Chapitre 16

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Un vent léger et frais hérisse mes poils lorsque le policier ouvre la porte. Sans un mot, il me pointe le doigt vers les maisons et referme la porte métallique derrière lui.
Il me laisse là, sans un mot, avec la peur, seul et sans explication . Comme un imbécile.

Et maintenant ? Qu'est ce qui va se passer pour moi ?

Je jette un coup d'œil à ma montre. Il est 14h de l'après midi. Même si ma mère est au Temple de la Mort au Sud de la ville à cette heure, mon père, lui, va bientôt rentré du crématorium. Et moi je suis sensé être en cour.

Qu'est ce que je vais pouvoir leur dire ?

Oh bordel... Je gonfle les joues. J'ai froid, tout d'un coup j'ai l'impression qu'il fait 10 degrés. Et pourtant, il y a un magnifique soleil chaud.

Purée, je crois que c'est cette fichue mort qui commence à me ronger. Je commence à sentir la mort venir. La fauche d'une ombre qui s'approche petit à petit de moi.
Sueurs froids, la température qui baisse... Ce sont les premiers symptômes d'une mort proche. Les plus soft qui se manifestent.

Déjà...

Déjà ma mort... Non. Mes yeux se gonflent. Je les lève vers le ciel. Le ciel est si bleu aujourd'hui. Non... Je dois résister. Je ne peux mourir. Je ne peux pas même si ma mort l'a décidé ainsi...

Tout à coup, la porte derrière moi claque à nouveau. Je me retourne et j'aperçois la  fille de tout à l'heure. Je sèche mes yeux qui commençaient à gonfler de larmes. On lui a donné de nouveaux vêtements. Sa figure est défiguré par les cicatrices . Un de ses œil est complètement fermé sous un énorme bleu .
Ce n'était pas un rêve. Cette fille s'est vraiment fait battre par la police.
Elle est maintenant devant moi.
Elle me dévisage de haut en bas.

" Qu'est ce que tu veux ? Me sort-elle.

- Ils ne t'ont pas ratés...

-  Qu'est ce que ça peut te faire ? Dit t-elle en se courbant pour refaire un de ses lacets.

- Et bien, je comprends mieux maintenant pourquoi... Repliquai-je.

- Ouais, je ne suis pas une enfant modèle, dit t-elle en se relevant. "

Elle mime quelques mouvements d'étirements comme-ci rien ne s'était passé puis me regarde droit dans les yeux. Le noir de ses cheveux sur les rayons de soleil rappelle vivement qu'elle a les yeux noirs.
C'est bizarre, j'ai pas le souvenir de l'avoir déjà vu avant.

" Et toi, qu'est ce que tu fous là ? Me lance t-elle.

- Franchement qu'est ce que ça peut te faire ? Repliquai-je agacé par ses manières. Et toi ?

- J'ai deux circonstances."

Attends.... Quoi???
Elle repasse une main dans ses cheveux et son œil amoché tandis que mes yeux s'écarquillent.

" Tu as ??? Deux ??!

- Parle doucement... Les caméras nous regardent.

- OK. Tu as deux circonstances. Chuchotai-je.

- Ouais, pourquoi je te le cacherai ? J'imagine que si tu es sorti par là, c'est que toi aussi tu as quelque chose qui fout le bordel .

- Je ne te dirai rien. Retourne chez toi.

- Qu'est ce qu'il y a ? Dit-elle en s'approchant dangereusement de moi.  Tu ne veux pas m'en parler ? Tu n'a pas de circonstances ou quoi ?

- La ferme !!! Ma circonstance est le poison. Lachai-je. Ça va ? T'es contente ? Maintenant barre toi tranquillement. Les caméras nous voient.

- Ah bon ? Le poison ? "

Ses yeux parcourent mon corps comme un laser. Puis elle me sourit. Un sourire noir sous son œil gonflé.
Elle serre alors ses poings entre eux.

" Tu n'a pas de circonstances. "

Piégé.

" Mais t'es qui même ? Qu'est ce que  j'en ai à foutre de ton analyse ?

- Tu vas devoir mieux travailler ton jeu d'acteur jusqu'à ta mort si tu ne veux pas être arrêté par la Police.

- Tu...

- Pourquoi tu transpires comme ça? Les circonstances " poison "souffrent de spasmes à l'estomac. Pas de sueurs froides. Jamais.

- Je m'en tape . 

- Travaille ton jeu d'acteur. Mon frère est mort empoisonné par la Police et je t'assure qu'il ne ressemblait à un crétin comme toi... "

Elle repasse une main dans ses lourds cheveux lisses avec un large sourire. Mais pourquoi elle me raconte tout ça ?
Je respire un bon coup. Les caméras nous regardent. Je ne pense pas que nous semblons assez suspects pour être déjà mis sur écoute, mais...

Elle s'approche, je recule mais elle m'encercle par ses bras. Son corps mince se pose sur mon torse. Mon cœur accélère immédiatement. Il y a les caméras. Je ne peux pas bouger. Elle pose alors ses lèvres près de mon oreille.

" Depuis les caméras, tu penses que je parais être ta copine ?"

Ma copine ??? Je veux la repousser de dégoût mais à cause des caméras je n'ai pas le choix.

" T'es qu'une idiote...

- Exactement.

- Alors ouais, je n'ai pas de circonstance. Lachai-je. Qu'est ce que tu vas faire maintenant, copine ? "

Tout de suite, elle me repousse violemment. Son regard confiant change et elle devient aussitôt pâle. Qu'est ce qui lui prend ?

Je recule une nouvelle fois, mais elle m'attrape la main, les yeux exorbitants.

" Isaac, c'est moi Néo !!!  C'est toi ! Isaac ! C'est toi !!! Le fruit du créateur ! Je rêvais depuis un bon moment de te rencontrer crétin ! "

Elle me donne un énorme coup d'épaule  puis elle s'éloigne en me faisant signe de la suivre.
D'où me connais t-elle ?
Et puis quelque chose me donne un coup dans la poitrine ...

Le fruit du créateur ??
Le créateur de quoi ?

Grim ReaperOù les histoires vivent. Découvrez maintenant