Grim Reaper

Chapitre 9

Je pars de chez moi devant ma mère qui ne pouvait pas s'empêcher de me faire des sourires agaçants . Elle est heureuse. Je vais mourir. Moi, son seul fils, je vais bientôt mourir .

Et tout ce qu'elle attends, c'est ma date de mort....
Ça me donne envie de vomir tout ça.

Je me dépêche de me rendre en cours malgré ma détresse comme ci de rien n'était .
Et à  peine dehors, j'entends la sirène de la Tour qui gémit comme la voix d'un homme torturé. Elle va bientôt annoncer le nombre de personnes qui vont décédés aujourd'hui. On a beaucoup entendu la sirène ces derniers temps. Et c'est normal. Beaucoup de gens meurent au mois de Septembre.
Moi aussi d'ailleurs...

Je suis totalement abbatu.
Je m'engage dans la rue parallèle à la mienne mais soudain  j'ai  une boule dans la gorge.

Pas la peine d'attendre Gisèle,vu comment on s'est disputé hier à l'enterrement d'Olympe . Je dois dire d'ailleurs que j'ai été un sacré crétin. Je n'aurai jamais du lui ouvrir mon cœur de cet manière. Elle ne voudra plus jamais m'adresser la parole parce qu'elle sait que je suis butée et que je ne veux pas mourir à ma date...
Elle en a rien a faire d'un mec comme moi...
Elle en a d'autres...

Le cœur brisé , je rebrousse chemin et arrive en courant au lycée . À proximité des portes, j'aperçois les policiers qui pistent les élèves avec une matraques. La file avance rapidement et c'est maintenant à moi de passer.
Je reçois alors un puissant coup de matraque dans la nuque.

" Tu est en retard ! Ne le sois plus jamais de ta vie ! T'as compris ? "

Mon cœur s'emballe de peur. C'est la première fois qu'un policier me parle aussi durement. J'acquiese sans  comprendre. J'ai tout de suite pensé à la torture.

Il me fait signe de me tourner pour le contrôle et je commence à ressentir ses doigts descendre le long de mes cuisses.

" Bah alors ! Il a de grosses cuisses celui-ci !! "

Il frappe  le flanc de ma fesse. Je suis choqué. Qu'est ce qui lui prend ?
Une colère froide est en train de  monter en moi. Mais j'ai trop peur. La peur m'empêche de répondre. Je me resigne à le laisser monter jusque sur mon bassin. C'est une sensation trop désagréable.

" C'est ton pote qui a crevé hier... "

Il me parle d'Olympe ?

La tension me prend dans la nuque. J'ai envie de l'insulter. Mais c'est un agent de police. Rien ne sort de ma bouche. Pourquoi mon cœur refuse de se rebeller ?

L'agent se moque dans sa barbe. Doucement, sa main  passe de mon bassin à l'intérieur de mon pantalon. Il me caresse. Je suis paralysé. Je n'arrive pas à réaliser la catastrophe. Mais le policier est bien en train de me toucher. On me viole ? C'est pas vrai !

Je suis paniqué ! Il faut que je lui rentre dedans mais je ne sais pas quoi faire.
La matraque qui pèse sur sa jambe me rappelle à l'ordre. Il a le droit de faire ce qu'il veut.

Et si il me charge un coup ?

Pas possible. J'ai les yeux qui se mêlent de larmes. Je n'avais étais jamais été autant humilié. Je comprends pas ce qui se passe.
Finalement, il me remet un coup dans le flanc de la fesse, cette fois avec son genou.

" Allez dégage. On fera ça une prochaine fois."

On fera quoi ? Ça c'est quoi  ?
Je hoche nerveusement la tête alors que je ne suis pas d'accord. Il est capable de faire quoi ? Il veut quoi  ?

Faut pas que je cherche de réponses. Je fuis jusqu'à l'intérieur de l'école, déboule dans les escaliers, au deuxième étage, et là, je m'enfonce dans les toilettes des gars. A l'intérieur de l'une d'entre elle, je me bloque et  je commence à avoir des tics de vérification.

Est ce que la porte est bien fermée ? Est ce qu'il peut venir jusqu'ici ? Il voulait vraiment me violer ? On fera ça ? Comment ça ?

Les questions s'explosent dans mon crâne. J'ai la rage, j'ai la haine, j'ai la peur. Je ne sais plus ce que je ressens. Je plaque une main sur ma bouche. Je vais exploser de larmes comme une fille.

Mais bon sang, je m'en fous tant pis.

Ma dignité a été touché. Et comme c'est la Police, je sais que je ne peux en parler à personne.