Chapitre 17 partie 3 : L'explosion

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Alors que c'est le vide complet dans mon esprit, Terrence se justifie :

— Tu semblais avoir besoin de te changer les idées.

Est-ce que c'est vraiment ça son excuse pour m'avoir repeint la tronche ? Mes mains se posent sur mes yeux encore fermés pour les libérer de la fécule. Je dois être très classe ainsi, le visage tout blanc.

J'ai déjà eu la joie, ou le malheur plutôt, de me prendre un gâteau en pleine tronche, lors d'un de mes anniversaires. Mais de la farine, c'est la première fois. Je m'en suis déjà mis sur le visage par mégarde en cuisinant, sauf que là, c'était intentionnel.

— Désolé, lance le blond dans un sourire qui veut dire tout l'inverse de ce qu'il vient d'annoncer.

Je me demande qui est le pire de nous deux ? Moi, qui me jette sur un parfait inconnu dans un ascenseur pour l'embrasser ? Ou bien lui, qui recouvre le visage de son employée de farine pour soi-disant lui changer les idées ?

Une petite toux m'attrape tandis que je recrache un surplus de fécule qui a glissé dans ma bouche. J'ai connu meilleur.

— Pardon, je ne pensais pas que tu allais en avaler.

Impossible de répondre. La petite poudre a irrité ma gorge.

Tu me parleras d'une idée de génie !

C'est clair que je ne pense plus à Charly maintenant. Car je suis bien trop occupée à songer à ma dignité qui a disparu en même temps que mon allure présentable.

— Je suis désolé, répète Terrence en rigolant, je ne sais pas ce qui m'a pris. Mais c'était plutôt tentant ces petites montagnes de farine.

Cadeau des enfants qui ont préféré vider les ingrédients plutôt que respecter les mesures notées sur leur recette. J'ai déjà eu de la chance que l'atelier ne se transforme pas en combat, alors je crois que je ne vais pas trop râler.

Ceci dit, le fait qu'il essaie de m'aider à me séparer de mon nouveau fond de teint façon Dracula est plus qu'intéressant. Et ça me permet de prendre ma revanche puisqu'avec discrétion, je prends un peu de fécule dans la main. Deux secondes plus tard, je l'asperge en hurlant et reculant pour ne pas me faire avoir par ma propre attaque.

C'est à son tour d'être surpris et de tousser.

— Œil pour œil, dent pour dent ! m'écrié-je dans un français plutôt américanisé.

J'ai beau parler encore ma langue natale, j'ai tout de même remarqué que je n'arrivais plus à me défaire du nouvel accent que j'ai acquis depuis mon arrivée au Canada.

— C'est plate. Moi qui voulais juste que tu arrêtes d'avoir la falle basse !*

Son intervention québecoise me redonne le sourire, et même le rire, puisque je ne parviens pas à retenir ce dernier. L'écouter parler québecois est étonnamment la chose la plus sexy que j'ai pu faire ces derniers jours. Est-ce ridicule que je fantasme sur de simples mots ? Peut-être. Mais je crois que Terrence pourrait dire une connerie que ça sonnerait bien quand même dans sa bouche.

— C'était flyé* comme idée, reconnais-je.

Au départ, s'il rigole en retour, en le voyant se pencher vers les restes de crème pâtissière que j'ai préparée avec mes petits apprentis, je comprends qu'il est loin d'avoir terminé la partie.

— Oh mon Dieu, non ! hurlé-je en fuyant.

Malheureusement, je suis vite rattrapée par des bras forts qui se resserrent autour de ma taille. Son parfum m'entoure comme une bulle de protection ou de charme plutôt. Si je ne me bataillais pas avec mon cerveau en panique, sûrement que mes jambes auraient cédé.

Petit ami & Compagnie 2 - Partie 1 (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant