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Alyzabeth se souvenait de la visite de Kamel, qui lui avait dit avoir vu Alice. Elle prit donc son téléphone et appela le chorégraphe, connaissant toujours pas coeur son numéro de téléphone, avec le nombre de fois qu'elle l'avait composé !
Kamel était chez lui. Il profitait d'une journée de repos, car il travaillait beaucoup en ce moment. D'un certain côté, ne plus avoir de rendez-vous ni avec Alice, ni avec Alyzabeth, lui permettait d'avoir un peu plus de temps à lui. Et puis, maintenant, il n'avait pas besoin de rendez-vous pour voir Alice... Son téléphone sonna, il répondit donc. Il avait reconnu le numéro, car il avait une mémoire hors paire pour associer chacune de ses anciennes copines à leur numéro, et pourtant, il y en avait pas mal, vraiment !
- Qu'y a-t-il, Aly ? demanda-t-il en décrochant.
La jeune femme savait que, si elle ne s'excusait pas pour s'être moqué de lui, il ne prendrait même pas la peine de répondre à ses questions. Et elle avait raison, car il était rancunier et se vexait très facilement. Après tout, elle le connaissait très bien.
- Salut Kamel. Déjà, je voulais m'excuser, pour la dernière fois...
Les personnes se trouvant avec Alyzabeth échangèrent des regards interrogateurs. Aucun d'eux ne savait pourquoi elle appelait Kamel. Seul Greg avait déjà oublié ce que Kamel avait dit lorsqu'il était venu, alors il n'avait pas fait le rapprochement. Julien et Golan, eux, n'avaient jamais entendu parlé du vrai visage de Kamel. Et les autres ne le connaissaient pas assez pour savoir ce dont il était capable. Alyzabeth, qui avait déjà vécu avec lui, savait qu'il ne s'empêchait rien. Et justement, ça l'inquiétait.
- Heureux de t'entendre t'excuser. Mais ce n'est pas dans ton habitude, d'essayer de te faire pardonner, si tu trouvais tes actions justes.
Il avait raison, il l'a connaissait aussi bien qu'elle le connaissait. Alyzabeth ne regrettait absolument rien, mais par nécessité, elle affirma:
- Je n'aurais pas dû, je suis désolée, je regrette.
Elle était manipulatrice et savait comment parler pour obtenir ce qu'elle voulait, sauf que Kamel était bien plus doué qu'elle a ce jeu-là. Il avait la capacité de toujours tout tourner à son avantage.
- Je voulais te poser quelques questions, continua-t-elle.
Kamel comprit immédiatement qu'elle s'excusait et qu'elle était si aimable juste pour qu'il lui réponde, et il sourit à l'idée de pouvoir la piéger, comme elle essayait de le faire avec lui.
- Je t'écoute, accepta-t-il.
- Je voulais te demander...
- Tu sais quoi ? la coupa Kamel. Tu n'as qu'à passer chez moi, pour me poser tes questions. Ça sera plus simple, et plus convivial.
- C'est urgent, j'ai besoin de réponses maintenant, contesta-t-elle. Alors, je...
- Et bien passé ce soir ! insista-t-il, la coupant encore. C'est assez tôt, je pense.
- C'est que...
- Alors à ce soir, conclut-il en raccrochant.
Alyzabeth n'avait pas eu l'occasion de contester encore, ou de refuser. Elle soupira donc en reposant le téléphone.

Intérêt dangereux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant