Oui, je sais, le jeu de mot est pourri, mais c'est tellement en accord avec mon propos que je n'y résiste pas.
Tous les parents sont incompétents.
Plaçons déjà un jalon sur lequel il sera ainsi inutile de revenir. En effet, être parent, certes, c'est d'abord le fait biologique d'avoir donné naissance, et une galipette de 30 secondes suivie de 9 mois de laisser-pousser, c'est à la portée du premier marsupial venu, mais c'est surtout pallier aux besoins de sa progéniture. Et c'est là que le bât blesse.
Nulle autre école de la parentalité que celle des représentations stéréotypées héritées de notre milieu, de nos parents, de notre culture. Or, nous sommes tous imparfaits et, en tant qu'enfant, nous avons eu le privilège de l'égocentration : c'est à dire que nous avons jugé nos parents depuis notre point de vue partiel et subjectif, fermant les yeux par idolâtrie ou chargeant la mule par mauvaise foi. Il en résulte des principes hérités de notre relation avec nos parents, et non des prises de conscience de ce qui fait le bon fonctionnement d'un lien parent-enfant.
Par principe, donc, nos parents nous ont fait défaut, car on aura toujours des choses à leur reprocher, et ce sont souvent ces reproches qui vont conditionner notre propre posture parentale. En effet, on imitera ou cherchera à compenser ce dont on a manqué. Il en résulte que la parentalité se construit d'abord a priori, et qu'elle s'impose à l'enfant à venir.
Ce qui implique que l'enfant doit imposer ses besoins sur ceux projetés par le parent.
Et cela peut impacter louuuuuuurdement la psychologie de l'enfant, sommé d'être un autre par les fantasmes parentaux issus du passé et des autres, alors que cette graine d'ADN a déjà ses propres pulsions individuelles.
Combien de relations enfant-parent parasitées et perverties par ces attentes parentales en totale inadéquation avec les inclinations de leurs enfants ? Combien de sensibilités ignorées pour coller à des fantasmes ?
Parents, écoutez vos enfants.
Enfants, expliquez à vos parents.
Il n'y a pas de destin chevillé à l'ADN, mais la formule complète de l'individu n'est pas non plus comprise dans la volonté parentale. L'identité se construit dans l'interaction avec tout et tous. Les parents ne sont qu'une partie de cette influence, et eux-mêmes construisent leur parentalité en interaction avec leur enfant. Donc, pas de tyrannie exclusive ni d'arrogance autonomiste : du réalisme et du respect.
Et, pour ça, de la communication.
Les parents, je l'ai dit, naissent incompétents à la parentalité, et leur parentalité a autant d'expérience que leur enfant, puisqu'elle naît en même temps que lui.
Les parents apprennent donc à leurs enfants les leçons qu'ils ont tirées de leur expérience, mais l'enfant doit leur apprendre les leçons tirées de la sienne. C'est un co-apprentissage.
Les parents ne sont pas des monstres sacrés, ni des cons finis, d'ailleurs. C'est un entre-deux. Des individus en perpétuel changement, avec leurs failles et qualités, leurs craintes et leurs rêves, et surtout leur capacité d'adaptation, comme les enfants.
En revanche, là où on ne dérogera pas, c'est dans l'absolue essentialité d'un fait : les parents sont là pour porter leur enfant vers le bonheur et l'autonomie. Aussi, tout acte, toute parole visant à saper la confiance en soi ou nier les volontés et sentiments raisonnables d'un enfant relèvent de la maltraitance et tombent sous le coup de la loi : l'assistance sociale et la justice sont deux institutions qui ont pour fonction de prendre le relais lorsque les parents sont à ce point défaillants. Je ne parle évidemment pas d'erreur de jugement passagère, mais bien de systèmes nocifs mis en place par les parents pour nier le libre-arbitre et la sensibilité de leurs enfants.
Je vous invite à aller constater les dégâts causés par de telles parentalités maladives dans les interprétations des rêves 4, 9, 16 et 19 où je prolonge ces réflexions.
Enfants en souffrance, adolescents en déprime, ne jetez pas l'éponge, ne vous mettez pas à croire comme les Grecs anciens à la toute puissance des Dieux et au tragique de l'humain : un parent défaillant vous fait mal, certes, mais il ne constitue pas la totalité de l'univers et ne présume pas de votre avenir ! L'existence est longue, le monde vaste, et le bonheur est tapi dans chaque ombre de souci !
Ouvrez les yeux et la bouche : croquez la vie, créez du lien. Autour de vous, il y a des tas de gens formidables et compétents qui peuvent vous aider à reprendre pied : professeurs, qui sont en première ligne, infirmiers, psychologues scolaires et assistants sociaux, qui sont les personnes référentes dans tous les établissements scolaires, la maisons des adolescent, qui est un lieu d'accueil gratuit et anonyme dans chaque grande ville pour vous orienter et vous aider, sans compter les numéros d'urgence ! Allez donc jeter un oeil à mon autre guide sur la sexualité, où j'ai répertorié les bonnes adresses et numéros utiles quand on se sent mal : https://www.wattpad.com/724984065-du-cul-en-choeur-on-en-parle-un-peu-partout

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Le fil d'Ariane
RandomParce que, quand on tourne en rond dans sa tête, on ne va plus nulle part... Voici mon petit cabinet virtuel pour vous aider à reconnaître votre Minotaure et trouver la sortie de votre labyrinthe intérieur : explications sur le fonctionnement psychi...