Pourquoi on se sent souvent mal auprès des autres, dépossédé de soi, menteur ou sacrifié, contraint, inhibé, isolé, incompris ? Parce que nous sommes tous des oignons.Nous sommes tous un mille-feuille de masques sociaux et, dès la naissance, on commence notre collection de masques : le sourire, la colère, les pleurs sont nos premiers masques, nos premiers outils pour gérer nos relations aux autres et obtenir satisfaction de nos besoins impérieux.
Au fil du temps, nos masques se multiplient, se nuancent, se complexifient : les langages verbaux et non verbaux viennent construire de nouveaux outils, de nouveaux masques, les vêtements aussi.
Il en ressort que, dans le cas d'une crise de conscience, l'être socialisé aura le sentiment de perdre pied, de s'être perdu. De n'être pas compris, reconnu, considéré pour ce qu'il est. Dans certains cas, même, il ne saura plus bien où il en est.
Parce qu'on ment sans cesse partiellement dans le but d'aplanir les difficultés relationnelles, il se glisse sous chaque masque une ombre de culpabilité, des taches de remords et de regrets, des traces de mauvaise conscience et des pertes d'estime de soi, au final.
Aussi, il faut aborder notre identité sous l'angle d'un enjeu moral : être est bien plus souvent choisir de faire que ce qui jaillit spontanément.
Si le jaillissement spontané de l'être était la vérité désirable de l'individu, tous les hommes seraient des violeurs et des assassins, les femmes des empoisonneuses hystériques.
Non. Être, c'est faire des choix dans notre action sur le monde, les autres et nous-mêmes.
Nous sommes tous des oignons. Tel Descartes et sa bougie à la con, celui qui se chercherait en rejetant couche après couche tous ses masques ne trouverait en réalité plus rien d'autre que l'idée de lui-même, une idée forgée par le poids de l'expérience de soi et donc le bilan moral de nos actes.
Aucun de nos masques n'est un mensonge : ce sont des facettes complémentaires à travers lesquelles se dessine le prisme de notre complexité essentielle.
Couche après couche, nous nous construisons par l'expérience, chaque événement venant récrire ou se faire récrire en fonction des tensions inconscientes du moment. L'esprit retiendra ce qui lui paraîtra saillant, essentiel, et rangera le reste au rayon des denrées périssables.
Nous sommes la somme d'une infinité d'instantanés conscients interprétés par notre conscience et notre inconscient.
En effet, créatures vivantes, nous ne sommes pas monolithiques mais changeants. Chaque donnée vient activer connaissances, émotions et réactions et nous tranchons nos actes en fonction de ce qu'on comprend de la situation à un moment donné.
En résulte cette impression à la fois d'évidence et d'inconsistance de l'être.
En avoir conscience, c'est déjà se donner les moyens de se comprendre pour se construire par nos choix éclairés et réfléchis comme par nos actes efficaces et déterminés.
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Le fil d'Ariane
DiversosParce que, quand on tourne en rond dans sa tête, on ne va plus nulle part... Voici mon petit cabinet virtuel pour vous aider à reconnaître votre Minotaure et trouver la sortie de votre labyrinthe intérieur : explications sur le fonctionnement psychi...