Grim Reaper

Chapitre 5

On arrive bras dessus dessous à l'entrée du lycée c'est à dire devant les vieilles portes en béton où on doit passer le contrôle .

Il y a beaucoup d'élèves donc il faut se mettre en file indienne . Heureusement qu'avec Gisèle, on arrive toujours à se faufiler .

Gisèle cherche du regard ses amies tandis que moi j'ai les yeux rivés sur la police qui va nous contrôler. Ils ont de longues barres de fer qui n'ont rien de rassurant : souvent , elles jettent de l'électricité quand on a quelque chose de suspect sur nous.
Les policiers ont toujours le regard fuyant, personnellement je n'en ai jamais vu un me regarder dans les yeux.
C'est une marque de respect ici parce que c'est eux qui protègent notre ville .
On les distingue facilement par leurs uniformes rouges qui ont une énorme griffe de faucon brodé sur la veste en guise d'emblème.

C'est eux qui nous dirigent, qui votent les lois, les appliquent et les imposent.
Ils ont le droit absolu et on a pas le droit de revendiquer ce qu'ils disent. D'ailleurs personne n'a jamais revendiquer ( de toute façon, personne ne veut faire la prison...) puisque franchement je dois l'avouer, la police nous met vraiment bien.
On a jamais manqué de rien et même si il y a des pauvres et des riches, chacun peut vraiment vivre sa vie et avoir une mort décente .

Enfaite, je dirais que le seul truc que je déteste de la police ici , c'est cet surveillance. Il n'y a pas un endroit où tu ne peux pas être observé. Du matin au soir, de la nuit jusqu'au matin, nous sommes surveillés par la tour et les policiers.
Je me suis jamais habitué à ça, et franchement j'essaie de mettre ça loin de moi, mais c'est quelque chose qui me fait peur. Pourquoi autant de surveillance ? C'est dingue !
Je sais qu'on nous surveille pour voir si nous n'avons pas d'armes puisqu'ici il est INTERDIT de tuer quelqu'un .
Mais quand même...

Je ne comprends pas pourquoi ils vont une fixette dessus.
Enfin bref.

"Allez viens Gisèle. "

Je tire Gisèle jusque dans une file et on réussit à s'introduir quand soudain la personne juste devant nous se retourne.

" Alors les potes ? Ça se tient la main tout ça tout ça ? "

Igor se retourne avec son vilain sourire. Je sens la main de Gisèle me lâcher petit à petit. Elle est en train de rougir. Oh le crétin !

" T'es chiant Igor...

- Regardez moi ça ! Il est susceptible ! Quand il s'agit de ta Gisèle on ne peut plus respirer !

- Arrête avec ça ! On est juste amis ! Rectifia Gisèle (à mon plus grand désespoir...)

- Alors vous deux ! Enfin bref. Vous savez où est Olympe ?

- Demande à Gisèle... Lui dis-je.

- Demande à Issac...

- Vous recommencez ?? Ah heureusement ! Voilà Olympe ! Salut Olympe ! "

Olympe s'approche de nous . Mon cœur se met à déborder de joie comme toujours. Olympe c'est mon meilleur ami avant même Gisèle.

Je n'ai que trois amis, Igor, Gisèle et Olympe mais Olympe c'est celui pour lequel j'ai le plus de respect.

Il est plus âgé que moi et pourtant pour lui je suis son seul ami : c'est un vrai pilier, il est mâture, il a toujours de bons conseils à la bouche, il s'habille avec classe et purée qu'est ce qu'il est drôle !

C'est mon modèle. À côté de lui, j'ai l'air d'un pantouflard à la mèche noir qui ne fait que ruminer à propos de la mort. Lui, il est vraiment différent. Il est tout le temps en train de me parler de ce qu'il aimerait faire et de son envie étrange de s'enfuir un jour d'ici.

Mais aujourd'hui, il n'a pas l'air en forme. Il fuit le regard, il regarde vers le ciel. Je le dévisage.

" Bah alors Olympe ? Dit Gisèle. Ça ne vas pas ?

- Personne n'est en forme ou quoi ? Demanda Igor. On dirait que c'est mon deuil !

- Tu crois vraiment qu'on va te pleurer ? Dis-je avec désinvolte.

- Isaac... Dit soudain Olympe.

- Ouais ?

- Rejoins moi dans la cour à la pause. Dit-il sèchement.

- Qu'est ce que t'as ?

- Ça ne vas pas ? Répéta Gisèle.

- Je parle à Isaac. Mec. On se voit à la pause. A tout à l'heure.

- Tu veux quoi ? "

Il nous tourne le dos et s'éloigne sans me répondre. C'est la première fois que je vois Olympe comme ça. J'en ai même les frissons.

J'ai envie de savoir ce qui se passe.
Je déteste ne pas savoir.