Petit ami & Compagnie 2 - Partie 1 (Terminée)

Chapitre 10 : Présentation du projet de pâtisserie

Le samedi 12 août

Le jour J, je n'en mène pas large.

Heureusement, j'ai retrouvé mes documents et je crois pouvoir affirmer que j'ai terminé la rédaction de mon projet. Mais cela ne m'empêche pas de stresser. Primo car je joue gros pour les enfants, et deuzio parce que je sais que je vais revoir le docteur Miller.

Désormais assise sur un banc dans le couloir de neurologie, je regarde pour la énième fois mes papiers et répète silencieusement mon discours. Si je m'en tiens à ce dernier, je pense que ça devrait fonctionner.

— Ah, Rebecca !

Cette voix que j'affectionne tant me surprend tellement que je manque en faire tomber toutes mes affaires en me redressant.

— Bonsoir, je suis désolé de vous avoir fait attendre. Mon service a pris fin plus tard que prévu.

Terrence Miller me serre la main et je dois faire de grands efforts pour ne pas fondre pour sa poigne douce. Je suis certaine qu'il fait attention avec chaque patient à qui il serre la main, contrairement à d'autres hommes qui brisent les os.

— Bonsoir, c'est pas grave. Ça fait pas longtemps que j'attends de toute façon.

C'est vrai, puisque je suis arrivée à la bourre.

Mais pour une fois, ce n'était pas de ma faute. Parce que oui, durant toute ma journée de boulot, j'ai été victime de ce que j'appellerai la poisse déferlante. Clients qui pètent un câble sans raison, fournées brûlées à la suite, accident de transfert qui finit par un étalement de pâte sur le sol, erreur à la caisse, étagère qui se casse la binette...

Enfin bref, j'ai eu l'impression de vivre un vendredi 13. Mais bon, nous savons tous qu'il y a des jours comme ça.

— Si vous voulez bien me suivre.

Sans plus attendre, je prends le chemin menant au bureau du docteur. Je croise deux infirmiers dont un me regarde avec tellement d'insistance que je me demande si mon visage a un problème. Puis en le voyant me faire un clin d'œil, je comprends que ce n'est pas quelque chose qui cloche sur moi, juste eux qui sont des purs dragueurs.

Nous arrivons enfin à destination. Terrence ouvre la porte et me laisse entrer la première. Je dois faire un effort monumental pour ne pas me tordre les doigts. C'est la deuxième fois que je viens dans son bureau et je le trouve toujours aussi impressionnant. En tant que vendeuse en pâtisserie et apprentie-pâtissière, je n'ai jamais eu de salle rien que pour moi. C'est intimidant et ça donne l'impression d'entrer dans l'intimité de la personne.

D'ailleurs, si je m'en tiens à ce que j'aperçois, le docteur Miller pourrait bien s'entendre avec mon ami puisque toutes ses affaires sont parfaitement rangées. Pas un seul livre ne dépasse de sur l'étagère. Ça diffère tellement avec ma chambre bordélique.

Après m'être assise sur le fauteuil et avoir posé mon dossier sur le meuble de bois, je décide de me lancer.

— Timmy, enfin Tim, m'a fait suivre la liste d'ingrédients autorisés. J'ai donc travaillé sur plusieurs recettes de gâteaux qui pourraient convenir aux régimes alimentaires des enfants. Ces dernières sont présentées sur les cinq premières pages, déclaré-je en faisant glisser les feuilles vers Terrence. Bien évidemment, si ces recettes ne sont pas suffisantes, il est possible de faire autre chose que de la pâtisserie. Je peux aussi me tourner vers la cuisine au sens général. Enfin, dans la dernière partie du dossier, je parle des mesures de sécurité à prendre avec les ustensiles de cuisine comme les couteaux par exemple.

Mandy m'a filé quelques derniers conseils aujourd'hui et a lu l'intégralité de mon dossier. Selon elle, mon projet se tient. Et ayant eu un neveux malade, elle m'a affirmé que ce que je faisais était bien et admirable. Le problème, c'est que Mandy n'est pas Terrence Miller.