XIX - Louis

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Point de vue Louis Tomlinson. « S'engouffrer dans une merde jusqu'au cou, c'est mon rayon. »

Au bout de quelques semaines, j'en ai eu assez. J'ai fini par le suivre jusque chez lui le plus discrètement possible, ratant un entraînement important par la même occasion. Harry ne semblait pas avoir changé aux yeux des autres qui ne le connaissaient pas, mais à mes yeux, c'était tout autre chose. Ses yeux étaient vides. Dénués d'un sentiment quelconque. Ses mains étaient massacrées, et c'était le cas de le dire: des écorchures ornaient ses longs doigts osseux. Son visage en avait quelques unes également parfois, mais ce fut bien plus rare. Alors je n'osais imaginer le reste de son corps.
C'était donc pour cette raison que je me retrouvais à plusieurs heures de Londres, avec ma voiture dernière génération qui faisait royalement tâche en ce lieu.
Non seulement il devait peu dormir pour venir en cours, mais en plus il se trouvait dans un des pires quartiers d'Angleterre. C'était lugubre, les immeubles étaient en piteux états et certainement insalubres, les dealers rôdaient à la recherche d'un potentiel acheteur, les drogués donnaient l'impression d'être au bord d'une overdose, dont un qui était déjà visiblement mort vu la couleur de sa peau et l'odeur qui émanait de son corps que je pouvais sentir même enfermé dans ma voiture. J'avais appelé les flics, d'ailleurs. Mais vous savez ce qu'ils m'ont répondu? Que ce n'était pas la première, ni la dernière qu'il y avait un cas comme celui-ci et qu'ils ne pouvaient plus rien pour lui. Ils ne venaient même pas vérifier qui il était, s'il avait de la famille qui le cherchait, s'il avait des amis ou je ne sais quoi d'autre. Non, il était clairement abandonné là, proche des bennes à ordures. Et ça me fit froid dans le dos. Tout autant que les armes à feux visibles dans les jeans des habitants. Ils ne devaient pas avoir que celles-ci, ils devaient porter des armes blanches également. Je ne me sentais clairement pas à ma place ici et Harry ne devait pas se sentir en sécurité non plus. Je n'osais l'imaginer à la place du jeune homme couché au sol complètement mort. J'avais envie de vomir, mais je tentais de ravaler la boule qui se coinçait dans ma gorge en buvant de l'eau. Mais ceci avait également des désavantages, j'avais envie de pisser sévèrement, seulement, j'avais trop peur que l'on ne décide de me tirer dans le dos si jamais j'osais le faire dans le quartier.
J'avais essayé de joindre Harry sur son portable, plusieurs fois même, mais il n'y avait rien à faire, il ne répondait pas. Il m'ignorait complètement, et je ne savais plus vraiment ce que je faisais ici.
Je fus étonné de découvrir Zayn à quelques mètres de moi. En fronçant les sourcils, j'ouvris la fenêtre côté passager de ma voiture et l'appelais le plus discrètement possible: je manquais d'éclater de rire en voyant le bond qu'il eut fait. Il grimpa dans mon véhicule et soupira d'aise lorsqu'il sentit la chaleur à l'intérieur de celle-ci. Il faisait bien plus froid dans cette ville qu'à Londres. Ou alors, était-ce à cause de l'ambiance? Je n'en savais strictement rien, et au fond, je m'en foutais. Tout ce que je voulais, c'était sortir Harry de là et comprendre pourquoi et comment Zayn était arrivé ici.
« Nos esprits se rencontrent, dit Zayn.
- Comment t'es venu? Et qu'est-ce que tu fais là?
- Taxi, j'ai suivi Harry. Niall s'inquiète pour lui et je voulais comprendre pourquoi il avait arrêté de bosser tout à coup. Et toi?
- Je l'ai suivi aussi, mais pour essayer de le faire revenir, en quelques sortes.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé entre vous?
- J'ai fait le con, il l'a fait aussi mais je suis le seul à tenter désespérément de réparer tout ça.
- Niall m'a dit certaines choses sur Harry. Il paraîtrait que lorsqu'une personne s'attachait trop à lui, il faisait en sorte de l'éloigner et il se braque.
- Il t'a dit pourquoi il faisait ça?
- Il est resté vague. Juste qu'émotionnellement il n'était pas stable. Je n'ai pas compris dans quel sens, mais il n'a pas voulu m'en dire plus.
- Je ne savais pas que tu étais si proche de Niall, vous vous détestiez il y a peu.
- Ouais mais...
- Baisse-toi! Le coupais-je. »
Ni une, ni deux, nous nous baissions dans la mesure du possible. Harry était sortit d'un immeuble et croyez-moi, j'avais l'impression de rêver. Et à en croire la mine surprise de Zayn, je n'étais pas le seul. Harry avait serré la main à un des dealers armé, et discutait avec lui comme si c'était un ami de toujours. Merde, mais c'était quoi ce bordel? Tout à coup, le mec avec qui il était nous pointa du doigt en parlant à Harry et se dernier fronça les sourcils avant de souffler puis de hocher la tête. Il dit encore quelques mots avant de s'approcher de nous. Merde, merde, merde...
« Zayn, cache toi, je gère.
- Tu te fous de ma gueule? Je t'ai toujours dit que si t'étais dans la merde, je foncerai tête baissée avec toi. Et puis, à l'origine, je suis venu de moi-même. T'inquiète, c'est Harry, tout peut qu'aller. »
Je n'en étais pas si sûr. Il semblait plus énervé qu'autre chose de nous avoir repéré, et clairement, son regard faisait peur. Ce que m'avait dit Zayn plus tôt me revint en mémoire "Émotionnellement, il n'est pas stable". Il frappa contre la vitre, et je m'assis plus confortablement, tout en prenant mon éternel visage impassible avant d'ouvrir la fenêtre.
« Qu'est-ce que vous faites là?
- Bonsoir à toi aussi Harry, ironisa Zayn. Comment vas-tu? Nous ça va, nous avons juste séché un...
- Je m'en branle Zayn, coupa Harry. Pour l'amour de Dieu, que faites vous là, réellement?
- On t'a suivi, dis-je. On s'inquiétait pour toi et Niall aussi alors...
- Alors vous avez trouvé ça judicieux de venir jusqu'ici, au péril de votre vie? Je vous conseille de partir et de ne plus revenir ici, si vous tenez ne serait-ce qu'un peu à votre vie.
- Et toi?
- Moi? Je ne risque rien, ici. Tu peux repartir penaud.
- Tu te fous de moi, et tes mains alors? Pourquoi elles sont blessées?
- T'inquiète pas je te dis, je sais parfaitement me défendre, alors putain, casse toi!
- Un problème Harry? Hurla le gars de tout à l'heure.
- Aucun Gab, répondit Harry. Tu vois? Je ne risque rien.
- Mais dans quoi tu t'es fourré? Demanda soudainement Zayn.
- Nulle part.
- Ça ne te ressemble pas, dis-je.
- Tu ne me connais pas aussi bien que tu le crois, Louis Tomlinson. Déguerpissez. »
Il était froid, dur, distant.
Cette nuit là, j'avais dépassé les limitations de vitesse. Zayn ne parlait pas, mais au fond, je savais qu'il avait peur qu'on ait un accident. Ma vitesse était bien trop rapide, et si on croisait les flics, je perdrais certainement mon permis. Mais là, à cet instant précis, je n'en avais rien à faire. Des m'avait envoyé un message, m'ordonnant de le rejoindre dans un restaurant et si je n'étais pas à l'heure, je risquais d'en baver: franchement, ce n'était pas le moment. J'étais énervé et inquiet à la fois.
Putain de merde Harry, je n'en ai pas fini avec toi.

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Je dédie ce chapitre à ma merveilleuse lectrice lealachieuse2000 , qui me donne une motivation d'enfer.
J'espère que ce chapitre vous aura plût!
Qu'en pensez-vous?
Merci infiniment.
Lots of love.💚

Escort [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant