Le jeudi 24 août
— Do... dou dou... dou... dou dou... dou... do !
Assise sur le canapé, je regarde Timmy qui débute une drôle de chorégraphie. Etta est à mes côtés et semble aussi surprise que moi.
Il faut dire qu'il y a deux minutes de cela, nous parlions encore de l'état de santé de Jeff. Le pauvre papa danseur de country a désormais la jambe dans le plâtre et a bien failli la perdre. Les chirurgiens ont fait un travail spectaculaire pour la préserver.
Dieu merci !
Impossible de penser plus longtemps à mon ancien partenaire de danse parce que la vision de mon portable bousillé et posé sur la table basse me rappelle ce qu'il s'est passé. En effet, alors que je songeais à mon ami, Etta a voulu me parler du docteur Miller. D'après elle, 24h après les événements, c'était le meilleur moment.
Sauf qu'entre l'incident du mercredi matin, puis celui de la danse, je n'avais pas envie de parler. Alors je l'ai ignorée. Et en contre partie, ma coloc a jugé bon d'envoyer un SMS au concerné, dans mon dos, avec mon téléphone évidemment. Un SMS complètement débile du genre "merci d'avoir été un prince devant mon vilain ex". La honte totale...
D'après elle, c'était pour faire avancer les choses. Sauf qu'elle n'était pas au courant de tout.
Alors bien évidemment, quand j'ai découvert l'affaire, je me suis énervée. Et dans un moment de colère, je suis rentrée en combat avec ma meilleure amie. Nous nous sommes chamaillées tandis que je lui montrais le SMS débile, Etta a parlé d'arranger les choses et voulait que je lui file mon téléphone. Mais je ne voulais pas. Sauf qu'elle a insisté. Et au final, nous avons échappé le portable dans les toilettes. Parce que oui, j'ai coursé ma coloc jusqu'à dans cette pièce et nous nous sommes disputées au-dessus de la cuvette.
Résultat : après des reproches mutuelles, des regards noirs et quelques envies de meurtre, nous avons réalisé que mon portable était mort. Si certains résistent à une noyade, le mien n'avait pas la santé pour supporter un tel coup. Eh ouais, que voulez-vous, je n'ai sûrement pas déboursé assez d'argent pour avoir le droit à cette option d'immortalité électronique.
Soudainement abasourdies par la nouvelle, nous nous sommes laissées tomber sur le sofa. Sofa sur lequel nous sommes à nouveau ce soir. Puis alors qu'Etta me disait qu'elle était désolée, pour la énième fois, je lui ai parlé de Timmy.
J'ai ainsi compris pourquoi mes deux zigotos ont peur de franchir le cap : ils craignent que leur attirance (qu'ils estiment uniquement sexuelle) détruisent leur amitié de longue date et fasse foirer la coloc. Compliqué... Au moins, je ne suis pas la seule à vouloir botter le cul de cette vie complètement nulle !
Les exclamations de Tim me ramènent à l'instant présent. Les lunettes de soleil à la place de celles de vue, un costard qui sort de je ne sais où sur le dos, il nous offre désormais un twerk des plus hilarants.
Là, je peux le dire, rien ne va plus.
— Je t'en supplie, pour le bien de mes abdominaux, arrête Tim ! pleure de rire Etta.
Rien à faire, notre ami décide de continuer son petit délire du soir. Nous sommes jeudi. Enfin, d'ici quelques minutes, nous serons vendredi. Et alors que je me suis ennuyée aujourd'hui pendant ma journée d'arrêt maladie imposée par Mandy (enfin, jusqu'à l'épisode du portable bien sûr), Timmy me change les idées.
S'il y avait eu Eliott, je n'aurais pas eu le temps de me faire chier. Enfin, je ne pense pas. Sauf que Rosa était ravie d'apprendre qu'elle allait faire des heures supplémentaires. Du coup, elle a dit qu'elle se chargeait de la garde du fils de Jeff. Pas de quatrième coloc à l'appartement. Dommage. Je suis certaine qu'on se serait tous bien entendu.
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Petit ami & Compagnie 2 - Partie 1 (Terminée)
Literatura FemininaÀ vingt-six ans, Rebecca Moreau, jolie vendeuse en pâtisserie, vit en colocation avec ses deux meilleurs amis. Bien qu'encore meurtrie d'un échec amoureux, sous les conseils de son amie, elle décide de reprendre sa vie en main. Cette fois-ci, fini l...