- calme toi, Tucka tu as toujours cette tendance de t'agiter facilement. On sait tous les deux la vérité, et comme que les choses en sont arrivées là, je pense qu'il est préférable de révéler la vérité qu'on a gardé nous aussi depuis pas mal d'année.
- ferme là, espèce de con. Ferme là tu entends, dit-il encore plus furieux, le visage assombri, les mains derrière la nuque. En même temps, son attitude le trahissait parce qu'il se comportait comme s'il n'y avait pas d'autres alternatives.J'avoue je ne comprenais plus rien du tout de ça aussi, quand tout d'un coup Fatima ouvrit la bouche avec ces mots qui me redonnèrent envie d'en apprendre plus subitement, qui me redonnèrent espoir pour la première fois depuis l'arrivée obscur de tous ces problèmes qui se mirent en travers de notre chemin, Fatima dit:
- papa, oncle Oumar, arrêtez s'il vous plait. Je connais déjà le secret dont vous parlez, je sais depuis longtemps que... Tu n'es pas mon père biologique, Mohamed Kane.Le proviseur ecarquilla ses yeux, son visage devint de plus en plus pâle. C'était dès lors facile de savoir que le proviseur ne s'attendait pas à entendre une réponse pareille sortant de la bouche de Fatima, il lui était indicible de manifester sa surprenante réaction. Le docteur Kane lui, paraissait moins surpris mais par dessus tout perplexe aussi. Quelques secondes après les paroles de Fatima, Oumar prit la parole en essayant tant bien que mal de s'exprimer:
- mais... ma f...-nièce, je comprends pas ahhh (forçant le sourire) qu'est ce que tu veux dire par là, on te cache absolument rien du tout, tu te trompes hein... N'est ce pas petit frère !? Dit lui s'il te plait !
- ouf (soupire), mon oncle ou devrais-je plutôt t'appeler... Papa, hein !? Il y'a bien longtemps que je sais cela, mais j'ai préféré pour des raisons personnelles aussi jouer la comédie pendant plus d'une décennie maintenant. À l'époque je n'avais que sept ou huit ans je pense. Alors papa (le proviseur), tu voudrais sûrement savoir comment j'ai appris la vérité !? C'est vrai que tu ne pouvais pas t'en douter puisque je me suis toujours montrée prudente à propos de ce grand secret sans véritablement chercher à savoir pourquoi te faire passer pour mon oncle. Et faut dire que ce qui m'y a aidé c'est que j'étais très rattaché à mon oncle Mohamed au point qu'ils passaient même des moments où je le considérais comme mon étant véritable mon père biologique en dépit de la découverte que j'ai faite.
- Hum, tu as toujours été vive d'esprit, c'est pour ça que je ne suis pas très étonné de savoir que t'étais au courant. Je me rappelle qu'un jour durant une matinée, tu était venue auprès de moi pour me dire que tu as rêvé que j'avais un fils qui avait le même âge que toi. Ce rêve m'obnibulait à cause de ton don de clairvoyance. D'antan, c'est ma mère que l'on affirmait détentrice de cette faculté d'avoir des rêves prémonitoires, je ne parvenais pas à me résoudre à cela et parfois je me disais que peut être c'est juste un mythe né de l'ignorance et la croyance de nos prédécesseurs mais maintenant je crois réellement en cette capacité, c'est pour ça encore une fois que quand Sokhna m'a apprise que j'étais le père de Mouhamed Moustapha (Taa), ça ne m'a pas trop travaillé l'esprit puisque tu m'en avais déjà parlé. Un jour, ton père ou peut être moi, t'expliquerait plus en détail à propos de ta grand-mère et homonyme mais pour le moment, raconte nous dans quel contexte as-tu découvert la vérité vu que ton père a la bouche cousu, fit Mohamed de manière ironique.
- Eh bien, ça a commencé le jour où on m'a ramené de l'école primaire inconsciente. Je fus amenée ce jour là à l'hôpital et après examination je fus reconduite par toi même chez nous. Je me rappelle que tu m'avais chargé de bien me reposer pour récupérer, chose que j'avais fait puisque je me souviens avoir resté longtemps au lit. Après je me ne souviens pas vraiment de ce qui m'a fait sauter au lit mais j'avais entendu une sorte de dispute, une discussion assez tendu et quand j'ai voulu savoir de quoi il s'agissait en me rapprochant, j'ai constaté qu'en réalité ce n'était pas une dispute mais des inquiétudes venant de mon méchant oncle, oui méchant parce que c'est l'image que j'avais de toi papa (le proviseur). Tu criais toujours sur mon oncle Mouhamed, t'avais le visage toujours fermé, impassible avec des tendances agressives à hurler sur tout ce qui bouge, ce fut un moment où j'avais peur de toi plus que n'importe qui au monde mais avec le temps tu changeais petit à petit, je sais pas non plus ce qui était à l'origine de ce type de comportement chez toi mais bref là n'est pas la question. Donc ce jour là, je me rapprochai et vis que tu étais tout en sueur. Au dirait que tu venais de rencontrer l'ange de la mort, tu étais dans tout tes états et tu parlais de ma mère et de sa fièvre qui l'a emportée juste après mon sevrage. Mon oncle Mouhamed essayait de te calmer en te disant que tu étais trop pessimiste, que tu n'est pas médecin et que ce dont tu avais peur n'était pas à l'origine de ce qui a causé ma perte de conscience et effondrement à l'école. Mais mon oncle Mohamed ne pouvait juste pas te raisonner puisque toi papa, tu lui avais répondu qu'il n'avait jamais eu d'enfant qu'il n'a jamais perdu de femme emporté par cette maladie, donc il ne pouvait pas savoir l'état dans lequel tu te retrouvais. Tu es même allé jusqu'à lui dire que tu n'a pas confiance en l'hôpital à laquelle je fus examinée et que tu comptais bien me prendre et m'amener dans un autre hôpital plus équipé avant de lui dire que "j'ai déjà perdu sa mère il n'y a même pas cinq ans, j'ai été traumatisé et incapable d'élever mon propre enfant au point de devoir te confier la garde, je ne vais pas rester les bras croisés car je ne suis pas prêt de perdre la seule source de mémoire de ma chère et tendre épouse. À son réveil je l'emmène avec moi, un point c'est tout. Je suis résolu et je ferai n'importe quoi pour le maintenir en vie le plus longtemps possible, quitte à me sacrifier". Ces mots m'avaient secoués et j'avais peur que l'homme qui prétend être mon père m'emporte avec lui, je suis donc sortie de ma cachette pour aller courir dans tes bras oncle Mohamed et te demander ce qui se passait dans la maison. Et en tant que adulte, vous aviez tout fait pour me cacher la vérité avant de me renvoyer dans ma chambre de nouveau mais à ce moment là vous ne vous doutiez guère que la petite enfant a tout entendu. Vous vous êtes éloignés pour discuter plus calmement suite à mon intervention et plus tard j'ai constaté que mon oncle qui prétendait être mon père biologique était parti me laissant toujours sous tes soins. J'étais heureuse de rester avec toi à l'époque, je ne sais pas si c'est mon comportement qui l'avait fait changé d'idée ou pas puisque je ne voulais rien avoir avec lui donc je l'avais grave rejeté tout en paraissant ignorer l'objet de votre discussion mais son idée fut complètement abandonnée par la suite. J'étais jeune alors j'avais pas une certaine maturité de pouvoir découvrir ou comprendre toutes les parts d'ombres dans votre discussion, donc je jouai juste la carte de la prudence en ne pas me s'interroger trop mais en espionnant discrètement. Et plus le temps passait, plus je compris petit à petit les motivations de père à vouloir me cacher la vérité, les contextes de la mort de ma mère ainsi que la maladie qui a emporté grand père maternel avant de découvrir que je risquai moi aussi d'être atteint par cette même maladie, d'où toutes ces mesures de précaution que tu as pris plus tard dans ma vie, père. Voilà en gros comment j'ai su et faire semblant durant tout ce temps, mon oncle Mohamed.
- je vois, tu as été vraiment intelligente, patiente et prudente aussi. Nous sommes vraiment désolés ton père et moi d'avoir eu recours à cela pour te cacher une chose aussi importante. Ça n'a pas été facile pour toi de vivre tout en sachant que tes parents te mentent depuis ta naissance mais comme tu viens de dire "tu comprends en quelques sortes les raisons qui lui ont poussé à le faire", c'est soulageant même si tu ignores d'autres choses plus compliquées encore qui ont influe dans cette décision mais t'inquiète pas, je vais m'assurer à ce que tout soit clair sur la tête de tout le monde avant de sortir d'ici. Mon frère, il est temps de leur raconter les choses qu'il ne savent pas, ces deux familles ici présentes ne forment qu'une seule et même famille en réalité, pas besoin de cacher plus longtemps le pot aux roses.
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Chronique de M. Moustapha: Destin ou Fatalité
Любовные романыC'est l'histoire d'un jeune lycéen orphelin de père surnommé Taa qui rêve de devenir médecin et qui a rencontré dans le passé une jeune et super élégante fille dont il tombe affreusement amoureux. Leur rencontre au lycée va bouleverser la destin du...