C'est lui qui m'a fait comprendre que c'est la sécurité qui nous tue, c'est la routine, c'est la sagesse et le bonheur constant. Alors qu'il suffit des fois d'avoir une peine de coeur, une peur bleue ou une poussée d'adrénaline pour se sentir vivante comme on ne s'est jamais senti dans une vie calme et rangée.

Mon pouls s'accélère quand je le vois se rapprocher de moi pour de bon cette fois. Il se penche peu à peu, entre-ouvre la bouche et pose sa main sur ma cuisse. Je ne rêve que d'une chose, de baisser mes yeux pour voir sa main massive posée sur moi séparée de ma peau seulement par un bout de tissus. Pourtant je n'arrive pas à décoller mon regard du sien, plus proche que jamais de l'obscurité totale qu'il abrite, je ne veux qu'une chose, c'est qu'il pose ses lèvres sur les miennes pour m'emmener avec lui. Je n'ose pas bouger de peur de le faire reculer alors je l'attend, je le laisse venir à moi pour une fois. Il n'est plus qu'à quelques petits centimètres et n'a pas l'air de vouloir s'arrêter d'approcher.
C'est quand le dernier millimètre nous sépare qu'il s'arrête net. Je hurle intérieurement mais tout ce qui sort de ma bouche c'est un rire peu étonné et amusé. Ça m'aurait étonné si la fin de ce moment c'était déroulé autrement. Seulement, ce que je n'avais pas prévu c'est qu'a son tour il lâche un sourire taquin.