Le samedi 5 août
Lorsque le soir arrive, je ne suis plus très sûre de moi. Peut-être que me présenter pour intégrer ce club, c'est une mauvaise idée ?
Tout en hochant la tête et fermant les poings, je fais demi-tour en direction des grandes portes de l'hôpital. C'est aussi bien que je parte finalement. Je ne devrais pas me compliquer la vie comme ça. Elle l'est déjà suffisamment. Après tout, je vais devenir une apprentie donc j'aurais les cours et le travail à gérer, plus les cours de danse, ça fait un planning chargé. Pas besoin d'en rajouter.
— Je rêve où c'est Becca la reine des dégonflés que je vois se diriger vers la sortie ?
La voix de Timmy raisonne dans l'établissement et je me stoppe aussitôt. C'est un peu gênée que je me retourne. Mon ami, les bras croisés sur le torse, m'offre un grand sourire. Les gens qui l'observent de la tête aux pieds ne semblent pas le préoccuper. On dirait presque qu'il est seul au monde.
— Qu'est-ce que tu fais là ? demandé-je une fois qu'il est à ma hauteur.
Il n'est pas en tenue de travail. Est-ce qu'il attendait ma venue ? Non, c'est moi qui me fais un film, pas vrai ?
— Tu finissais à quelle heure aujourd'hui ? le questionné-je en fronçant les sourcils, tout de même un peu douteuse.
— J'ai fini depuis une bonne demi-heure, m'apprend-il dans un grand sourire.
Je n'y crois pas ! Il l'a vraiment fait.
— Je savais que tu allais te dégonfler, lance-t-il en attrapant mon bras. Et contrairement à toi, je sais où il faut se rendre pour croiser le docteur Miller.
Oh mon Dieu... je n'arrive pas à y croire. Cet idiot de Timmy a raison. Je ne savais même pas où je devais me rendre, à part l'étage de neurologie. Et entre nous, c'était un peu le cadet de mes soucis, puisque j'avais prévu de fuir.
— Et là, tu es en train de te dire que j'ai raison.
— N'importe quoi ! répliqué-je en haussant peut-être un peu trop le ton.
Bon, pour les mensonges, je crois que j'ai encore quelques progrès à faire. Non pas que je désire devenir la plus grande menteuse au monde, mais si je pouvais réussir à faire gober des conneries à mes amis, de temps en temps, ça pourrait être amusant.
— Ah ma pauvre Becca.
Tim me guide vers un ascenseur alors que je m'apprêtais à faire un grand tour vers l'arrière du bâtiment.
— C'est pour le personnel, noté-je en lisant le panneau.
— Oui, et justement, je suis du personnel.
— Mais pas moi.
J'ai envie de rajouter un « gros nigaud », mais je me retiens.
— Prochainement tu le seras. C'est du pareil au même, lâche-t-il en haussant les épaules.
Pas certaine que tout le monde soit de son avis. Mais au pire, si on se fait chopper et que ça sent le roussi, je mettrais tout sur son dos. C'est beau l'amitié. Oui, je sais.
— Comment tu te sens ? demande-t-il alors que nous sommes désormais dans l'ascenseur.
Je lui jette une œillade puis hausse un sourcil. Est-ce qu'il essaie vraiment de me faire flipper ? Il n'est pas croyable.
— Je suis super détendue.
En l'entendant pouffer de rire, je comprends que je suis définitivement la plus mauvaise menteuse au monde.
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Petit ami & Compagnie 2 - Partie 1 (Terminée)
Chick-LitÀ vingt-six ans, Rebecca Moreau, jolie vendeuse en pâtisserie, vit en colocation avec ses deux meilleurs amis. Bien qu'encore meurtrie d'un échec amoureux, sous les conseils de son amie, elle décide de reprendre sa vie en main. Cette fois-ci, fini l...