-33-

40 7 3
                                    

Alyzabeth frappa à la porte de l'appartement de Kamel. Elle ne comptait pas perdre de temps, aller à l'essentiel, pour repartir au plus vite. Kamel lui ouvrit, souriant.
- Aly, heureux que tu sois venue. Je t'en prie, entre.
La jeune femme entra. Kamel ferma la porte derrière lui. À clefs. Mais elle ne le remarqua pas, trop occupée à observer l'intérieur de la pièce, se disant que ça n'avait pas tant changé depuis le temps.
- Tu voulais me poser une question ?
- Oui, à propos d'Alice.
- D'Alice ?
- Tu lui as parlé, depuis la dernière fois ?
- Non, pas vraiment. Je ne suis pas du genre à harceler une femme pour qu'elle continue de s'intéresser à moi.
- Bien sûr, répondit la jeune femme, ironique.
Se rendant compte du sarcasme dans sa voix, Kamel se défendit:
- J'ai changé, tu sais.
- Si tu le dis, lâcha-t-elle sans être convaincue.
- Et puis, finalement, elle n'était pas une fille pour moi.
- Parce que tu fais ton difficile, maintenant ?
- Je te dis que j'ai changé, répéta-t-il. Maintenant, je cherche à me mettre en couple, à tomber amoureux. Et je me suis rendu compte que c'était toi, celle que j'aime.
- Tu joues toujours aussi bien la comédie, dis-moi.
Il s'approcha lentement d'elle, tout en continuant à parler:
- Ne me dis pas que tu ne ressens plus rien pour moi.
- Si, je ressens encore des sentiments pour toi. De la haine et du dégoût.
- La haine et l'amour sont deux soeurs séparées par un simple pas.
- Un pas que je ne franchirai pas, railla la jeune femme.
Le chorégraphe s'arrêta à quelques centimètres d'elle. Il prit ses mains dans les siennes et avança son visage du sien mais, avant que sa bouche ne touche celle d'Alyzabeth, elle se dégagea et le gifla. Kamel porta sa main à sa joue, n'en revenant pas de ce qu'elle avait osé faire. Elle savait pourtant le prix à payer... Il plongea sa main dans sa poche, voulant empoigner le couteau rétractable qu'il avait toujours sur lui, mais un bruit l'arrêta. Alyzabeth porta son attention sur la porte d'où venait le bruit. Elle s'en approcha, évitant Kamel qui voulut la retenir par le bras. Alyzabeth essaya d'ouvrir la porte, mais elle n'eut pas le temps. Une terrible douleur lui transperça l'estomac. Elle baissa des yeux écarquillés vers la point du couteau qui ressortait de son abdomen. Lorsque Kamel retira le couteau, elle s'effondra au sol, ne respirant plus.
- Je m'en débarrasserai plus tard, soupira Kamel.
Il entra dans la pièce, où Alice était au sol, toujours attachée à sa chaise. Elle avait réussi à bouger assez pour tomber et produire le bruit qu'elle avait fait. Derrière Kamel, elle vit Alyzabeth, flottant dans une marre de sang qui s'agrandissait toujours. Elle paniqua, essayant tant bien que mal de se détacher, mais c'était bien entendu vain. Le chorégraphe redressa la chaise et s'approcha de la jeune rousse.
- Je t'avais dit de ne pas faire de bruits. Je vais devoir te faire comprendre qu'on ne me contredit pas...
Il serra sa poigne sur son couteau, mais de forts coups tambourinèrent la porte.

Intérêt dangereux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant