Petit ami & Compagnie 2 - Partie 1 (Terminée)

Chapitre 7 partie 2 : Colocs, dispute et discussion

— Attention, on se pousse ! On se pousse, j'ai dit ! hurlé-je en arrivant dans le salon.

La main gantée, je cours en direction de la table pour relâcher le plat bouillant qui me brûle les doigts.

— Encore ? soupire Timmy.

Depuis que je suis rentrée, c'est-à-dire depuis deux heures, je n'ai pas arrêté de cuisiner. J'ai pratiquement reproduit toutes les recettes que j'ai préparé au boulot aujourd'hui. Pourquoi ? Parce qu'à son retour, Mandy a goûté mes gâteaux. Elle m'a cité ceux qui étaient bons et ceux qui avaient encore besoin de travail.

Bien évidemment, elle n'a pas mis mes préparations en vente. Elle en a donné à Mariana, en a pris et m'en a filé quelques uns aussi. Voilà pourquoi j'ai décidé de faire deux fournées supplémentaires. Et maintenant, le rôle de Tim et Etta, c'est de me dire lesquels sont meilleurs.

S'ils ne prennent pas vraiment cela au sérieux, moi j'ai l'impression de jouer toute ma vie dans cette affaire. Avant que Mandy ne fasse de moi son apprentie pâtissière, j'aimais bien cuisiner, mais je n'avais pas envisagé d'en faire mon métier. Seulement je suppose que la passion de ma patronne est communicative. Désormais, je souhaite m'améliorer et faire honneur à la boutique.

D'autant plus que je n'ai pas encore commencé à proprement parler les cours à l'école qui n'ouvre qu'en mi-septembre et que je veux tout éblouir dès le premier jour dans l'enceinte.

— Allez-y, dîtes-moi ce que vous en pensez !

Alors qu'Etta soupire, Timmy s'exécute.

— Rappelle-moi pourquoi tu n'en manges pas ? demande mon amie en croquant dans un muffin (celui qui a refroidi, bien évidemment).

— Parce que je ne serais pas objective. C'est mon travail, je ne veux pas me prendre en pitié sans m'en rendre compte.

— Elle n'a pas tort, commente Tim.

— Toi, la ramène pas, monsieur le psy.

Notre coloc roule des yeux.

— Qu'est-ce que t'es chiante quand t'as tes règles, soupire-t-il.

— Et toi tu l'es H24, 365 jours par an.

OK, donc Etta n'est pas d'humeur. J'aurais peut-être dû demander à mes amis comment ils se sentaient en entrant avant de les écraser sous des tonnes de gâteaux.

— Tu veux en parler ? demandé-je en prenant place sur la chaise.

La brune enfourne le reste du muffin dans la bouche pour ne pas avoir à me répondre.

— Grande bouche, commente Timmy en rigolant.

Une tape derrière le crâne et il arrête avec ses commentaires douteux.

— Ché pris que... conté pas vardé... sept sale... PE !

Alors que mon ami hausse un sourcil et se plaint du langage incompréhensible des femmes, j'attrape la main d'Etta.

— Je crois avoir compris ce que tu viens de dire, mais dans le bénéfice du doute, je vais attendre que tu aies fini de manger pour te demander plus d'informations.

Ma coloc hoche la tête puis remue la main au fur et à mesure qu'elle mâche sa pâtisserie.

— Je disais, commence-t-elle avant de tordre sa bouche, sûrement pour chasser un morceau de gâteau coincé dans la dent, j'ai appris qu'elle ne comptait pas me garder, cette salope. Elle a passé une annonce pour trouver une ou un remplaçant. Son associée s'est chargé des entretiens pendant que j'étais à son fichu week-end de formation. C'est une traitre ! Une sale traitre.