Durant mon retour pour l'appartement, je suis surprise de croiser Keith dans le bus. Il faut dire que ce ne sont pas vraiment ses horaires.
— Vous travailliez aujourd'hui ? m'étonné-je.
— Oh euh non, sourit mon partenaire de car tandis que nous nous asseyons à l'arrière du transport en commun. Je sors tout juste d'un repas familial.
Mais ce n'est pas vrai ! Comment est-ce possible que nos emplois du temps soient aussi semblables ? C'est complètement dingue. Serait-ce une espèce de double de moi ?
Bon, si Tim était là, il se fâcherait sûrement en disant que c'est Terrence mon double. Mais soyons honnête, le docteur Miller est bien loin d'être mon double. Mon coloc dit juste cela car le neurochirurgien a répondu à mon baiser au lieu de me repousser en me traitant de folle.
— Vous aussi ?
Keith semble autant surpris que moi, ce qui fait qu'un sourire commence à étirer mes lèvres.
— Vous... vous voulez dire que...
— Oui, confirmé-je plus qu'amusée.
— Ça alors ! s'exclame-t-il en rigolant. Je vais finir par penser que vous m'épiez et faîtes cela pour vous rapprocher de moi !
Eh oh ! Je pourrais lui retourner la remarque.
— Et donc, votre repas ? demande-t-il après quelques secondes durant lesquelles nous rigolons tous les deux.
— Ça ne s'est pas passé comme j'avais prévu.
— Ah ça, les repas de famille... ils ne se passent jamais comme prévu.
C'est bien vrai.
— En fait, ça a été une bonne surprise, avoué-je. Et vous, est-ce que ça a été un bon moment digne d'un téléfilm ou bien un carnage ?
Il faudra que j'invite Keith à boire un verre un jour.
Depuis que nous nous sommes rencontrés (ou que nous avons parlé plutôt, puisqu'apparemment, nous avions déjà pris le bus ensemble sans nous adresser la parole), c'est étrange, c'est comme si nous nous connaissions depuis des années.
De plus, je suis certaine qu'il s'entendrait bien avec mes amis.
— C'était un carnage.
Je lui offre une mine compatissante.
— Si ça peut vous rassurer, malgré la bonne entente avec ma famille, je n'ai pas vraiment le moral.
Le regard de Keith se teinte d'interrogations tandis qu'il m'accorde toute son attention.
— Il y a quelques jours, j'ai recroisé un ex.
— Oh, les ex ! soupire-t-il en secouant la tête. C'est terrible. Ça pollue votre vie ça.
Oh oui.
— Ça m'a un peu chamboulée.
— Ça fait remonter les souvenirs, complète-t-il.
Je hoche la tête, agréablement surprise de découvrir qu'une fois de plus, Keith et moi sommes pareils. Bon après ceci dit, sur ce point, c'était assez facile de compléter ma phrase... Mais je dois reconnaître que s'il était blond et avait un visage un peu plus rond, je pourrais me dire que mes parents m'ont caché l'existence d'un frère. Parce que ça fait quand même pas mal de ressemblance.
— Moi aussi, ça m'est arrivé récemment. Mais ce qui me dérange le plus, c'est de devoir garder tout cela secret.
Je hausse un sourcil, ne comprenant pas cette fois-ci, où il veut en venir.
— Vous voyez, ma famille n'a jamais rencontré mon ex. Et au final, je pense que c'est pour cette raison que nous avons mis fin à notre relation. Je ne sais pas pour vous, mais l'étape de la présentation à la famille ou la belle-famille, ça a toujours été terrifiant pour moi.
Charly a été le seul que j'ai présenté à mes parents. Même mes copains du secondaire ou de la fac sont restés secrets. Donc je peux dire que je partage l'avis de Keith.
— En fait, je crois que j'ai toujours peur des répercussions que ça aura, si ça ne marche pas.
Ça aussi, c'est un point angoissant, en effet.
— Oui, mais parfois, c'est justement en ne tentant pas l'aventure que nous passons à côté de quelque chose.
Est-ce que je m'essaie vraiment aux leçons, alors que moi-même, je n'applique pas ces conseils ? Depuis quand suis-je à ce point hypocrite ?
— Ça me fait penser... Dans deux semaines, je suis invité à un gala de charité. Est-ce que ça vous direz de m'accompagner ?
Je manque d'en tomber la mâchoire. Moi, à un gala de charité ? C'est comme si on venait de m'annoncer qu'un homme riche, que je ne connais pas, a fait construire une statue à mon effigie.
— Eh bien c'est... Euh, je...
— Je ne veux pas vous obliger évidemment. Mais il se trouve que je suis seul pour m'y rendre, et comme j'aime converser avec vous... Je me suis dit que ça pourrait être sympa.
Ma bouche s'ouvre mais aucun son ne sort.
— Vous savez quoi Rebecca ? Je vais vous donner mon numéro, comme ça, si nous ne nous revoyons pas cette semaine ou que vous me fuyez suite à ma proposition, vous n'aurez qu'à envoyer un SMS de refus, et je n'en parlerais plus, promis.
Je le regarde noter sur un petit bout de papier ses coordonnées et ma voix me revient enfin tandis que j'attrape la feuille.
— Mais je n'ai pas de robe de gala.
Un sourire étire ses lèvres pendant que ma phrase confirme que je serai bien de la partie.
— Ne vous en faîtes pas, vous n'avez pas besoin d'arriver avec une robe Chanel, rigole-t-il.
Ça me rassure un peu.
J'imagine déjà la tête de mes deux meilleurs amis lorsque je vais leur dire que je suis conviée à une soirée de riches. Ils ne vont pas en croire leurs oreilles... En même temps, même moi j'ai du mal à réaliser.
C'est vraiment un mini chapitre, je sais, désolée. Mais je ne souhaitais pas rallonger juste pour rallonger. J'imaginais ce passage ainsi, pas plus long, pas plus court.
Alors, que pensez-vous de l'annonce de Keith ? Est-ce un personnage que vous aimez bien ?
Je me doute qu'actuellement, vous devez vous demander quelle place va avoir le partenaire de bus de Rebecca dans l'histoire... Promis, vous le saurez bientôt !
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Petit ami & Compagnie 2 - Partie 1 (Terminée)
Chick-LitÀ vingt-six ans, Rebecca Moreau, jolie vendeuse en pâtisserie, vit en colocation avec ses deux meilleurs amis. Bien qu'encore meurtrie d'un échec amoureux, sous les conseils de son amie, elle décide de reprendre sa vie en main. Cette fois-ci, fini l...