Petit ami & Compagnie 2 - Partie 1 (Terminée)

Chapitre 4 partie 2 : Confidences

Quelques minutes après mon instant panique, je suis avachie dans le canapé et j'observe Timmy soigner les mains abîmées d'Etta avec douceur.

Cette dernière m'explique comment sa patronne, de mauvaise foi, l'a laissée toute la journée les doigts dans l'eau et les produits, refusant catégoriquement qu'elle passe en technique. Même si elle ne pleure plus, son maquillage qui a coulé me prouve qu'elle versé des litres de larmes et mon cœur se fait douloureux à cette pensée.

— Si j'étais certaine de trouver un poste dans un autre salon, je démissionnerais.

La guerre entre Ashley et Etta ne date pas d'hier. Dès le premier jour de travail de mon amie, la patronne lui a fait comprendre qu'elle ne la portait pas dans son cœur. Je ne comprends pas pourquoi elle l'a prise dans son salon alors, mais la psychologie des autres est parfois trop compliquée. Timmy l'a confirmé il y a longtemps.

— Démissionne Etta. Il vaut mieux que tu te retrouves quelques semaines sans boulot plutôt que jouer à la cendrillon pour cette sorcière, lui conseillé-je en secouant la tête d'indignation devant les blessures de mon amie.

Elle a toujours eu les mains fragiles mais actuellement, on dirait qu'elle a été brûlée et ses marques montent jusqu'aux avant-bras. J'imagine la douleur qu'elle doit ressentir. C'est inhumain de laisser son employée travailler dans de telles conditions.

— Si seulement je pouvais... Mais j'ai signé pour un contrat...

— On s'en fout du contrat ! la coupe Timmy. Soit elle te fait faire le ménage à longueur de journée et te traite comme une moins que rien, soit elle t'oblige à rester aux bacs. Sans oublier qu'elle passe son temps à te faire des réflexions désobligeantes. C'est pas parce qu'elle est mal dans sa peau et dans sa tête qu'il faut qu'elle pourrisse la vie des autres. La sienne ne deviendra pas meilleure pour autant. C'est des conneries ce genre de raisonnement. Puis c'est malsain que ce soit pour toi ou pour elle.

La mine triste de mon amie me serre une fois de plus le cœur. Etta n'a pas la chance d'avoir une patronne en or comme moi. Je croise les yeux vairons Timmy et nous soupirons tous les deux. Nous la connaissons bien et savons qu'elle ne quittera pas son poste malgré les circonstances.

— Bon, et si tu appelais une de tes sucreries hein ?

— Pas d'humeur à ça, réplique-t-elle aussitôt tandis que Tim ayant fini de lui pommader les mains nous rejoint sur le canapé.

Bon, il faut à tout prix que nous trouvions de quoi remonter le moral de notre amie. Le regard de Timmy se pose sur mes genoux écorchés et il hausse un sourcil. Voyant qu'il s'apprête à me demander ce qui m'est arrivé, je remue la main pour lui faire comprendre que ce n'est pas le plus important actuellement.

— Allez, lâche-t-il soudainement en claquant dans les mains, soirée karaoké et confidences !

Etta relève aussitôt la tête et ses yeux s'illuminent. Ah non, pas de soirée confidences !

Primo parce que d'habitude, c'est le jeudi soir et deuzio car ça part toujours en cacahouète avec nous. En plus, on m'avait promis du karaoké. On ne peut pas chanter et parler en même temps. OK, on l'a déjà fait, mais bon...

— Je vous en supplie, pas de musique pourrie qui reste dans la tête pendant des heures ! Et surtout pas d'histoire de cul, j'en ai marre de vous entendre parler de vos performances.

— Ça c'est parce que tu es frustrée sexuellement Becca ! lance notre ami qui se lève pour aller chercher son matériel. Tu sais, ça fait du bien de baiser de temps en temps et je ne parle pas que sur le plan physique.