𝐒𝐈𝐌𝐏𝐋𝐄 𝐏𝐀𝐑𝐈
𝐄𝐫𝐢𝐧 𝐌𝐮𝐫𝐩𝐡𝐲Dans ma vie, j'en avais connu des moments stressants. Un exposé pas très bien assimilé devant toute la classe, mes examens du bac, l'attente de mes résultats d'admission dans mon école d'art et bien d'autres. Cependant, l'instant que je vivais maintenant ne s'inscrivait pas dans la même catégorie que ces événements dérangeants.
Non, j'étais en train de marcher sur la belle moquette de l'hôtel, avançant vers le comptoir de l'accueil où se tenaient deux personnes très bien vêtues. Je faisais presque tâche avec ma robe. Pourtant, j'avais fait en sorte de mettre le paquet ce soir, je rejoignais Kylian dans sa chambre et depuis que l'on se connaissait, il m'avait seulement vu habillée de vulgaires ensembles de sports et la plus impressionnante de mes tenues devait sûrement être une chemise et une jupe.
Là non, ma robe sombre à bretelles couvrait mon corps et j'avais relevé mes cheveux dans un très beau chignon. Pour sortir du camp de base d'Istra, j'avais inventé un mytho comme quoi ma sœur arrivait plus tôt en Russie et que je comptais passer la nuit dans sa chambre. Comment expliquer que ce n'était pas les bras de ma frangine qui allaient me couvrir mais bien ceux d'un des joueurs ?
J'imaginais déjà l'état complétement fou de Corentin, lui qui me tannait à chaque fois pour savoir si j'avais des vues sur un garçon, il ne se doutait pas un instant que c'était son pote qui m'intéressait.
- Madame ? Madame vous êtes là ? une voix anglaise me tira de mes songes et je me rendais compte à cet instant que j'étais arrivée au comptoir.
- Oh oui pardon, j'étais dans la Lune. Erin Murphy, un ami a une réservation pour m-
- Monsieur Lotin ? je fronçais les sourcils.
Kylian avait sûrement dû se trouver un nom de famille autre que le sien pour éviter de se faire choper par les responsables de l'Équipe de France ou que son nom ne fuite dans la presse.
- Oui, voilà.
- Il est actuellement dans sa chambre, je vous laisse vous y rendre. Avez-vous besoin que l'on prenne votre bagage ? je jetais un œil à mon sac en bandoulière que j'avais pris pour emmener des habits de rechange pour demain.
- Non merci.
- Très bien. Alors ce sera la chambre trente-deux, au troisième étage.
- D'accord, merci.
- Bonne soirée à vous.
On se souriait mutuellement avant que je ne m'écarte du meuble de l'accueil pour rejoindre les différentes cabines d'ascenseur. Chacune correspondait à un étage et je me positionnais devant la troisième, attendant patiemment l'élévateur. Mais cette attente me plongea une nouvelle fois dans mes réflexions et je sentais mon ventre se mettre à faire des siennes.