XIII : Espionnage

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Quand Harry toqua à la porte du cachot, celle-ci s'ouvrit instantanément.
- Vous vouliez me voir, professeur ?
- Oui.
- À quel sujet ?
- Bellatrix Lestrange.

Harry grinça des dents.
- Elle et moi avons eu une petite conversation pendant les vacances, reprit Rogue. Quand je lui ai dit que je n'avais plus la Marque, elle m'a demandé comment j'avais fait. Je crois que la beuglante que vous avez envoyé a fait un petit effet dans les rangs des Mangemorts. Je lui ai donc dit que c'était vous. Elle m'a répondu qu'elle aimerais bien que vous fassiez pareil pour elle, je lui ai donc proposé de venir ce soir. J'ai rajouté "Juste, l'année dernière, tu as tenté de tuer une de ses amies proches. Le fait est que tu as déclenché chez lui une telle fureur que ça ferait passer Tom pour un gamin apprenti en magie s'il se met en colère contre toi.". Ça vous dérange qu'elle vienne ?
- Non.
- J'ai aussi su que vous saviez transplaner dans Poudlard. Comment faites-vous ?
- Bah je m'entraînais avec Patmol à transplaner, et quand on transplane sans but précis, on arrive dans un sorte de Nulle-Part, d'où l'on peut voir tous les gens tranplaner. On voit aussi les bâtiments. J'ai vu Poudlard, il y a quelques failles magiques, je m'y suis donc engouffré, et j'ai atterrit dans le dortoir des Gryffondor.
- Je vois...vous avez déjà fait du transplanage d'escorte ?
- Un coup, oui, avec Ginny.
- Vous vous sentiriez capable de transplaner avec moi, au niveau de la lisière de la Forêt interdite ?
- Bien sûr.

Harry prit la main de Rogue, puis il transplana. Ce dernier les amena dans une clairière.

- Elle doit arriver à vingt-et-une heures.

Effectivement, dès que neuf heures du soir sonnèrent, Bellatrix Lestrange apparut.
- Ponctuelle, fit remarquer Harry.

Bellatrix ne dit rien, mais elle eut dans son regard quelque chose de dédaigneux, qu'Harry n'apprécia guère.Il fit alors apparaître l'épée de son ancêtre. Il se déplaça rapidement, puis il fit tomber Bellatrix à terre, et lui mit le tranchant de l'épée sous la gorge, après l'avoir désarmée.
- Tout ce qu me retient de te trancher la gorge, c'est Rogue. Juste pour ce que tu as fait à Ginny l'année dernière.
- Weasley ? C'est une sale Traîtresse à son sang.
Harry appuya encore plus l'épée contre la gorge de Bellatrix. Celle-ci regarda Rogue, suppliante. Il hocha la tête en signe de dénégation.
- Tu étais venue pour quelque chose, je me trompe ?
- Je veux que tu m'enlève la Marque des Ténèbres.
- Mais c'est que tu es exigeante en plus.
- J'aimerais que tu m'enlève la Marque des Ténèbres.
- Qu'est ce qui t'as poussé à changer de camp ?
- ce que tu as dit dans ta beuglante. J'ai été la plus fidèle, la plus loyale Mangemort du Seigneur des Ténèbres. Tout ça pour quoi ? Passer un séjour à Azkaban, et en risquer un deuxième, et pour apprendre que le mage à qui j'obéis n'est qu'un galeux de sang-mêlé, qui se faisait passer pour pur.
- J'ai mieux pour toi
- Quoi donc ?
- Tu vas retourner auprès de Voldy. D'après Rogue, tu es une excellente Occulmens. Tu vas devenir notre espion.
- D'accord ! Mais après tu m'enlève la Marque ?
- On verra. Si tu rempli bien ta mission, je plaiderai en ta faveur, pour que tu ne sois pas amenée à Azkaban. Tu jure que tu seras de notre côté quoiqu'il arrive.
- Oui.
- Alors ça ne te dérange pas de faire le Serment Inviolable ? Rogue sera notre enchanteur.

Harry et Bellatrix se joignirent par le bras.
- Toi, Bellatrix Lesatrange, née Black, t'engages-tu à espionner Voldemort pour le compte d'Harry Potter ?
- Je m'y engage.
Un fil doré, tel un serpentin, s'enroula autour des deux poignets.
- T'engages-tu à faire le même travail que moi, de déjouer les plans de Voldemort, sans qu'il ne sache que cela vient de toi, de lui donner des informations capitales et de ne rien divulguer à personne, mise à part Harry ?
- Je m'y engage.
Un deuxième fil doré s'enroula.
- T'engages-tu à ne tuer, torturer ou blesser, que ce soit physiquement ou moralement quand tu pourra l'empêcher ?
- Je m'y engage, dit-elle, tandis que le troisième fil s'enroulait et disparaissait.

Bellatrix transplana.
- Vous m'avez fait peur avec votre épée, dit Rogue.
- Je ne l'aurai pas tuée, même si l'envie ne m'en manquait pas. C'est psychologique. Mais elle ne nous trahira pas, sinon elle mourra, telle est la règle du Serment Inviolable.

Un silence s'en suivit.
- Je voulais vous dire autre chose.
- Quoi donc, répondit Harry.
- J'étais dans le bureau de Dumbledore quand vous avez envoyé un patronus. Sa nouvelle forme m'a étonné.
- Nouvelle forme ?
- Votre patronus est un cerf, non ?
- Oui.
- Eh bien là, c'était quelque chose de plus...difforme.
- Attendez...Spero Patronum !

Une forme, mi-cerf, mi-autre chose apparut. On vit le patronus se transformer. Les pattes s'élargirent, des griffes remplacèrent les sabots. Le corps devenait plus musclé, faisant passer le patronus de proie à prédateur. Un touffe de poils sombres apparurent au bout de la queue. Les cornes se rétractèrent, les oreilles s'arrondirent. Les crocs poussèrent pendant que le museau devenait de plus en plus court, puis une magnifique crinière apparut autour du cou.

- Un lion ? demanda Rogue. Pourquoi ?
- Ancêtres, sans doute. Les lions et les Potter sont assez rapprochés.
- Il y a un lien entre Godric Gryffondor et vous ?
- En quelques sortes.
- Je sais que le lion de la chambre forte des Potter a été réactivé, c'est aussi le lion qui ornait le bureau de Gryffondor, du temps où il était à Poudlard.
- C'est ça.
- Les natifs Potter sont les seuls à pouvoir y acceder ?
- Non, par exemple, si je vous donne l'autorisation d'y acceder, vous pourrez, vous serez juste devant le gardien pendant un moment. Il demande si on a quelqu'un dans sa vie, le gardien est aussi au courant de la descendance. En parlant d'elle, je ferai bien d'aller la rejoindre, elle va encore me passer une leçon de morale après.

Il transplana, pour rejoindre Ginny. Elle était encore à la bibliothèque. Elle jouait avec Oracle, qui sautillait partout.
- Je peux m'ajouter à la partie ? dit-il, adossé contre une étagère.
- Harry ! s'exclama Ginny en lui sautant au cou. C'était long !
- Je ne suis partit qu'une demi-heure !
- Même une seconde sans toi est une seconde de perdue !
- Tu es sentimentale toi et...t'as pleuré ?
- Moi ? Non
- Arrête, Ginny, je le vois. Pourquoi ?
- Malefoy.
- Eh bien ?
- C'est un peu vieux. Tu t'en souviens de notre premier rencard, au quatrième étage ? Eh bien, Malefoy, m'a dit qu'il valait mieux que toi, il m'a aussi proposé de l'argent pour coucher avec. Je me suis énervée et je lui ai mis un coup de genou où ça fait mal.

Et elle éclata en sanglots. Ginny ne pleurait pas souvent. En tout cas, Harry ne l'avait jamais vu verser une larme. Toujours à rigoler, à motiver les gens, à détendre l'ambiance. Harry la prit dans ses bras.
- Ginny, dit Harry très calmement. Tu es forte. Malefoy a dit ça pour te provoquer, pour nous provoquer. Il ne sait pas ce que c'est que d'aimer, que de pouvoir tout sacrifier pour cette personne. Je ne sais même pas s'il connaîtra ça un jour. T'as un plan ?
- Oui, mais je vais avoir besoin de toi, dit-elle, un sourire malicieux sur le visage.
- Dis moi tout.
- Ça se passera demain matin. Prépare un vieux T-shirt.

Elle coninua à lui expliquer son plan.
- T'es une sorcière toi en fait !
- Ta sorcière, ne l'oublie jamais.
- Jamais !

Oracle entonna un magnifique chant, qu'Harry et Ginny écoutèrent avec attention. Mme Pince, qui venait signaler la fermeture de la bibliothèque, s'arrêta net dès qu'elle entendu le phénix. Son chant était tellement beau qu'elle se vidât la tête de toutes les choses superflues. Harry regarda sa montre, puis il dit à Ginny que l'heure était venue d'aller se coucher. Harry prit Oracle dans une main, et prit celle de Ginny dans l'autre. À l'angle du couloir, ils se dirent au revoir, puis il sortirent un miroir de leur poche.

Amour impossible...ou presqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant