XXXIV - Louis

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Point de vue Louis Tomlinson. « Un bateau ne coule pas sans raison. »

Le carnet caché sous mon oreiller, ma femme dormant à mes côtés, j'imaginais Harry à sa place. Comme ceci, je pus m'endormir à mon tour, le cerveau en vrac, le coeur en miettes, les yeux aussi gros et rouges que des tomates.

*~*~*

J'avais réussi mes examens aux partiels et avais obtenu mon diplôme, ce qui m'avait finalement permis d'entrer dans l'entreprise de Des, à mon plus grand désespoir. Tout d'abord, le piston n'était absolument pas mon genre, au contraire, j'aurai préféré, quitte à entrer dans une entreprise, le faire par mes propres moyens et capacités. Ensuite, me retrouver à être le subordonné de mon beau-père était un cauchemar, et mes collègues de travail ne m'aidaient en rien en me bizutant à cause du patron. Harry me manquait de plus en plus, Kristen m'énervait déjà alors qu'elle faisait tout pour que ça se passe bien, Zayn et Niall se retenaient de me foutre leur amour en pleine gueule par peur de me rappeler Harry plus qu'il ne me hantait déjà, et plus rien ne réussissait à me faire sourire, pas même ma mère. En récapitulatif, j'étais loin d'être heureux.
« C'est une chance d'être à ta place, Louis. Et il semblerait que tu ne t'en rendes pas compte.
- Si, je m'en rends parfaitement compte. Mais je souhaite juste réussir de moi-même. Tu m'as empêché de vivre la vie que je souhaitais, laisse-moi au moins parcourir les échelons seul, comme toutes personnes normales.
- Il n'a pas tord Des, me défendit ma mère, laisse-lui te prouver qu'il a des capacités à réussir seul.
- Attends d'obtenir ton propre salaire, et ensuite tu feras comme tu voudras. Mais tu te rendras bien vite compte que tu aurais mieux fait de rester à mes côtés, cela t'aurais évité d'acquérir un salaire minable tout au long de ta vie. Ma porte sera tout de même ouverte, puisque tu es l'héritier de l'entreprise. »
Je soupirai après avoir terminé de raconter ma conversation avec Desmond ce matin-même à Zayn et Niall.
« Tu as fait le bon choix, tenta de me rassurer Zayn.
- Désolée de vous déranger les gars, intervint Kristen, mais je viens d'avoir mon père au téléphone. Il nous invite, Louis, Iris, Desmond, Johanna et moi au restaurant. Mais il m'a également dit que si Zayn voulait venir, il pouvait. Tu lui as fait une bonne impression, dit-elle en se tournant vers mon meilleur ami.
- C'est gentil de sa part, si tu préfères que je vienne Louis, il n'y a aucun problème.
- Si, dit Niall en se levant, il y en a un. J'en ai assez de devoir supporter la mauvaise humeur de Louis tous les jours, nous n'avons même plus de temps tous les deux. Il n'est plus un enfant, il peut s'occuper de lui tout seul bon sang! Il n'est pas le seul à qui le départ d'Harry fait mal. Je l'ai connu avant lui bordel, s'il n'avait pas débarqué dans sa vie, jamais il ne serait parti! Mais ce n'est pas pour autant que je vais embêter mes proches à cause de ça, moi au moins, je continue d'avancer, même si putain, c'est dur parce que j'ai également besoin de le voir!
- Partez, dis-je étrangement calme. Vous êtes en vacances, non? Voyagez, ou restez chez vous, mais allez vous-en. Vous en avez besoin. Essayez de vous retrouver, de passer du temps ensemble, ou je ne sais. Mais je veux que quand vous revenez me voir, vous soyez rempli d'amour et calmes. Et surtout, que vous arrêtiez de vous cacher devant moi, parce qu'au final, c'est ça qui me fait le plus mal. Agissez avec moi comme si j'allais bien, comme si ma vie n'était pas gâchée depuis que je me suis marié. Excuse-moi Kristen... Mais tu sais tout aussi bien que moi que j'étais contre cette union, et ce depuis le début. Alors maintenant vous permettez mais j'aimerai être seul un moment. »
Zayn me fit tout de même une petite accolade, avant de s'en aller avec Niall. Mon meilleur ami semblait en colère contre son petit ami, mais je savais que ça ne durerait pas puisqu'il avait vu que moi, je ne lui en voulais pas. Kristen avait également disparue de ma vue et je me retrouvais, comme je l'avais demandé plus tôt, seul. Desmond nous avait acheté une maison en guise de cadeau de mariage. Elle ne me plaisait pas. Enfin, elle avait son charme, mais... Je ne m'y sentais pas à ma place. Mon rêve, c'était de l'acheter par mes propres moyens, de construire ma vie entière avec une personne que j'aime et certainement des enfants qui courraient dans la maison et dans le jardin en jouant avec nos chiens. C'était niais, c'était cliché, mais c'était ce que je souhaitais. Et même si j'allais peut-être obtenir la moitié de mes souhaits avec Kristen, je ne pourrai jamais être pleinement heureux. Je ne tomberai pas amoureux d'elle. Je ne voudrai pas lui faire l'amour. Je ne voudrai pas d'enfants d'elle. Je ne voudrai pas adopter des chiens avec elle. Et je ne voulais pas qu'elle porte mon nom par dessus tout. Mais je savais, au fond de moi, qu'au moindre faux pas de sa part, je demanderai le divorce, quitte à être renié. Malheureusement pour moi, elle était trop parfaite pour avoir une assez bonne raison de tout stopper. Elle essayait désespérément de ne pas me contrarier, elle ne me parlait qu'au minimum comme je le lui avais demandé, et elle ne tentait pas d'approche tactile envers moi. En récapitulatif, c'était comme si ce mariage n'avait jamais existé, comme si nous étions deux inconnus. Et dans un sens, je me sentais mal de lui faire vivre ça, de ne pas lui faire connaître ce qu'était une vie heureuse suite à un mariage. Mais les sentiments ne se contrôlaient pas. Autrement, la vie serait trop facile et ennuyante, je suppose. J'appelais Harry comme je ne l'avais pas fait depuis un moment, dépassé par les événements, m'attendant à tomber sur le répondeur comme habituellement. Mais lorsqu'à la deuxième sonnerie on me répondit, dans un silence lourd et pesant, mon coeur rata un battement. Il avait répondu.
Mais personne ne dit un mot. Il y avait juste nous et le son de nos respirations. Et pourtant, j'avais des tas de choses à lui dire. Mais aucun mot ne pu traverser mes lèvres, tout comme je tentais d'empêcher des larmes de couler sur mes joues. Mon corps entier tremblait, la transpiration pointait le bout de son nez à cause du stress. J'avais qu'une envie, c'était le voir.
« Je suis désolé Louis. »
Et il avait raccroché, me laissant en boule sur mon canapé à pleurer comme un gamin. J'étais tellement abasourdi, que je laissais Kris me serrer dans ses bras.

Escort [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant