Le stress : good cop', bad cop'.
Le stress est ce surcroît de tension qui court dans notre organisme et qui nous permet de faire face aux situations d'urgence. Intensification de l'activité électrique, prolifération de l'adrénaline et de l'endorphine, le stress est même pour certains une drogue qui les aide à se sentir vivants.
Pourtant, on retient surtout ce mot pour ses conséquences nocives sur notre confort de vie. Il est alors associé à l'angoisse, au manque d'estime de soi, à la peur de l'échec et conduit le plus souvent à une perte de ses moyens en situation d'enjeu comme à des troubles physiologiques et psychiques qui s'inscrivent rapidement en spirale vertigineuse d'autodestruction.
Le stress : une mesure différentielle.
Le stress résulte d'une appréciation personnelle du réel qui est jugé comme à risque.
Le stress négatif, lui, se développe sur le terreau d'un défaut d'estime de soi. C'est le plus souvent une erreur d'appréciation qui fait voir à tort les épreuves de la vie comme un escalier aux marches infranchissables.
Au risque d'enfoncer des portes ouvertes, le rôle des parents est d'aimer leur enfant, sans condition, afin qu'il se sente et se reconnaisse comme capable d'affronter le monde. Mais personne n'est parfait et les parents n'y font pas exception qui, pris dans les feux divergents du regard culpabilisant de la société sur les éducateurs infaillibles qu'ils sont sensés être spontanément et leurs propres désirs et frustrations, ne nous laissent pas grandir sans avoir subi quelques reproches. De même, on ne vit pas, on n'expérimente rien sans rencontrer quelques échecs.
Or, si l'on dit mesurer le bonheur par contraste avec les malheurs de la vie, c'est dans les faits le plus souvent le malheur qui se distingue de la morosité routinière du quotidien. Ainsi, on a naturellement une conscience plus aiguë de ses échecs, qui nous restent sur le coeur, que de nos réussites, le plus souvent détrônées de notre conscience très rapidement par d'autres désirs, d'autres frustrations, d'autres échecs ou contrariétés. Et, naturellement, on les ressasse, nos déconvenues, bien plus que nos triomphes. Et cette répétition provoque un autoconditionnement de notre sentiment d'échec, qui devient la certitude, peu à peu, d'une incapacité à réussir. Dès lors, rien n'étant plus accessible, plus rien n'est à tenter et on se recroqueville en soi-même, dans la crainte résignée des prochains coups du sort.
Certains de nos échecs sont trop douloureux pour être assumés de face et, alors, ils passent en tâche de fond, en traitement inconscient. Passant sous les radars de la conscience, ils n'en continuent pas moins à ronger l'assurance des individus et à saper notre volonté, influençant nos actes pour nous mener à la reddition sans combattre, troublant notre perception de nous-mêmes et de la réalité, perturbant notre sommeil et compromettant notre bonheur.
Je comme un jeu
Face au cache-cache permanent auquel se livre notre inconscient afin d'évacuer de notre conscience les tracas encombrants, il est nécessaire de pratiquer l'introspection, ce regard critique et bienveillant qu'on porte sur soi-même afin de comprendre ce que sont nos traumatismes, nos mécanismes intérieurs et, se comprenant, de pouvoir se réapproprier sa propre existence et son libre arbitre. Rejuger les échecs passés avec du recul afin de redistribuer les torts, comprendre comment la situation aurait pu mieux se passer et en tirer une force pour affonter les futures épreuves de la vie plutôt que d'en tirer un sentiment destructeur d'incompétence stérile.
Les leviers pour lutter contre le stress
Rien n'est irréversible sinon la vie et la mort. Tout est question d'adaptabilité. Face au stress, il existe des dizaines de solutions dont, forcément, la vôtre.
Méthodes agissant sur les causes :
- introspection, avec ou non l'aide d'un tiers.
- reconfiguration émotionnelle : quand on s'est autopersuadé qu'on n'est bon qu'à l'échec, il faut se reconditionner en se récitant quotidiennement ses réussites jusqu'à avoir réintégré son sentiment de capacité.
- rééducation egotique : réaliser petit à petit des projets de plus en plus ambitieux pour se reconquérir une estime de soi.Méthode agissant sur les symptômes :
- une bonne hygiène de vie (activité physique, alimentation équilibrée et saine, sommeil régulier) car l'esprit est plus fort nourri d'un corps sain et que la reconquête de l'estime de soi peut commencer par soi-même.
- techniques de relaxation (notamment basées sur les principes de la sophrologie) qui consistent à focaliser son attention, sa concentration, sur une sensation, un geste, une image mentale, un son, en tout cas quelque chose de positif ou neutre qui, simplement, vient occuper tout l'espace de la pensée et, prenant la place des pensées anxiogènes et parasites, aide à faire redescendre la pression. Cela peut-être l'écoute et la visualisation de sa respiration, le malaxage en conscience de la perception d'une balle anti-stress, la visualisation intérieure multisensorielle d'un lieu agréable où se projeter, un refuge, une musique de relaxation sur laquelle on se branche pour se vider la tête...
- défoulement émotionnel (théâtre, chant... ) ou physique (sport, danse...) afin d'évacuer la tension psychique en vidant le corps de son énergie.N. B. : les mécanismes du stress ont beaucoup de points communs avec ceux de la dépression, et tout ça peut avoir des causes et effets physiologiques nocifs. On n'hésitera donc pas à demander un avis médical sérieux sur son état.
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Le fil d'Ariane
AcakParce que, quand on tourne en rond dans sa tête, on ne va plus nulle part... Voici mon petit cabinet virtuel pour vous aider à reconnaître votre Minotaure et trouver la sortie de votre labyrinthe intérieur : explications sur le fonctionnement psychi...