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- Je suis sûr qu'il y a quelque chose d'autre dans ces dessins, insista Camille.

- Comme quoi ? demanda Charlie. Ils sont bizarres, mais à chaque fois ils indiquaient ce qu'on trouverait ensuite.

- Je sais pas, j'ai l'impression qu'il y a quelque chose en plus. Peut-être dans les gribouillis qui les accompagne.

- Eh ! intervint Rebecca. C'est un ami qui a dessiné ces gribouillis pour moi. Un peu de respect !

- Tu m'as très bien compris, Rebecca.

- Ouais, bah quand même !

Les couloirs s'imbriquaient et s'emberlificotaient. Comme les vrilles, ils semblaient faire des nœuds.

- Écoute, continua Charlie. Je sais pas combien de temps ils ont eu pour faire ça, mais je ne pense pas qu'ils aient encore pu s'amuser à cacher des messages dans leurs graffitis.

Un courant d'air emplit le couloir qu'ils traversaient, d'un long sifflement qui ressemblait à un rire d'enfant.

- Ouais..., répondit-il. En tout cas, ils sont nos yeux dans cette pyramide.

Ils débouchèrent dans une salle allongée. Il faisait frais entre ses parois lisses. Vers son milieu sur la gauche, une ouverture semblait mener à des niveaux plus en hauteur. À l'autre bout de la salle, l'espace s'étrécissait à nouveau pour reprendre la forme d'un long couloir qui sinuait dans le noir.

- Et cette fois encore, il ne manque pas de nous donner des indications, s'enthousiasma Camille en s'approchant du premier dessin.

- Mais qu'est-ce que...

Charlie avait déjà suivi les vrilles qui s'étiraient jusqu'à l'autre côté de la salle et était également arrivée en face d'un dessin.

- Où sont les trois ? demanda-t-elle. Ils sont représentés vers vous ?

- Non, répondit Camille. Je... Je crois que le serpent les a mangés.

Un énorme serpent était dépeint devant Camille et Rebecca. Un autre devant Charlie. Les deux avaient la gueule grande ouverte en direction du ciel comme s'ils étaient en train d'avaler une grosse proie. Celui qui se trouvait devant le passage qui montait était couvert de plumes. Devant Charlie, seule sa nudité descendait dans les ténèbres. Quelques plumes, des poils, et quelques bouts de feuilles trainaient sur le sol froid.

Ils les laissèrent caresser leurs pieds. Pendant une minute, la sensation douce leur fit tout oublier de l'endroit dans lequel ils se trouvaient. Ils étaient comme hypnotisés par le contact glacé du sol et celui, chaleureux, des caresses qui semblaient elles aussi dessiner sur leurs peaux des motifs invisibles.


Ils finirent par reprendre leurs esprits, étourdis.

Si les trois amis décident de suivre le serpent à plumes et de monter, rendez-vous à la partie 22.
S'ils décident de suivre le serpent nu dans les profondeurs, rendez-vous à la partie 25.

Le chant du colibriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant