Grim Reaper

Chapitre 15

Une lumière traverse la pièce à toute vitesse.
Allongé sur le brancard, j'ouvre mes yeux bien lourds, c'est comme-ci mes paupières avaient brûlés et qu'ils me restaient que l'orbite des yeux. J'ai l'impression que mon crâne fait deux tonnes.

Je me redresse, et fait face à deux policiers immenses, le visage voilé et en blouse blanche devant la porte.
Ils ne font aucun bruit, affalés sur la porte, gigotant nerveusement une feuille de papier.
Mon compte rendu ?

Je fronce les sourcils.
Quel est ma circonstance ?

Mon cœur bat plus fort.

"  Il a triché. "

Un des policier se tourne vers moi. Sa voix m'a fait l'effet d'un vent glacial. Tricher ?

" Non. Dis-je la voix coupé.

- Alors... Explique nous pourquoi dans ton corps, on ne te trouve pas de circonstance. "

Le policier me tend la feuille. Mes yeux tombent dans le vide. Mon cœur se bouscule devant la feuille :

Mourant n*89 : Sexe : Masculin
Prénom :Isaac.
Circonstance : Inconnu

Tout à coup, je transpire, mon cœur palpite .
CIRCONSTANCE INCONNU ??

" Impossible ! Laissai-je échapper.

- Tu as deux minutes pour avouer que tu as pris une Substance interdite .

- Qu'est ce que vous racontez ?

- Drogue, médicament, tentative de suicide... Raconte nous. Tu as deux minutes pour répondre. A la troisième, nous serons obligés de pratiquer sur toi la torture.

- La... La torture?

- Isaac! La Mort est de ton côté, s'exclame le deuxième policier.  Nous savons que tu es un bon citoyen, tu as de bonnes notes à l'école et tu vas mourir dans deux semaines. Tu es un jeune mourant exemplaire. Nous sommes de ton côté. Si tu avoués ton crime,  ta peine sera allégé .

- Mais...

- Alors avoue ! Laquelle ? La cocaïne ? La marijuana ?

- Hein ?

- Qui te livre en dehors de la ville ?

- Mais qu'est ce qui se passe bordel !? Si vous voulez, faite moi des examens ! J'ai rien avoir avec ça !

- Nous t'avons fait des examens. Réponds t-il. Mais nous n'avons rien trouvé.

-  Alors peut être que j'ai une défaillance physique  !

- Ton corps est en parfaite santé.

- Alors... Dis-je essoufflé... Ce n'est pas moi. C'est peut être la...

- Tu oses vouloir accuser une machine sacrée qui n'a jamais trompé depuis 200 ans ???? "

Le policier s'avance en prenant sa matraque mais l'autre le retient. J'essaie de retrouver mon souffle que je n'arrive pas vraiment à contrôler. Allez Isaac, si je suis calme ils me lâcheront...
J'inspire. Je dois leur prouver. Je pose alors une main sur le cœur.

" Au nom de ma mort, je suis innocent. Je n'ai rien fait qui pourrait empêcher la lecture de ma circonstance."

J'expire.
Les deux policiers se regardent pendant de longues minutes interminables. Puis l'un d'entre eux me fixe.

" Alors nous reviendrons vers toi. Pour le moment, tu n'en parle à personne. C'est clair ?

- O... Oui. 

- Si on te pose des questions, réponds que ta circonstance c'est le poison. C'est la plus difficile à lire. Ils te croiront.

- D'accord.

- Emmène le hors de la salle. Il ne faut pas qu'il soit en contact des autres, ils font l'harceler de questions . "

Je fais une boule dans ma gorge. Le policier  le plus agressif m'ordonne de le suivre par une porte à droite et nous atteignons miraculeusement l'étage de l'école. Nous marchons dans le silence pendant que mon angoisse remonte en moi en pleines narines.

Ce n'est pas la machine.
Moi Isaac, Je n'ai pas de circonstance.