Rêve 14 - L'homme est un loup pour l'homme (Hobbes)

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On dit que l'être humain est un être violent. Certains disent qu'il est fait pour l'amour. En réalité, l'homme est une créature subtile et complexe toujours en tension, toujours en changement, toujours déchiré entre ces deux pôles : le yin et le yang de son fonctionnement psychique. Créature sociale, on a besoin d'autrui pour se définir, se construire et s'épanouir. Or, l'autre est limitateur de nos libertés puisqu'il exige aussi sa part de l'existence. C'est cette frustration, cet antagonisme inévitable qui est facteur de violence : créature territoriale, l'humain voit comme une agression toute intrusion sur son domaine, qu'elle soit réelle ou fantasmée. Appelez ça dignité, égoïsme ou paranoïa mais l'intrus devra toujours montrer patte blanche et jurer allégeance sous peine que sa venue en travers des plates bandes d'autrui soit vécue comme déclaration de guerre.

En résultent forcément de grandes pulsions de violence quand on vit en société, des instincts brutaux qui remettent en cause l'image qu'on a de soi-même. Oui, nous avons de grandes violences qui nous traversent. Mais les sociétés inégalitaires et violentes que nous nous imposons rendent à la fois légitime et dangereuse cette brutalité : légitime parce que c'est une réaction salutaire face à l'oppression mais dangereuse car l'expression de cette violence, le plus souvent, se fait sur un camarade de tourmente et non sur la source qui cause ce besoin d'agir brutalement.

La violence est une réaction à la peur, une mécanique de l'action qui engage dans une spirale destructrice. La force est son arme. Or, être humain implique justement de transformer cette arme de la peur en outil de l'amour pour bâtir un monde où l'on fait corps avec autrui pour être mieux soi-même.

Voilà Voilà !
C'est un rêve assez long, cette fois-ci, avec beaucoup, beaucoup de détails !
J'espère que tu pourras en faire quelque chose !! ^^
Merci beaucoup de m'offrir ces petites analyses qui sont pour moi de grandes expériences !
Bonne chance ! :)

Avec un petit groupe de personnes, je vis dans une grande montagne, aux flancs couverts de prés ou de végétation (forêt). Il y fait assez froid et l'atmosphère est toujours humide.

==> La montagne est symbole d'élévation, d'une recherche d'évolution positive, d'exigence. Tu la vis en groupe et dans la nature : c'est une utopie loin des turpitudes de la ville qui se dessine. Un désir de rupture avec ton quotidien où tu te sens enlisée, de paix et de ressourcement ?

Un jour (je ne sais plus pourquoi : il a dû se passer des choses avant mais je ne m'en souviens pas), nous décidons, d'un commun accord, d'aller demander de l'aide. Un garçon, et moi-même (j'aurais juré que les autres nous nommaient "roi" et "reine") sommes donc désignés, très naturellement, pour accomplir cette tâche. Il s'agissait de poser, attacher des petits papiers à certaines branches, en faisant le tour de la montagne, pour alerter les voyageurs (de je ne sais quel danger).

==> On ne fuit pas sans raison et votre retraite dans les hauteurs dit quelque chose, peut-être, d'une forme de répulsion pour la plaine, ses villes et son troupeau d'anonymes vociférant sur le chemin de l'abattoir. Dès lors, puisque ce danger n'implique pas de fuir votre ermitage mais bien de décourager les nouveaux-venus, c'est qu'il s'agit plutôt de vous protéger vous-mêmes des intrusions, à moins que ce ne soit par projection un moyen de vous décourager vous-mêmes de venir vous réfugier en montagne. Quoi qu'il en soit, vous agissez en tant que monarques et donc incarnation de votre peuple et royaume, ce qui consacre le caractère officiel et fondamental de votre geste. Pour ce qui est de la modalité des petits papiers, ça ressemble au traumatisme laissé par la course d'orientation à l'école !

Nous partons et j'observe attentivement les deux endroits à parcourir : à gauche, le chemin est presque impraticable, couvert d'épaisses forêts et de pentes dangereuses qui se glissent dans l'obscurité ; à droite, le chemin ressemble à une calanque, fait de roches blanches, pas très élevées et stables.
Je me décide alors d'un coup : Il irait à droite, je prendrais le chemin de gauche.
Et, alors que je prend cette décision, je sens un élan protecteur grandir en moi. A l'évidence, j'espère ardemment qu'il n'arrive rien au garçon (que je ne connais pas et dont je n'ai aucun souvenir de son visage).
Une fois les préparations finies, nous nous élançons chacun de son côté pour remplir notre mission.

Le fil d'ArianeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant