Petit ami & Compagnie 2 - Partie 1 (Terminée)

Chapitre 15 : Les autres bénévoles

Le samedi 19 août

Jusqu'à samedi, je suis tendue. Et la situation à l'appartement n'arrange pas les choses. Depuis mon pétage de câble mercredi, Etta et Timmy sont plutôt froids. Je ne crois pas qu'ils se soient réconciliés. En tout cas, les coups d'œil qu'ils s'envoient sont tout sauf rempli d'amour ou d'amitié.

Je dois avouer que ça me gêne un peu. J'ai l'impression d'être la méchante qui a lancé la bombe et ne fait rien pour résoudre le problème.

— Bon, allez faut que tu files Becca ! s'exclame Mariana en me faisant un clin d'œil.

Après l'appel de Terrence, elle a dit à Mandy qu'elle prenait ma place pour la fermeture de samedi, soit aujourd'hui. Ma collègue est vraiment adorable. Je n'aurais pas pu rêver tomber sur mieux qu'elle.

— Encore merci pour...

— Ne perds pas ton temps inutilement, vas prendre ton bus, espèce de petite idiote ! réplique-t-elle sans me laisser finir ma phrase.

Elle a beau être plus jeune que moi (de deux ans), elle m'a toujours considérée comme la cadette. Si au départ, ça ne me plaisait pas trop, car je me demandais si cela voulait dire que je paraissais immature, j'ai fini par apprendre que Mariana était la grande sœur d'une fratrie de six enfants. Elle fait avec moi ce qu'elle fait avec les siens.

Du coup, vu ainsi, c'est plus que mignon.

— Bonne chance ! hurle à son tour Mandy, de l'autre côté de la pâtisserie.

Son exclamation fait sursauter la pauvre mamie qui hésite depuis deux petites minutes quant à son achat du jour.

— Merci. Mais arrêtez, ce n'est qu'un rendez-vous professionnel, rigolé-je en me débarrassant de mon petit badge de présentation employée.

Je vois ma patronne rouler des yeux tandis que je passe à côté d'elle. Sa salle n'est pas loin des vestiaires, par conséquent, je m'arrête au pied de sa porte.

— T'es sûre que ça va aller ?

— Vas-y ! dit-elle en articulant bien. Avec Mariana, on va gérer. Alors grouille-toi.

Je lui offre un dernier sourire et pars en direction de mes affaires personnelles.

🍨

Mon trajet dans le bus s'est fait silencieux. Pas de Keith aux alentours. Mon ami de transport en commun n'a sûrement pas eu la chance que j'ai eue de terminer le boulot plus tôt que prévu. Je me demande si en tant que patron, il ne pourrait pas le faire, partir quand il le désire... Je me doute qu'il a des obligations mais...

Mais ce n'est pas le sujet.

— Bon allez, essayé-je de m'encourager en passant les portes de l'hôpital.

Je commence un peu à m'y sentir mieux. Je ne suis toujours pas super à l'aise à l'idée de traverser un endroit rempli de salles où des gens sont malades et meurent. Mais ce n'est plus synonyme de cauchemar à mes yeux tout de même.

Je m'infiltre dans l'ascenseur du personnel et salue deux infirmières qui entrent avec moi. Sur ce point, je me sens toujours gênée. Je suis loin d'être une spécialiste de la santé et partager la même place qu'avec ces derniers, ça me donne l'impression d'être un intrus.

Les deux infirmières quittent la boite métallique avant moi et laissent place à une femme pas très grande. En pyjama, enfin en blouse rose, elle m'offre un grand sourire à son arrivée. Aussitôt, ses yeux gris et ses cheveux bouclés et sombres me frappent. Malgré sa tenue peu flatteuse, je la trouve belle. Et surtout, vachement agréable.