Petit ami & Compagnie 2 - Partie 1 (Terminée)

Chapitre 5 : Le hasard fait bien les choses

Le mardi 1 août

Le temps passe vite. Enfin, ça dépend quand bien sûr. Par exemple, deux semaines durant lesquelles notre patronne nous met involontairement la pression à propos d'une formation en pâtisserie à venir d'ici quelques mois, c'est long.

Bref !

Nous sommes en début août et alors que cela ne fait que deux semaines que Timmy bosse à l'hôpital, je lui cause déjà des ennuis.

Allons-y pour un petit résumé de la situation : tandis que j'avais la tête ailleurs ce matin lors de mon départ, j'ai oublié mes clés à l'appartement et ne m'en suis rendu compte qu'une fois arrivée à la boulangerie. Du coup, mécontente, j'ai passé une bonne partie de la matinée à ruminer, causant l'incompréhension la plus totale de la jolie Mariana.

Au final, bien que je me sois creusée la cervelle, la seule solution que j'ai trouvée a été d'aller retrouver un de mes colocs sur leur poste de travail pour récupérer leur trousseau de clés. Parce que si une chose est sûre, c'est qu'il est hors de question que j'attende que ces derniers aient fini leur boulot pour rentrer chez moi étant donné que pour une fois, Mandy m'a donné mon après-midi de libre.

Seulement Etta n'étant pas en ville car sa patronne a souhaité que tous ses employés aillent faire une formation à Montréal, je ne peux compter que sur Timmy. Et justement, ce dernier m'a dit en partant ce matin qu'il rentrerait tard puisqu'il prévoyait d'aller voir une certaine April. À moins qu'il ait dit Stella. Il fréquente tellement de femmes que je ne suis plus le compte depuis quelque temps.

Désormais pendue au téléphone, je tape nerveusement du pied car cela fait plus de dix minutes que je poireaute sur le parking de l'hôpital en espérant que mon ami réponde à mes appels, en vain. À croire qu'il n'y a pas de réseau sur son lieu de travail, je vous jure !

N'ayant pas envie de passer mon après-midi ainsi, ni même ma nuit d'ailleurs, je rappelle Timmy pour la énième fois et comme depuis tout à l'heure, tombe sur sa messagerie. Alors après un soupir, je donne un coup d'œil en direction des portes de l'enceinte.

Décidée, je traverse sur le passage piéton le tout en me faisant klaxonner par un conducteur pressé que je préfère ignorer.

À peine suis-je rentrée dans le bâtiment, je regarde autour de moi à la recherche d'un plan parce que c'est plutôt inutile d'aller demander mon chemin à l'accueil si les services sont bien indiqués. Sauf que je suis vite déconcentrée par le nombre de personnes autour de moi. Je ne me sens pas à l'aise ici. Je suis loin de mon petit cocon que ce soit à l'appartement ou à la pâtisserie.

Je n'aime pas les hôpitaux. Ils ont toujours été synonymes de malheurs dans mon esprit. Il faut dire que les nombreux rendez-vous médicaux de ma mère durant mon adolescence pour vaincre son cancer de l'utérus y sont pour beaucoup. Je me souviens que j'avais toujours peur que l'on m'arrache ma mère lorsqu'elle allait faire sa chimio. C'était difficile pour tout le monde, pour mon père qui craignait de perdre la femme de sa vie, pour la concernée qui devait subir les effets indésirables du traitement lourd et pour moi, qui étais tout simplement désorientée sans ma maman.

Je souffle un bon coup pour chasser tous ces mauvais souvenirs puis m'avance jusqu'à l'accueil principal, le tout en zieutant sur mon portable, toujours vide de réponse de Timmy.

— Bonjour. Je... Je cherche le service psychiatrique. Je viens pour un ami, rajouté-je en surprenant le regard d'un petit garçon à quelques pas de moi.

La secrétaire m'offre un sourire accueillant et m'explique le chemin à suivre. À la fin, je la remercie et passe à côté du petit blond qui, son arc à la main, me regarde toujours étrangement. J'aime les enfants, malheureusement je crois que je n'ai pas le feeling avec les garçons. Léon, puis maintenant celui-ci... Je ne sais pas vraiment ce qui cloche parmi ma grande taille, mes rondeurs, ma façon de m'habiller ou mon visage tout simplement mais il y a un truc, c'est sûr.