Grim Reaper

Chapitre 18

La grande brune s'arrête de me regarder pour observer le ciel, un sourire franc aux lèvres. Elle porte un air hautain sur son visage qui me donne envie de la gifler.

" Te fous pas de moi ! Elle aura  100 ans mais pas d'existence ! Dit-elle avec sa voix grave.

- Ouais... En gros, ça veut dire   ?

-  Que ses cellules pourront tenir 100 ans mais pas elle. Dit-elle avec un sourire maintenant sadique.

- En latin ça donne ?

- Qu'elle n'aura pas forcément 100 ans de vie . Dans 100 ans, elle crèvera ta meuf. Mais entre temps, elle pourrait perdre la tête , développer une maladie grave , être dans un coma  ...

-  Oh calme ! Tu racontes quoi ? C'est pas possible ! Gisèle a une circonstance ! Tout le monde en a une ... Normalement. Dis-je en pensant à moi.

-  Qui te dit qu'elle a une circonstance ?

-  Tout le monde en a une.

- Tsss. "

Elle secoue son doigt.

" Rectificatif.  Elle n'en a pas.

- Tu délires toi !

-  Oh ferme la...  Tu ne peux rien y faire . Tout ça c'était écrit. Son nom et nos noms. On a tous les trois reçu ce foutu antidote contre la date de mort .

- C'est de la foutaise...

- Foutaise ? "

La brune me lance un regard sombre et s'approche de ma figure. Sa présence me trouble, je recule mais aussitôt, elle écrase violemment ma main sur le banc. Un cri s'échappe de ma gorge.

" Écoute moi bien petit . Dans une cinquantaine d'années , ton idiote de Gisèle sera super intelligente, elle aura accumulée un max de connaissances . Et là, t'inquiète pas que la Police l'arrêtera et je suis sûre qu'ils l'utiliseront.

- P... pour faire quoi ? Murmurai-je encore crispé par la douleur.

- J'en sais rien. Pourquoi pas une arme  ? S'exclame t-elle.

-  Impossible. Dis-je comme choqué par le mot "arme"( mot tabou) .

- Pourquoi pas ?  Ça expliquerait pourquoi la Police est autant collé-serré à sa famille. Et ça ferait prospérer la ville ! Tu sais les villes de l'extérieur ne nous aime pas vraiment... "

J'ouvre les yeux ronds. Sa main libère lentement la mienne et j'ai comme un frisson qui me traverse encore. C'est la discussion de la plus tabou de mon existence et c'est étrange , je n'arrive vraiment pas à comprendre comment quelqu'un habitant ici peut arriver à réfléchir  ainsi, comme moi . Donc soit nous sommes deux fous complètement givré ou bien deux être sensés. Je penche pour la première option...
Et puis, Néo est de Temporia mais elle n'a rien de Temporia cette meuf .  Elle n'a pas de  respect même un peu pour la Police .
Moi non plus... Enfin si un peu.
Disons je suis formatée pour...
Mais est ce qu'elle vient vraiment d'ici ?

Et disons , elle ne dit pas que des conneries . C'est vrai que la Police est connu pour avoir des relations plus que proche avec la famille de Gisèle. En même temps, ils sont riches et intelligents, ce sont des conservateurs puissants des principes de la Mort.

Donc bizarrement ça colle.
Néo raconte peut être vrai.
Mais c'est trop tôt pour  y croire. C'est quand même  la première fois que j'ai ce genre de discussion avec quelqu'un.
J'inspire.

" Donc Gisèle est en danger ici  ?

-  Oui. Mais on s'en fout.

- Oh sois poli ! Comment ça ?

-  Je m'en fous parce que c'est Toi que je veux  . Murmure t-elle avec un sourire horrible.

- Moi  ?

- Je suis sûr que si tu n'a pas de circonstance. Peut être une date de mort. Mais si tu n'a pas de circonstance , peut être que tu peux échapper à ta mort. Ou bien...  modifier celle des autres tiens.

- Tu déconnes... "

Je me lève, j'ai eu bien trop d'informations . Mais Néo m'attrape par l'épaule d'une poigne ferme . Elle rapproche son visage désagréable du mien. Son regard est terrifiant et vide. Son sourire diabolique me met mal à l'aise. J'ai l'impression de parler avec la Mort en personne. Un frisson de peur me traverse.

" Retrouvons nous demain matin Isaac. Je veux te présenter ma petite sœur.

- Je...

- On verra si ce que je te dis est vrai. Elle meurt dans 2 jours dans le feu. Peut être que tu pourras modifier sa circonstance."

Ses yeux se remplissent d'éclats  et son sourire s'agrandit . Elle doit être folle. Mais je ne peux pas la repousser.
Je hoche la tête de peur ou d'envie.

" OK.

- Je viendrai te chercher sur la grande place à 9h.

- 9h ? "

Je n'ai pas de réponse. Je me retourne.

Néo a disparu.